Y a-t-il parmi vous des solastalgiques ? C’est en substance une question posée par une participante dans le groupe Facebook du Congrès Douance. Par solastalgie, comprenez le sentiment de détresse et de tristesse ressenti en voyant le lieu où l’on vit se dégrader de manière définitive en raison de bouleversements environnementaux. Ce terme a été inventé par Glenn Albrecht, philosophe australien en 2005. Ce dernier a mis en évidence le lien entre les changements environnementaux et l’augmentation du taux de dépression et de suicide dans les zones rurales particulièrement touchées par ces bouleversements. Il a alors créé un mot spécifique pour illustrer ce sentiment : la solastalgie, qui vient des mots terroir (sol) et douleur (algie).
Loin d’être anodin dans cette période de chaos et à l’heure où des initiatives pour alerter des dangers du changement climatique font grand bruit.
Quel lien avec la grande sensibilité ?
Quand on sait que la personne hautement sensible est plus sujette que la moyenne à l’impact de son environnement sur sa façon de réagir, entendons par environnement tout ce qui l’entoure et est extérieur à elle, la question interpelle forcément. Et c’est bien là un des enjeux de la personne haut potentiel qui a une grande sensibilité : prendre soin d’elle dans cet environnement hostile tout en avançant à son rythme.
Certes, les enjeux de la planète sont préoccupants et tout le monde n’en prend pas la mesure. Par contre, faut-il pour autant se figer dans un état de détresse sans agir ? Faut-il baisser les bras parce que la tâche est trop grande ? Faut-il subir parce que je n’ai pas tout en main pour contrôler cela ?
Ma conviction va bien au delà de cela.
Connaissez-vous cette histoire du vieillard qui renvoie des étoiles de mer dans l’eau ?
Un jour, lors d’une balade avec son petit-fils, ce dernier lui demande : « Grand-père pourquoi t’amuses-tu à renvoyer des étoiles de mer dans l’eau ? » Le grand-père lui répond : « Chaque jour, elles sont des milliers à s’échouer sur la plage à marrée basse, si je ne les renvoie pas, elles vont mourir. » L’enfant lui dit : « Mais il y en a beaucoup trop, c’est impossible de toutes les sauver grand-père. » Le vieil homme le regarde en lui disant : « Non bien sûr, je ne peux pas toutes les sauver. Mais pour celle-ci et toutes celles que je vais renvoyer dans l’eau, cela va faire la différence. » Et il renvoie l’étoile le plus loin possible dans l’eau.
Comment allons-nous donc faire la différence chacun à notre niveau ?
A titre personnel, je sais que je n’ai pas moyen de contrôler mon environnement, je n’ai pas non plus la force de tout révolutionner en matière d’environnement et je me considère d’ailleurs relativement novice en la matière. Par contre, j’ai bien la possibilité de développer ma propre conscience, d’apporter ma contribution au monde et de transmettre un message porteur aux personnes qui peuvent elles aussi apporter de nouvelles solutions. Parce que je ne suis pas convaincue que c’est en résistant au mouvement destructeur actuel que nous allons tout résoudre. J’ai par contre le sentiment que nous (en particulier les personnes haut potentiel) avons le potentiel et donc la possibilité d’apporter de nouvelles pistes, de ré-inventer une façon de vivre plus juste et en phase avec notre environnement et pourquoi pas d’innover à travers de nouvelles solutions.
Autant que possible, j’essaie de ne pas céder à la peur parce qu’elle risque de me décentrer ou de m’immobiliser.
Je cherche à m’apaiser en revenant à moi, en cherchant cet espace de silence intérieur où je peux me connecter à mes ressources.
Cela me permet d’avancer avec cœur et de donner du sens à mes initiatives. C’est probablement ce qui porte le Congrès Douance depuis plusieurs années : cette conviction que chaque personne qui le regarde peut déployer ses talents et apporter sa contribution à un monde meilleur.
Une piste pour déployer ses ailes avec sens.
Merci Nathalie pour ce moment d’apaisement, tant qu’il aura duré. 🙏
La tâche est en effet énorme et peut être décourageante ! Comme tu le dis Nathalie, pour ne pas céder à l’immobilisme, il me faut (avec plaisir) me connecter à mon self que j’aime nommer mon « salon intérieur » pour « Etre »…. Et c’est en étant que je suis la plus efficace, la plus en vie. C’est depuis ce lieu que j’avance avec coeur et que j’accomplis ma part du colibri!
Bel été !
c’est vraiment ça <3 Merci Anne-Sophie ! Très heureuse de te compter dans ce mouvement.
L’étoile de mer du vieil homme, la goutte d’eau du colibri ou le recyclage des déchets à chacun sa petite part. C’est le seul moyen pour avoir un peu d’espoir.
Cela fait pour ma part plus de 30 ans que je travaille pour la protection de l’environnement… et que je suis témoin de bien des horreurs. Ce qui m’aide c’est cette connexion extraordinaire que j’ai avec la nature, tout le temps, sous toutes ses formes (même mes plantes d’intérieur), cela me donne le courage de continuer et donne de la force à mes mots et mes tâches quotidiennes, à défaut de pouvoir tout sauver. Mon prochain projet, acheter de la terre, pour y laisser revenir la biodiversité, et la laisser vivre en paix… car c’est sans doute une des choses les plus importante pour la nature, avec la diminution des polluants…
Malheureusement le hp voit le monde tel qu’il est … et le constat est affligeant. Entre disparition des insectes, pollution chimique et plastique généralisée, changement climatique inévitable, l’effondrement de la civilisation actuelle est inéluctable (2050 selon une étude, je vais avoir une super retraite, si j’en ai une…). Ce n’est pas en inventant des solutions que l’on résoudra les problèmes, car le problème est systémique. Il faut changer de système si on veut avoir une chance de sauver l’humanité… et oui c’est en entrant en résistance climatique que l’on y arrivera… Le mouvement « extinction rebellion » en est la preuve.
Bien sûr. A mon sens, apporter des solutions passe aussi par changer le système. Tout est dans tout.
il est sur que la civilisation telle qu’elle est court à sa perte. Le problème majeur c’est la non compréhension et surtout l’égoisme ambiant.pas d’entraide, pas de renouveau, pas de pensées dans le futur ni projection. Le tout tout de suite et maintenant pour un monde décadent voué à sa propre perte.
Je suis totalement d’accord! Le problème est systémique. Extinction rébellion et ANV COP 21 utilisent la désobéissance civile non violente. Il faut aider tout un chacun, à notre niveau, à la prise de conscience et aider à la construction d’un monde meilleur. C’est là que nous pouvons agir et si nous ne pouvons sauver le monde non pourrons au moins limiter les dégâts.
Je reste pour ma part un éternel optimiste. Je suis persuadé que l’on peut changer les choses en changeant la Société… Par le biais des transformations organisationnelles des entreprises. Le challenge est important, et va être long, mais les coachs d’entreprise ont et auront leur rôle à jouer
Convaincue que chacun a son rôle à jouer à chaque niveau !
Merci , Nathalie pour ce bel article. Depuis que je suis le congrès j’ai appris énormément grâce a celui-ci. Les orateurs que vous avez pris la peine de choisir pour qu’ils partagent leurs savoirs a été une vraie richesse et un grand soutien. J’ai pu comprendre mon hyper sensibilité, j’ai pu mettre des mots sur ce décalage que je ne comprenais pas, même encore aujourd’hui j’ai du mal. Je l’accueille et l’accepte avec douceur. J’ai la chance d’habiter juste en lisière de bois, endroit que j’ai choisi car il m’appelait ,cela me permet de me ressourcer quand j’en ai besoin, j’ai un jardin où je fais pousser des légumes , quelques fleurs ( qui souffrent justement de la chaleur). Le réchauffement de la planète est problématique.J’essaye de faire de mon mieux à mon petit niveau. Je fais ma part aussi de colibri. Je retransmets autour de moi tout ce que j’apprends, le congrès en fait parti. J’aime faire du lien, j’aime transmettre et apprendre . C’est en partageant le savoir quel qu’il soit qu’on pourra avancer et que l’on trouvera des solutions pour un monde plus solidaire, bienveillant, coopératif afin de mieux vivre ensemble dans le respect de chacun dans sa différence.Gratitude.
Bonjour Nathalie,
Déjà félicitation pour votre implication. Au moins, on s’aperçoit que nous ne sommes pas que 1 ou 2 Colibris (comme le dit si bien Anne-Sophie).
Il faut que chacun de nous fassions le chemin d’acceptation et de diffusion ensuite rapidement.
J’ai lu le livre de Pablo Servigne (Comment tout peut s’effondrer) : Cela fait un premier électrochoc, surtout quand on fait des recherches de vérification pour s’apercevoir que la vérité est bien là.
Je vois qu’une personne (Seb) parle de 2050. Mais c’est bien avant que tout va basculer. Je suis plus pessimiste sur la date. Mais peu importe quand, il faut bien comprendre que l’exponentielle va basculer, et cela va faire beaucoup de mal !
J’en conclue rapidement que la solastalgie est fortement couplée avec la collapsologie.
Je suis en train de lire le deuxième livre de Pablo Servigne (Une autre fin du monde est possible), et les sentiments de la solastalgie sont abordés (en début du livre) et complètement logique.
La solution, s’il y en a une, et il faut croire à cet échappatoire, sinon la vie n’aurait aucun sens, n’est pas qu’individuelle. Elle est individuelle, car nous avons un chemin psychologique à aborder, mais elle est collective pour sauvegarder la Vie comme le dit si bien Aurélien Barrau.
Néanmoins, il y a URGENCE !
J’ai vu que beaucoup de monde parle de changer un système. Oui, c’est exact !
Cependant, ce système ne peut pas changer avec les personnalités déjà en place. C’est illogique, sinon cela aurait été envisagé et réalisé dès les années 1970. Dans ce cas, le changement doit être fait et pris en charge par des personnes et des systèmes encore inconnus mais résilients et avec un grand respect de la Vie.
Comme je vous l’ai déjà dit (par mail), je fais aussi ma part de colibri en travaillant sur une théorie (depuis 2012). Actuellement, je la mets en pratique, et je recherche d’autres Colibris. Comme dit au dessus : Tout le système est à changer. Même la façon de penser.
J’ai envoyé cette théorie à beaucoup de scientifiques (jusqu’à Cédric Villani, qui est un sacré HPI aussi), mais tout ceci reste lettre morte, même si certains m’ont répondu plus par politesse que par intéressement.
Je ne veux pas me servir de votre site pour faire de la pub, quoique je n’ai rien à gagner, puisque tout est en « open source », donc je me permets de mettre un lien vers un autre site :
http://www.magnetosynergie.com/Pages-Fr/Presentez/EffetVialle/Archives-R_Vialle-02.htm
J’espère que vous ne m’en tiendrez pas rigueur.
Je n’ai ni le temps ni la capacité de faire un blog dédié à ces travaux, j’utilise donc les outils et les compétences d’autres personnes.
Je suis joignable par mail, il est un peu partout, donc facile à retrouver.
Je vous remercie, et que Dieu vous garde, car nous allons avoir besoin de beaucoup de personnes comme vous.
Cordialement
L’état de la terre n’est que ‘notre’ miroir. A mon sens, l’énergie de révolte, de tristesse, de désarroi, de peur, …., énergies négatives, ne résoudront rien. Cette prise de conscience peut par contre modifier nos comportements par rapport à l’environnement (chacun à son rythme, à sa manière, … c’est très ‘contagieux’ les bons gestes : moins de déchets, diminuer notre sur-consommation, manger, consommer en conscience, se déplacer en conscience, …). Prendre nos responsabilités sans trouver des coupables. Et surtout cela nous ramènera aux sources, se reconnecter soi-même à la nature, miroir fantastique pour le développement personnel, pour la guérison des blessures, …. Cette reconnexion est de plus en plus présente et je pense que c’est dû en partie à cette ‘crise’ écologique. Elever nos enfants, petits enfants avec ce contact avec la nature, les forêts et ces arbres, … Elle a tout à nous apprendre ! Une fois de plus, la terre nous montre le chemin à prendre.
Solastalgie, un nouveau terme qui méritait plus d’explications. Intuitivement, c’était pour moi, une contraction de solitude et de nostalgie.
La protection de l’environnement, de la biodiversité, la transition énergétique et le dérèglement climatique sont des sujets qui me touchent profondément depuis une cinquantaine d’années. Puisque le sujet du climat est aujourd’hui, de loin, le plus médiatisé, j’en profite pour vous en donner ma lecture :
Le dérèglement climatique est devenu irrémédiable à l’échelle humaine. Nous ne pouvons plus l’empêcher mais nous pouvons encore en atténuer les effets (au prix de gros efforts) et nous préparer aux inévitables nécessités d’adaptation. Le climat relativement stable tel que nous le connaissions avant les années 70, rendait la météo assez prévisible. Les anciens regardaient le ciel, le sens du vent, la fraîcheur et l’humidité et pouvaient estimer la météo du lendemain sans trop d’erreurs. Puis la moyenne des températures sur terre a augmenté (assez peu en fait : de l’ordre de 1,2 degrés). Cette légère augmentation de la température moyenne planétaire annuelle (de 13,5 à 14,7 degrés environ) a suffi à déstabiliser le climat. Ce dérèglement se traduit par une augmentation du nombre et de l’amplitude des écarts types. Il fait plus chaud, plus froid, plus de sècheresses, plus de typhons, d’ouragans, plus de grêles, de risques d’inondations. Les écarts de températures d’un jour à l’autre dépassent parfois 20 degrés. Les événements météo violents, sont plus fréquents, plus puissants… Tout ça, ce sont les écarts types à la moyenne et à ce titre, le mot dérèglement est bien plus judicieux que le mot réchauffement. En tous cas, il est plus pédagogique : on ne peut pas nier le dérèglement du climat alors qu’on pourrait parfaitement douter du réchauffement. Pourquoi ? Parce que le dérèglement on le ressent tous, chaque jour. Il n’en va pas de même avec le réchauffement.
Je crois que cette citation illustre bien votre propos: « Le monde ne sera pas détruit par ceux qui font le mal, mais par ceux qui les regardent sans rien faire. » A. Einstein
C’est par toutes nos petites initiatives individuelles que nous ferons bouger les lignes…
Chère Nathalie,
Merci pour ce partage, et la découverte de ce concept de « solastalgie » que je ne connaissais pas. Ce sont là des réflexions qui m’occupent depuis de nombreuses années, à titre personnel et à titre professionnel puisque je suis facilitatrice stratégique dans le domaine de l’agriculture et de l’environnement.
C’est ainsi que j’apporte ma pierre à cet édifice de l’intégration, dans nos modes de production et de consommation, de la vie qui est en nous, entre nous et autour de nous. C’est aussi au travers de mon nouveau site web
http://www.revolution-relationnelle.com
dans lequel je présente un appel à la « révolution relationnelle », c’est-à-dire au développement de l’attention à soi, aux autres et au monde, pour investir la complexité qui caractérise nos vies et la vie aujourd’hui. Et je suis comme toi convaincue que les HPI ont leur part à jouer face à ces grands défis !
Au plaisir d’en discuter !
Elise
Bonjour
Très longtemps déprimée par ce que je voyais autour de moi : pollution, industrialisation, technologie et autres…
je me suis demandée quel était le sens de tout cela?
Au fur et à mesure de mon cheminement j’ai appris et compris à ma propre échelle
le monde et la société sont notre reflet, et si chacun met sa pierre a l’édifice sans regarder ce que ne fais pas son voisin, je pense que l’on peut tous s’inspirer à œuvrer différament. Ce sont les actions individuelles qui forment celles du collectif et qui vont faire que nous allons les adopter par mimétisme. Un peu comme la mode, au début on trouve tout bizarre, il suffit que les icones adoptent un style et sans se rendre compte tout le monde s’habille de la même façon.
le HP peut etre iconique et lanceur de mode dans l’écologie… et au mettre titre qu’il y a des influenceurs pour nous inciter a la consomation a tout niveau, et bien utilisons les plateformes pour sensibiliser sur des sujets utiles
Au lieu que les réseaux sociaux soient abreuvés de selfies sans fond, que les personnes se prennent en photos en train d’oeuvrer pour la planete changerait aussi les conscience de maniere aussi subliminale et nous nous dirions « oui c’est vrai moi aussi je peux le faire, j’ai envie de l’imiter »
A mon sens, les révolutions passent aussi aujourd’hui par le digital qui est devenu un nouveau miroir