Claire me partage : « Ma question concerne « les autres », notamment et surtout les relations affectives et intimes (couple) ».
Comment « gérer » intérieurement et extérieurement le décalage d’intensité quand vous êtes en lien avec l’autre, les autres ?
Pas que l’autre ne vous aime pas. Mais qu’il ne ressent pas les choses de façon aussi intense et que du coup on peut ressentir un sentiment d’isolement et de solitude dans la relation, très intense et très douloureux, compliqué à traverser, surtout si ça n’est pas résolu et que ça dure (et sachant que l’on a déjà vécu ça avec d’autres avant et que donc ça réveille des trucs passés), même si on essaye de ne pas faire les mêmes erreurs, de parler et de communiquer mieux, et de ne pas se fabriquer un « faux-self »
Merci Claire pour cette question qui risque de parler à tant de personnes.
C’est dans la relation que nos blessures sont activées, que nous sommes confrontés au regard (le nôtre et celui de l’autre).
Nos ressentis nous donnent une indication sur nos émotions. Il n’y en a donc pas de bons ou de mauvais, il y a ce qui est là. L’intensité est effectivement très personnelle, elle est vécue en lien avec différents aspects comme le degré de souffrance ré-activée lorsque nos blessures ne sont pas (encore) cicatrisées et/ou si nous sommes hyper-stimulables du point de vue émotionnel*. Notre degré d’attente peut aussi avoir un impact sur la souffrance vécue lorsque nous ne sommes pas entendus et compris tels que nous voudrions l’être, surtout quand il s’agit d’un être aimé.
Nous ne pouvons évidemment pas demander à l’autre de changer sa façon de ressentir, cela ne se commande pas : ni parce qu’il n’a pas un vécu aussi intense que le nôtre ni parce qu’il n’est pas adéquat. A l’inverse, l’autre aurait beau nous dire que nous sommes « trop émotif« , nous sommes comme nous sommes, avec nos ressentis plus intenses.
Alors comment faire quand on a des ressentis plus intenses ?
J’aime dire qu’il n’y a rien à faire justement.
Revenir à soi, dans le silence intérieur sans confondre les moments de solitude qui peuvent être choisis et les moments d’isolement qui sont souvent source de coupure du lien (et parfois nous faisons ce choix là).
Accueillir le silence intérieur, c’est plonger en soi, c’est être en lien avec nous même de telle sorte de ne plus avoir besoin d’aller chercher à l’extérieur ce que nous pouvons nous offrir.
Lorsque vous sentez une part de vous qui souffre :
- Que ressentez-vous dans le corps ?
- Quelle est l’émotion qui vous traverse à ce moment là ?
- Que vous dit-elle ?
- Quelle était votre attente par rapport à l’autre ?
- L’autre s’était-il engagé vis à vis de vous (si oui, à quoi ?)
- Écrivez ce que vous ressentez (si vous faites du journal créatif, dessinez, faites un collage ou un mix des 3)
- Ouvrez le cœur physiquement (un concept que Thierry Janssen met en lumière dans son dernier livre « Ecoutez le silence à l’intérieur »)
- Respirez ….
Certes l’exercice n’est pas simple, surtout quand nous n’avons pas l’habitude. Il n’y a rien de plus douloureux que de vouloir éviter la souffrance. Il n’y a rien de plus frustrant et vain que de vouloir changer l’autre. Il n’y a rien de plus soignant que de s’ouvrir à soi et à oser être soi-même (soi m’aime).
* je fais référence à la théorie de Dabrowski sur l’hyper-stimulabilité (ou hyper-excitabilité)
Pour vivre pleinement son haut potentiel et apprendre à gérer ses ressentis plus intenses – Découvrez mon livre ==>> « Emotifs Talentueux : Etre soi autrement« – Editions Josette Lyon.
Oui très juste…. merci beaucoup Nathalie comme toujours des éléments pertinents et réels.
Je le vis souvent et en ce moment…je suis en mode solitude et même repli nécessaire pour ne pas souffrir trop et trouver des ressources….faire la deuil d être compris totalement et accepté comme hypersensible…ne pas se condamner et se justifier ni se plaindre à ceux qui ne veulent et peuvent comprendre.
Récemment je me suis encore fait traiter de conne…de psychopathologique, bipolaire, misanthrope, de centrée sur mon égo..bref …par des hommes qui semblaient être bienveillants tant qu ils ne connaissent pas de près la personne…
donc oui renoncer, consentir à être qui on est dans justification ni excuse de vivre et d exister avec cette sensibilité….
Bon courage à chacun…de nous talentueux émotifs !! 😉
Merci Clothilde, j’ai le sentiment qu’en s’acceptant dans cette sensibilité, en changeant notre propre regard cela nous permet de garder le lien de façon juste. Un pas à la fois
merci,
Effectivement , accepter ce temps libre pour nous trouver , retrouver, nous comprendre, nous renforcer devient alors un privilège et non une situation à souffrir…!
mais , il faut être en capacité de le vivre vers le mieux de nous!!
mais bon pour grandir vraiment, est ce le chemin à prendre que de s’affronter soit même !?
Ca passe ou ça casse !?
je vous le dirai dans quelques mois!!
euh , merci Nathalie
Je pense que c’est moins binaire que cela. J’aime dire que l’on monte les escaliers une marche à la fois.
Pourquoi parler « d’affrontement » avec soi-même? Je ne comprends pas.
Bonjour Isabelle,
Je ne pense avoir abordé cette notion.
Je suis très touchée par les mots de Claire et la limpidité de vos explications!
En ce qui me concerne, je partage cette « souffrance » de ne pas pouvoir livrer l’intensité des émotions et des sentiments qui me traversent bien souvent.
Les relations affectives et intimes sont vécues avec une telle profondeur! Toutes les émotions et les sentiments qui passent dans mon corps, mon coeur et mon esprit me donnent le vertige.
Je vais m’essayer aussi à l’exercice proposé et « ouvrir le coeur »
Mille mercis!
Bon chemin vers le coeur !
Et comment faire lorsqu’on Applique déjà ce que vous proposez et que nous sommes toujours en souffrance? Comment faire avec un conjoint qui ne comprend pas le fondement même du multipotentiel? Conjoint chez qui on ressent une sorte de raillerie lorsque le sujet du haut potentiel est abordé?
Ouvrir le coeur, occuper sa place et exprimer ses besoins. Encore et encore.
Merci Claire…
Merci Nathalie…
Ce retour à ma sagesse intérieure fait émerger un autre débat… celui des raisons pour lesquelles c’est toujours à moi de m’adapter… de faire des efforts… de réfréner ce que je suis…
Je suis bien conscient que dernière cela, se trouve une panoplie de blessures vécues de manière très très subtile… Un exemple : je fais du Mindfulness et serait désireux de pouvoir être reçu par ma compagne dans ce que cela m’apporte au niveau de l’intelligence du coeur, du silence intérieur… de ma présence à moi et à l’autre.. dans ce que cela pourrait nous apporter… je ne reçois en retour que : « je ne dois pas oublier d’aller chez le pharmacien… » alors que je n’ai pas terminé mon partage… ou encore une mimique de visage qui en dit long…
Lorsque je repartagerai quelque chose d’important pour moi et que je revivrai le même constat que cela sort du champ de conscience de ma partenaire… s’additionne alors des frustrations avec un regard sur ma différence, sur « j’ai envie d’être reconnu… simplement entendu… « … sur la raison pour laquelle il n’est pas possible d’avoir une simple écoute active… sur « comment prendre ma place dans un entourage qui n’en a que faire… »
A un moment donné, cela va m’amener à formuler un feedback à ma compagne… qui au final se révèle destructeur pour la relation… une distance s’installe entre nous. De son côté, ma compagne n’en finit pas non plus de ne pas comprendre ce que je veux et ne se sent pas reconnue dans ce qu’elle est. Que faire ?
Vivre seul… hum non…
Changer de partenaire ? hum j’en suis à ma 6ème relation….
Prendre un moment pour moi… j’en prends énormément … mais cela m’isole… car après avoir connecté ma sagesse intérieure, ma compagne – le fait-elle exprès ? – vient me titiller sur des choses qui me confrontent à mes valeurs….
Mon hypersensibilité me conduit souvent à vouloir tirer l’autre malgré moi, malgré lui… ma nature est ainsi faite… en croyant bien faire… Amener plus de conscience dans le monde étant un fil conducteur de ma façon d’être… Amener du changement… sortir l’autre de ses ornières, … pour essayer de lui faire respirer le soleil… une conscience élargie…
Pas simple au quotidien …. que je fuis de plus en plus…
Au fond de moi, une colère gronde…
Vous allez me dire, on ne peut changer l’autre que si il en fait le choix;… exact… je plante des graines… je suis un jardinier en fait (sourire)… mais la terre n’est guère fertile…
Signé Moi
Peut-être que cette colère vous indique de prendre soin de vos besoins, de vous exprimer et d’occuper votre place vraiment. S’adapter n’est pas une solution et pourtant nous avons tellement peur de perdre le lien que nous rentrons dans un moule qui nous donne ce sentiment d’être aimable et nous nous le sommes .. vis à vis de l’autre. Qu’en est-il vis à vis de nous ?
Je vous rejoins… Suis je assez aimable avec moi même ? Pas assez…
Je resterai avec cette question… Je donne en effet beaucoup… trop et mal…
Équilibrer le donner et le recevoir, un réel défi… alors que je ne pense qu’à moi… parait il
Merci
Je me reconnais tant dans vos propos ! Nathalie dit très juste : il’est important de prendre soin de soi avant tout, de se faire du bien, à soi !
Et cesser de vouloir « forcer » le chemin de l’autre pour qu’il évolue, même si cela part d’un sentiment juste et un
Sentiment d’amour. C’est le travail de chacun, on ne peut pas l’imposer, on peut servir d’exemple et c’est déjà beaucoup !
Bonsoir, moi je danse avec mes émotions , je plonge dans le ressenti et je prends dans mes bras cette petite fille qui a tant besoin d’amour. en prenant en charge mon manque affectif, je me reconnecte profondément à mes émotions et je vis donc de manière bien plus légère mes relations . Celà demande une vigilance et je communique aussi avec mon partenaire sur mes ressentis et pouvoir être accueillie telle que je suis me soulage et me rapproche de lui.
C’est merveilleux de lire cela Carole !
Merci Nathalie pour cet article qui me fait voir que quelqu’un me comprends.Pour le moment ce décalage s est fait ressentir encore avec plus d intensite. Car cette hyper sensibilité me mets face à la difficulté de trouver le juste milieu entre moi et les autres . Comme faire quand cette sensibilité vous amène à avoir énormément d empathie envers les autres et que cela prend beaucoup de place et qu il est impossible surtout d être autrement et que vous êtes , et qu effectivement confronter aux autres qui n ont pas cette ouverture envers vous. Il est difficile parfois d y voir clair et de savoir faire la part des choses . Mais sans aucun doute , ces expériences sont là pour apprendre d avantage à m accompagner et Carole,votre témoignage est inspirant et m ouvre de nouvelles portes.
En faite tt vos témoignages sont précieux et je vous remercie pour ça
Je vous souhaite à tous de trouver le chemin qui sera en accord avec votre cœur et vos ressentis .
Merci, Nathalie, d’offrir votre méditation sur cette question, cette réalité si bien cernées par Claire.
Je suis touchée (en plein cœur !) par la perspective de votre vision et de votre vécu.
Et – synchronicité – je viens d’orienter mon attention, depuis hier seulement, vers un travail personnel portant sur le 4ème chakra, celui du cœur.
« Des questionnements, des questionnements… » (nous connaissons cet état « mental » sur le bout des doigts, n’est-ce pas).
Et voilà une réponse !
Un partage.
Votre réflexion apporte donc, ce soir, un élément précieux à cette démarche intime que j’entame.
Merci encore.
Toute ma chaleur pour la suite de votre activité.
Merci Tatiana
Vers mes 15 ans je me suis dis, face au vide affecttif et de comprehension de mes parents qu’on ne pouvat pas forcer quelqu’un à aimer .
Je viens de réaliser maintenant qu’on ne peux pas forcer quelqu’un à comprendre si son mode de fonctionnement est différent, une fois que cette constatation est posée, je poursuis mon chemin grace à toi Nathalie .
Je suis prête et en route .
Je vie bien ma solitude, et pense à l’avenir me rapprocher de personnes sur le même décodeur que moi !
Voilà un commentaire qui me touche Catherine. Oui c’est tout à fait ça ! Belle route
Je lis les commentaires et celà me ramène à qq années en arrière où je me suis littéralement épuisée à vouloir convaincre les autres à changer. Jusqu’à ce que je comprenne que ce que je vis à l’extérieur n’est que le reflet de ce que je vis à l’intérieur. Mon partenaire ne m’accepte pas telle que je suis n’est que le reflet de ce masculin avec lequel je ne suis toujours pas en paix. La lecture d’Ho’oponopono m’a ouvert une autre vision de ce que je vis. Je fais de chaque friction l’opportunité d’une nouvelle guérison de mes blessures et de reprogramation de mes croyances limitantes.
Je vis très bien ma solitude et grâce à la méditation, je vis et accepte mes émotions. Mais je crains chaque jour un peu plus l’isolement car souvent je choisis ma tanière pour me protéger ou ne pas affronter ? Une clef, que je devrais utiliser plus souvent, est de ne pas avoir d’attentes, l’autre est ce qu’il est à ce moment là et je ne m’attends pas à ce qu’il remplisse tel ou tel besoin ou manque. Mais ce n’est pas simple quand nos blessures se réactivent au quart de tour. En prendre conscience est le 1er pas et c’est le plus important. merci pour vos partages.
PS je ne suis la Claire citée dans le msg de Nathalie
Merci pour ce très bel article qui tombe à pic. Je vis une situation familiale ou je me sens tellement en décalage. J’accompagne ma tante qui est en fin de vie. Et je me sens tellement à l’aise et en même temps le fait de ne jamais avoir été comprise voir extrêmement jugée par toute cette famille et en premier par ma maman est douloureux et je le ressens. Je ressens au fond de moi un amour profond pour chaque personne et j’ai vraiment une grande facilité à accompagner les gens pour le dernier voyage mais quand c’est dans la famille ça devient plus difficile. Je sens que ne pas être comme eux peut-être fortement dérangeant. Je n’appréhende pas la souffrance du départ comme eux. Ce que j’apprends de ces moments , c’est accepter ma différence et accepter aussi les limites de chacun dont les miennes. Donc ma façon de réagir est de me tenir à l’écart et de lui rendre visite que si je sens que c’est juste d’abord pour moi. J’ai souvent cette citation ou parabole je ne sais plus qui me vient à l’esprit , Nul n’est prophète en son pays.
Accepter sa différence est pour moi un chemin de respect même si dans ma famille ( heureusement pas mon mari et mes enfants ) on n’arrive pas à me comprendre et que certain me rejette totalement.
De prendre ce temps de l’écrire m’aide encore à en prendre plus conscience. Je ne peux changer les autres et je suis en droit de respecter mes valeurs et ce en quoi je crois. D’arrêter de toujours éteindre cette lumière pour faire plaisir aux autres. C’est vrai que c’est très douloureux d’avoir ce sentiment de sortir des rangs et d’avoir ce sentiment d’être exclu. Je préfère me choisir et vivre qu’être mort dans ma propre vie.
Je comprends tout à fait !