Parlons de l’estime de soi adulte …
Comment arrêter de nous maltraiter lorsqu’on est HP, et nous apprécier dans notre joyeuse singularité ?
Je suis nul·le. Je ne vaux rien. Je n’en vaux pas la peine. Je ne le mérite pas. J’ai l’impression de gâcher ma vie… De telles pensées sont fréquentes chez les HP. Il faut dire qu’avec ce « haut potentiel », ces dons multiples, cette belle intelligence… on ne peut que décevoir les autres (et soi-même aussi, bien sûr). D’autant que nous nous posons beaucoup de questions sur « nos dysfonctionnements » :comment se fait-il qu’avec toutes ces qualités, je ne parvienne pas à faire mieux ? qu’est-ce qui cloche en moi ? pourquoi je gâche tout ça ?…
Ça vous arrive à vous aussi de penser comme ça ? À force de (nous) décevoir, notre estime de soi est en chute libre. Or, elle joue un rôle important pour notre équilibre. Lorsqu’elle est fragile ou dégradée, les conséquences sont peu agréables, car on se maltraite. Voici quelques attitudes fréquentes lorsque l’estime de soi est faible ou fragile. Sont-elles courantes dans votre vie ?
- Vous cherchez à faire plaisir ou à plaire aux autres.
- Vous êtes sensible à la critique. La moindre remarque vous blesse.
- Vous accordez plus de poids à l’opinion des autres qu’à la vôtre.
- Ce que vous faites n’est jamais assez(bien, beau, original, sérieux…).
- Vous remettez continuellement en cause vos choix.
- Vous ressentez souvent de la tristesse ou une forme de mélancolie.
- Vous avez le sentiment de ne pas avoir de valeur.
- Votre confiance en vous est faible.Vous redoutez de vous tromper, de rater.
- Vous ne voyez que vos défauts ou faiblesses,et très peu vos qualités.
- Vous ne savez pas ou plus qui vous êtes exactement.
- Vous peinez à formuler des demandes relatives à vos besoins.
- Vous minimisez vos capacités ou chances de succès.
- Vous éprouvez fréquemment de la peur, de l’anxiété ou du découragement.
- Vous vous comparez souvent aux autres,surtout à votre désavantage.
- En cas de succès, c’est grâce aux autres ou à la chance. En cas d’échec, c’est de votre faute.
Si vous vous reconnaissez dans plusieurs attitudes, rien n’est perdu, car nous pouvons faire évoluer notre estime de soi. Mais attention, lorsqu’on cherche à la renforcer de manière inappropriée, cela peut entraîner un effet boomerang. Nous verrons cela plus tard.
Qu’est-ce exactement que l’estime de soi ?
L’estime de soi correspond à l’idée qu’une personne se fait de sa valeur. C’est le niveau auquel une personne « s’évalue, s’approuve, s’apprécie ou s’aime elle-même » (Adler et Stewart).
« Ai-je le sentiment de valoir quelque chose ? » Et hélas souvent « Que devrais-je faire, réussir, avoir, changer… pour valoir enfin quelque chose ? »
Pour Morris Rosenberg, l’estime de soi est l’attitude d’une personne envers elle-même, attitude qui peut être favorable ou défavorable. « Un indicateur d’acceptation, de tolérance et de satisfaction personnelle à l’égard de soi, tout en excluant les sentiments de supériorité ou de perfection. »
Et ce regard que nous portons sur nous-même nous influence beaucoup. Heureusement, il n’est pas figé. Nous pouvons mesurer l’estime de soi et l’améliorer, ce qui contribue à la qualité de notre vie. Voici quelques exemples d’attitudes propres à une personne dont l’estime de soi est équilibrée.
- Vous vous appréciez dans votre singularité, avec toutes ces particularités qui font que vous êtes « vous », et vous considérez au même niveau que les autres personnes, dans votre parfaite imperfection.
- Vous prenez plaisir à évoluer, à vous épanouir et à trouver du sens dans votre vie. Cela vous met en joie.
- Vous êtes capables d’introspection authentique et de créativité.
- C’est vous qui prenez vos décisions, et vous ne vous conformez à ce que les autres vous disent d’être ou de faire, que si cela vous convient vraiment.
- Vous voyez le monde avec réalisme, vous acceptez les autres comme ils sont, tout en les soutenant vers plus de confiance et une vie positive.
- Vous assumez les problèmes présents dans votre vie et vous mobilisez en vue de leur résolution.
- Les relations que vous nouez se construisent sur l’amour et le respect.
- Vous connaissez vos valeurs et pilotez votre vie en fonction de celles-ci.
- Vous exprimez vos opinions aux autres, avec calme et gentillesse, de même que vos désirs et besoins.
- Vous cherchez à favoriser des évolutions positives dans la vie des autres comme dans la vôtre.
S’il est possible d’améliorer l’estime de soi, de nombreux chercheurs ont montré que la renforcer en cherchant à s’accorder plus de valeur, ou en aidant une personne à le faire, par exemple en vantant ses qualités ou ses résultats, ne donne pas les résultats attendus. Au contraire, cela peut favoriser un narcissisme néfaste.
Mais d’autres approches se sont révélées nettement plus pertinentes, comme le montrent les recherches de Mark Leary, professeur de psychologie et neurosciences à l’université de Duke ou de Kristin Neff, maître de conférences – psychologie de l’éducation à l’université du Texas. La clé réside dans l’auto-compassion et l’auto-amitié. Il s’agit d’apprendre à se traiter comme on traite nos meilleurs amis : cultiver la bienveillance envers soi, s’accepter inconditionnellement tel·le que l’on est, apprendre à s’accepter là, maintenant, tout de suite, dans ce qui fait notre différence, notre imperfection, et se soutenir sur un chemin de progrès.
C’est très simple à comprendre, mais plus difficile à mettre en œuvre, en premier lieu, car nous avons un tas de bonnes raisons de résister à cette idée. Par exemple, pour continuer à nous critiquer, nous mésestimer, nous saboter… et donner raison à tous ceux qui ont instillé ces idées en nous.
Une manière de nous motiver à mieux nous traiter consiste à imaginer comment évoluerait notre vie si nous continuions à mal nous juger, à nous critiquer, à nous saboter. Puis à comparer ce scénario à un autre, dans lequel nous apprenons, jour après jour, avec détermination et confiance, à nous traiter comme notre meilleur ami, avec une infinie bienveillance. Nouer avec nous-même une relation de qualité est essentiel car, en fin de compte, la personne avec laquelle nous passons le plus de temps et qui influence le plus notre vie, c’est nous. Et ça, qu’on le veuille ou non, on ne pourra jamais le changer. Alors, autant que ça se passe bien ! Ce chemin vers soi est inhabituel, peu connu, inconfortable parfois, mais tellement beau et bienfaisant pour soi et ceux qui nous entourent… On y va ensemble ?
Bonne route vers votre estime de soi adulte !
Article écrit par Pierre Portevin – orateur du congrès 2018
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Bonjour. C’est à cette étape que j’en suis avec ma psy. C’est difficile quand on a été traitée de nulle toute sa scolarité, car ensuite on le fait soi-même…
Avoir de la bienveillance pour les autres est si naturel, pour moi c’est inimaginable. Mais j’y arriverai, ça fait à peine un an que je sais comment je fonctionne. Je m’accroche, car je veux faire disparaître toutes ces attitudes que vous avez citées au début, afin de vivre pleinement enfin. J’ai 54 ans, il est temps…
Bonjour,
‘ toute votre scolarité’?
En quoi l’école serait-elle le reflet complet de votre personnalité entière …toute votre vie?
Un individu est en constante évolution.
Bon devenir
DCG
L’école est le moment où l’on apprend, on on a besoin de comprendre, où l’on cherche (inconsciemment) des modèles. Je connais la problématique pour avoir été également rabaissé toute ma scolarité (d’abord par mes parents mais aussi par les professeurs) Il paraît évident que l’on ne peut constituer une belle confiance en soi et en ses capacités dans ces conditions. J’ai beau avoir une « forte personnalité », 20 ans après, je ne m’en suis toujours pas remis (au point de n’avoir jamais trouvé ma voie et d’être devenu « allergique » à l’école)
Il ne faut pas minimiser le côté insidieux des remarques incessantes que l’on peut nous faire lorsque l’on est jeune (surtout quand elles sont injustes)
Effectivement Anael, ce sont des moments importants et les remarques à répétition qui vont à l’encontre de la bienveillance peuvent marquer. Cela dit, j’ai la profonde conviction qu’il est possible de réparer petit à petit ce manque de confiance. Certaines approches dans les mains d’un thérapeute bienveillant, sécure et duement formé peuvent aider, une ou plusieurs relations nourrissantes peuvent aussi contribuer. Pas de miracle mais une lueur.
Oui c’est le chemin (avec ses obstacles à franchir) qui nous construit en tant que sujet et pas assujetti.
DCG
Bonsoir,
En lisant cela, j’ai la sensation d avoir toujours tout fait à l’envers. J’ai toujours eu la sensation de ne pas être, ne pas agir, comme il faut avec les autres, et je me suis souvent sentie mal considérée. Pour retrouver l’estime de moi, je pensais qu’il fallait se mettre entre parenthèse et essayer de répondre aux attentes des autres, en fait, je me fuis tout le temps, et souvent j’en fais trop…. Jusqu à présent, je faisais avec ou sans…mais depuis quelques mois Si j’essaie de penser à moi, d’agir pour moi meme, je suis terrifiée, je ressens des angoisses, et donc comme me le fait remarquer ma fille, j’ai des idées (trop à la fois se plaint mon mari) je ne fais RIEN… Donc, je crains que ces conseils avisés que je comprends ne restent perchés dans mon mental…une fois de plus, galère…
Je connais très bien, trop bien, ce que tu vis et je sais que s’en sortir seule est extrêmement difficile. Je me permets de te conseiller de te faire aider par un coach en développement personnel. Mais un coach qui connaisse les HP, les hypersensibles et leurs fonctionnements. Personnellement c’est ce que j’ai fait et continue de faire et c’est tellement merveilleux de se découvrir, de s’accepter et d’évoluer positivement. D’être enfin soi et de le vivre sereinement. Ce n’est pas un parcours facile mais oh combien bienfaisant. Et pour une fois c’est pour nous ! Tel un papillon qui sort de sa chrysalide et déploie enfin ses ailes pour montrer au monde, mais surtout à lui-même, ses belles couleurs et sa merveilleuse beauté. Ne reste pas seule dans ta tête à retourner toutes tes pensées dans tous les sens et à les décortiquer. On tourne en rond et c’est difficile de trouver la sortie seule.
Bon courage à toi belle inconnue qui s’ignore. J’espère que tu trouveras le chemin vers l’épanouissement. Silvia
Effectivement je me reconnais et je suis de plus en plus consciente de cette non-acceptation de Moi avec ses lumières et ses ombres. La clef à mon sens est apprendre à s’aimer vraiment afin de ne plus laisser notre égo, nos peurs nous sabotez. On n’ose pas faire, dire parce que cela risque d’être critiqué alors autant prendre le moins de place possible… Ce n’est pas tâche facile car prendre conscience est une chose mais s’aimer vraiment alors que depuis votre enfance vous avez créé des masques pour vous protéger et que bien sûr vous vous êtes identifiés à ces masques qui vous protègent de trop ressentir les douleurs des blessures… Mais il n’est jamais trop tard et je mets beaucoup d’energie pour retrouver cette femme au fond de moi, la vraie… se connaître pour se comprendre pour enfin s’accepter tel quel et assumer, prendre sa place, exister et vivre pleinement ! Beau programme PS: là je me dis : mais non n’envoie pas ce commentaire, c’est nul … cqfd
Bonjour Madame,
Faites ce qui BON vous SEMBLE…
Sans tenir compte des évaluations- dévaluations de votre entourage ?
Bonne continuation
DCG
CQFD : vous l’avez bien posté…
Bravo !
-) suite ..?
DCG
Merci beaucoup Sylvia, mon prénom c’est Annie
Chère Annie,
Changer des modes de pensée installé depuis de trop longues années est loin d’être facile, mais c’est possible et cela nous fait un bien fou. De plus, ça en fait autour de nous. Je ne peux que vous encourager à avancer. Il y aura des moments difficiles, un peu de chaos peut-être. Mais vous progresserez. Si vous pensez avoir trop d’idées, choisissez-en une et mettez la en oeuvre, même de manière très modeste. Et continuez, continuez, accrochez-vous. Faites appel à l’équipe, par exemple à votre fille, si vous la sentez à vos côtés. Apprenez surtout à vous traiter vous-même comme vous traiteriez une bonne amie, avec compréhension, douceur, tendresse même. Et encouragements.
Le conseil de Silvia me semble bien utile aussi. Je me suis beaucoup fait aider et je continue à me faire aider, même si je suis devenu coach moi-même, depuis des années. Il n’y a pas de honte à demander de l’aide. C’est une démarche de vulnérabilité qui, paradoxalement, nous rend beaucoup plus fort.
De tout coeur à vos côtés…
Pierre
Oui demander de l’aide est déjà un signe de force
DCG
moi je n’arrive pas à me trouver…c’est comme si je n’avais aucun besoin ou si peu.
Une bonne piste, pour identifier nos besoins éventuels (mais qui n’en aurait pas), consiste à observer la proportion de joie dans notre vie. Est-elle absente, présente à de rares occasions, parfois, souvent… Qu’aurions-nous besoin de faire (ou d’arrêter de faire), de penser (ou d’arrêter de penser), ou d’être (ou d’arrêter d’être, pour ressentir plus souvent de la joie?
Ces questions vous aident-elles ? Dites-moi…
Merci pour cet article. JE partage et je suis entièrement d’accord et cela fait le plus grand bien.
J’ai à poursuivre sur le chemin.
MERCI à tous les deux : Monsieur PORTEVIN et Nathalie
Belle journée
Merci Agnès 😉
Bonjour,
Votre article porte à réflexion en effet…. je réponds oui à de nombreux points de la première partie (donc j’aurais une mauvaise estime de moi) mais égalemetn aux points exemplaires de personnes ayant une saine estime de soi….
Mais bien sûr, c’est mon jugement donc peut-être que mon jugement est biaisé.. pas facile de démêler cet écheveau.
J’ai aussi de la peine à faire la frontière entre acceptation inconditionnelle de soi-même et égoîsme éhonté…
Merci .-)
Oh ..comme c’est touchant. Lire vos témoignage .
C’était donc ça !? .. ma souffrance ..l’enfant brillant et nul à la fois !.
L’élève premier de la classe humilié par les profs et ses amis et camarades !.
J’ai eu mon bac avec mention mais j’ai rien fait avec !..car je ne valorisais pas ce que j’avais !.
Je me compare toujours aux autres et j’attends leur consentement pour faites les choses !.
J’ai peur de la société de l’école de l’université ..j’ai pas confiance en moi !..et ça m’a détruit .
Cette sensation a engendré en moi une dépression profonde ..maintenant un changement de l’humour excessif des hauts et des bas très intenses.. on m’a diagnostiqué à tord comme bipolaire car c’est trop ressemblant !.
Maintenant je n’arrive plus a redevenir cette personne qui étudie … Et qui n’est pas dépressive . J’ai 28 ans et j’ai repris mes études dans un nouveau domaine la biologie.
C’est pas ce que je veux ..mais le temps passe et j’ai pas le temps de tergiverser davantage .
J’aimerais bien ne plus avoir peur !.. j’aimerais avoir confiance en moi comme tout le monde ..car c’est primordial.
Les psy ne comprennent pas mon parcours et me jugent tout le temps ..ils faut qu’ils soient spécialisés en cas HP ou qu’ils soient eux-mêmes des HP !!.
Comment construire cette confiance en moi ?
Aidez moi !.
Smail .🌹❤️