Vaste sujet que celui du rapport à l’autorité quand on aborde la thématique de la personne à Haut Potentiel ! Pas toujours simple de trouver le juste équilibre entre rébellion et soumission pour une série de HP quand une situation leur semble inadéquate parce que « trop autoritaire ».

Dans cet article je vous propose de développer deux pistes de réflexions autour de l’autorité et de vous proposer d’autres perspectives en vous auto-questionnant. 

Avant tout chose, j’aimerais différencier 2 notions : autorité et autoritarisme. 

L’autorité est définie comme le pouvoir de commander, d’obliger à quelque chose, d’être obéi. Elle implique une notion de légitimité. Alors que l’autoritarisme désigne l’attitude d’un individu qui exige des autres obéissance et subordination.

L’autoritarisme est souvent associé à la servilité à l’égard des supérieurs, au mépris des faibles, à la rigidité et à l’intolérance à l’égard de l’ambiguïté. Deux éléments ressortent donc de ces définitions : la légitimité (de la personne qui fait office d’autorité) et la notion de respect (suis-je respecté ou pas ?).

J’intégrerai ces éléments dans les pistes de réflexion tant cela me semble important dans le chef d’une personne à haut potentiel.

1. La légitimité : j’ai souvent entendu des réactions telles que « Si seulement mon chef était compétent, je pourrais travailler avec lui mais il m’est impossible de lui donner du crédit et encore moins de trouver ses remarques légitimes quand il s’agit de mon travail et de mon expertise ». Et on sait combien le HP peut mettre la barre haute à ce sujet, en ce qui le concerne mais également pour les autres. Une des questions serait de se demander à partir de quand une personne est « légitime » ? Est-ce parce qu’elle est mon supérieur hiérarchique ? Parce qu’elle a un diplôme plus élevé que le mien ?  Parce qu’elle est ultra compétente ? Parce que c’est un de mes parents ? Parce qu’elle m’a aidé par le passé ? Parce qu’elle semble me respecter ? Pour un ensemble de ces éléments ? J’ai le sentiment que nous aurons autant de réponses que d’individus tant cette question est associée à nos valeurs mais également à notre capacité à prendre notre place.

Suggestion : que diriez-vous de clarifier la notion de légitimité de votre point de vue ? Lui donnez-vous le même sens quand il s’agit de vous que quand vous l’évaluez chez les autres.

2. Se sentir à sa place : un autre aspect souvent mis en lumière quand on récolte des confidences d’HP. Ce sentiment presque récurrent de se sentir en décalage et non intégré (voir mon article récent sur le sujet). Se sentant loin de la norme et pas seulement intellectuellement, le HP a parfois du mal à oser et se tient en retrait sans s’affirmer et donc sans se respecter. Hors il est difficile de demander à quelqu’un de vous donner ce que vous ne savez pas vous donner à vous-même. Il faut être deux pour avoir en face de soi une position « haute » : si vous ne prenez pas votre place, c’est à dire si vous ne vous donnez pas toute la valeur que vous méritez, vous restez en position « basse », c’est ce que j’appelle se connecter à votre puissance personnelle. C’est quand vous vous oubliez que le pouvoir prend le dessus !

Suggestion : La personne devant vous fait-elle preuve d’autorité ou d’autoritarisme ? En d’autres termes, abuse-t-elle de son pouvoir ?  Pour rétablir l’équilibre « d’égal à égal », comment pouvez-vous procéder ? La réponse sera différente en fonction de la situation bien entendu ! Vous donnez-vous suffisamment de valeur ? De légitimité (faites le lien avec les questions du point 1).

En résumé, le rapport à l’autorité est, entre autre, lié au regard sur la (sa) légitimité ainsi que sa capacité à prendre sa place et donc de se respecter. C’est un travail d’estime de soi qui reste possible à tout âge pour peu que vous preniez le temps de vous entourer correctement (professionnellement et personnellement).

« Personne ne peut vous diminuer sans que vous y consentiez. » Eleanor Roosevelt