Beaucoup de personnes dites à haut potentiel mettent en lumière leur sentiment de solitude, elles disent se sentir souvent en décalage par rapport au reste de la société et pour certaines cela passe par une difficulté à s’intégrer dans un monde « normal ». Certains ne se sentent presque jamais intégrés voire rejetés.

Heureusement, tous ne vivent pas ces éléments avec la même intensité et d’autres ont trouvé des moyens pour dépasser ces sentiments d’inconfort.

Pourquoi les Emotifs Talentueux* ont-ils cette fâcheuse tendance à se sentir exclus ?

Le besoin d’appartenance est un besoin commun à tous les êtres humains, il fait partie des besoins de base après les besoins physiologiques et le besoin de sécurité.

Pour la plupart d’entre nous et dans l’inconscient collectif, appartenir et être inclus dans un groupe passe par l’adhésion à des caractéristiques communes, des modes de fonctionnement similaires.

C’est déjà ce qui se passe dès le plus jeune âge, l’enfant HP va chercher l’approbation de ses parents. Sa capacité à ressentir les choses rapidement peut le rassurer si sa mère (plus particulièrement) lui envoie des signaux positifs et qu’elle est, elle-même, en phase avec ce qu’elle transmet à son enfant. Dans le cas où les signaux transmis sont incongruents, l’enfant HP va vite s’apercevoir qu’il y a un problème. Le risque est grand qu’il s’adapte pour correspondre à ce qu’il croit que ses parents attendent de lui.

Dès lors, en tant qu’adulte, la personne HP qui se retrouve dans un environnement « normal » (c’est à dire qui regroupe des personnes avec un fonctionnement « normo-pensant » qui représentent une bonne partie de la population) va continuer à reproduire ce qu’il a intégré dès son plus jeune âge.

Pour être intégré et rester en lien avec les personnes côtoyés, le HP va s’adapter et se conformer aux codes du groupe. Avec le risque de s’oublier complètement et d’exploser à terme.

Dans d’autres cas, le HP va vivre en retrait et éviter les groupes et les personnes avec qui il ne se sent pas bien.

Comment transformer ces pièges en pistes d’évolution ?

1) Dans le cas de sur-adaptation (pour être accepté, apprécié) : 

  • Prenez le temps de vous observer et de constater à quels moments vous sentez une tension monter.
  • Apprenez à vous écouter dès que la tension arrive : ressentez-vous de la frustration, de la colère ou bien une autre émotion ? Tâchez d’identifier à quel besoin non comblé cela correspond. Cela demande de prendre un temps de pose pour faire le point. Si vous n’y arrivez pas sur le moment, il est encore temps de le faire rétrospectivement.
  • Un pas à la fois : que pouvez-vous changer dans votre attitude pour être plus en phase avec vous-même ? Pensez à le faire en respect des autres, peut-être ne vont-ils pas comprendre, c’est leur droit mais soyez bienveillant avec vous et avec eux.

2) Dans le cas de retrait ou d’isolement (pour éviter le conflit ou d’être rejeté) :

  • Observer le type de personnes ou d’environnement que vous avez tendance à éviter.
  • A quel moment plus précisément ?
  • Qu’est-ce qui se passe en vous à ce moment-là ? Que ressentez-vous et que vous raconte votre mental ?
  • Quel serait votre besoin ? Comment pouvez-vous y répondre tout en restant connecté ? (C’est bien répondre à votre besoin ET être en lien.)
  • Sortez de votre zone de confort. Il est malheureusement impossible de changer quoi que ce soit en continuant à faire la même chose.

3) Dans le cas d’un sentiment d’incompréhension de la part d’une autre personne ou d’un groupe :

  • Observer ce qui génère ce sentiment.
  • Mettez-vous à la place de l’autre en sachant qu’il ne fonctionne pas comme vous (HP ou pas d’ailleurs) : est-il vraiment évident pour lui de comprendre ce que vous vivez ?
  • Prenez votre responsabilité : avez-vous exprimé votre inconfort et fait une demande précise ? J’ai souvent constaté que beaucoup de personnes imaginent que c’est tellement évident pour l’autre de comprendre ce que nous vivons (oh là je vous arrête… même pour une coach et thérapeute c’est parfois difficile, je ne suis pas à la place de la personne, elle seule peut exprimer son ressenti).

Voilà donc quelques pistes et des questions à vous poser pour avancer.

Une façon de changer son regard et donc de pouvoir vivre les choses autrement !

Mon expérience m’a démontré que quand nous vivons difficilement des aspects de notre vie, les autres ne vont pas nous apporter la solution. C’est à nous de trouver ce qui peut être changé (chez nous pas chez l’autre… désolée). La première à adapter : le regard que nous portons sur une situation, vous verrez : ça peut parfois faire des miracles !

*Terme que j’ai inventé pour mettre en avant le côté « extraterrestre » (E.T.) vécu par beaucoup de personnes à haut potentiel, tout en accueillant deux aspects : celui de l’hypersensibilité et du potentiel.