Les profils multipotentiels et atypiques ont souvent du mal à se faire entendre et à prendre leur juste place dans le monde et particulièrement dans le monde de l’entreprise. Souvent ils ne savent pas l’origine de leur différence, un peu comme le petit canard de la fable qui ne sait pas qu’il est un cygne. La révélation de ce qu’il est, lui permet de mieux vivre et de trouver des semblables. Pour les multipotentiels, ils peuvent chercher à travailler avec des semblables mais ils doivent aussi apprendre à communiquer et à se faire comprendre par les autres d’autant que la plupart fonctionnent à l’opposé d’eux. Cela passe par une bonne connaissance de soi, par la capacité à percevoir les différences de comportement et à pouvoir verbaliser ces différences, ceci pour assumer qui ils sont, transmettre des clés pour les comprendre et s’adapter, cette fois de manière efficace, à l’univers des autres. Afin de vous guider dans votre cheminement pour mieux trouver votre place dans l’entreprise, voici 10 conseils concrets :
- Soyez aussi lucide sur vous même que sur les autres, en étant au clair sur vos talents, vos atouts et vos limites. Cela devrait vous aider à ne pas minimiser vos compétences pensant souvent à tort qu’elles sont partagées par tous, tout en survalorisant celles que les autres ont.
- Si vous sentez votre auditoire prêt à entendre et écouter pourquoi vous réagissez différemment, expliquez-lui votre manière de penser si particulière et différente de la majorité. Notre monde favorise depuis l’école la pensée séquentielle, l’analyse et la logique, avec une vision de détail. Montrez l’intérêt et la complémentarité de votre pensée en arborescence, qui vous apporte une vision globale, complexe et la capacité à faire de multiples associations et de trouver des solutions inédites, originales.
- Vous pouvez ajouter que votre pensée en arborescence, associée à votre intuition, vous permet de détecter très vite les failles d’un système, tout en le simplifiant souvent.
- Structurez votre pensée pour éviter de vous exprimer d’une manière brouillonne. Donnez un fil directeur à vos propos pour éviter de perdre vos auditeurs en route. C’est important car très souvent, sans vous en rendre toujours compte, vous passez du coq à l’âne. Si les autres ne vous comprennent pas ou n’arrivent pas à suivre le fil de votre pensée, ils vont décrocher. Vous pouvez pour vous aider utiliser les mind maps (ou cartes heuristiques) pour construire un système cohérent et compréhensible d’un seul coup d’œil qui, de plus, vous donne une image visuelle et organisée de ce que vous voulez transmettre.
- Vous avez beaucoup d’idées; certains cherchent à en profiter à votre détriment. Prenez conscience de leurs valeurs. Alors partagez-les, mais ni avec n’importe qui, ni n’importe comment. Même si vous pensez que ce n’est pas grave de vous les faire « voler », ce n’est pas juste! Vous qui aimez la justice, commencez par vous-même !
- Tout le monde n’a pas votre sensibilité, vos exigences, vos valeurs, votre hypersensibilité, votre empathie,… Dans une relation, posez-vous la question de la confiance, de l’authenticité et de la réciprocité pour éviter de trop grosses déceptions.
- Ne vous laissez pas démonter si vous êtes seul(e) à voir et percevoir ce qui est pour vous une évidence bien souvent. Soyez assertif(ve) si vous êtes convaincu(e) de la justesse de votre vision. N’oubliez pas que votre intuition peut vous guider plus sûrement qu’un brillant raisonnement. Par contre, il va falloir vous armer de patience si vous voulez convaincre et faire passer votre idée ou votre vision.
- Vous pouvez attirer les personnes toxiques dont les principales victimes sont les personnes de talents qu’elles peuvent avoir plaisir à déstabiliser, à utiliser, voire à détruire. Face à elle, mettez vos affects et votre émotivité de côté en vous branchant sur le factuel et la réalité. Protégez-vous de ces pervers en voyant clair dans leurs jeux et en ayant une profonde confiance en vous venant d’une bonne conscience de vos qualités et défauts. Mais si elles sont aussi intelligentes que perverses, la seule solution reste souvent la fuite.
- Ne cherchez pas à plaire, à être compris et accepté par tout le monde. C’est peine perdue. Mieux vaut travailler avec des personnes qui partagent votre vision, votre tempérament et celles qui, tout en étant différentes de vous, savent apprécier vos qualités et le fait que vous ayez une approche et une pensée complémentaire à la leur. Cela ne vous empêche pas d’être vigilant à votre image car vous pouvez apparaître aux yeux de certains ingérable, prétentieux et arrogant, surtout si vous vous comportez comme un électron libre et vous impatientez quand les personnes en face de vous ne comprennent pas aussi vite et aussi bien un problème que vous. Par moment, il faut leur laisser le temps de saisir ce que vous avez vu immédiatement. Evitez autant que faire ce peut s’ils sont lents à la détente. Et n’oubliez pas que vous pouvez être ultra rapides dans certains domaines et d’une lenteur incroyable dans d’autres ! Le respect réciproque des qualités de chacun est important.
- Tâchez de montrer la complémentarité de vos approches et de vos talents pour vous faire reconnaître à votre juste valeur. Soyez-vous-même. Mais si votre entourage est incapable ou ne veut pas les reconnaître, il est peut-être temps de chercher des environnements qui y soient plus réceptifs.
Ce travail d’adaptation, sans sur-adaptation, est l’occasion de montrer l’intérêt de travailler ensemble tout en ayant des profils différents et très complémentaires. Cette différence est source de richesse quand elle est bien exploitée ; c’est-à-dire quand chacun est conscient de ses richesses et de ses limites et de celles des autres dans un contexte de respect mutuel.
Article écrit par Myriam OGIER – Orateur du Congrès 2018
« Tu ne sais pas ce que tu veux ! Tu n’arriveras jamais à rien dans la vie ! Tu es trop dispersée. Tu aurais pu devenir quelqu’un. Dommage. »
Après tant d’années, la messe est-elle pour autant dite ?
Entre doutes et assertivités, je cherche toujours ma juste place. Comment se démarquer sans se trahir, tout en se fondant dans le moule professionnel ? La lucidité rebute les aveugles et la créativité atterre les cartésiens. Nul.le n’est à l’abri de jalousies mesquines. La complémentarité nécessite une certaine intelligence, véhiculée par une réelle volonté de partage. Sinon l’esprit stratège aura tôt fait de vous passer par-dessus bord…
Voici mon appel du pied: je suis intéressée par toute collaboration respectueuse et environnement lumineux.
Où la curiosité prime sur le jugement. Où l’enthousiasme prime sur les convenances. Avec intégrité et bienveillance.
AMEN.
Bonjour, merci pour cet article. Il y a des contextes qu’il vaut mieux fuir en effet. J’en ai fait l’experience, humiliation, manipulation, calomnie… injustices contre lesquelles personne ne peut rester indifférent. Et pourtant…
Mon profil atypique m’a permis d’exercer différentes fonctions très intéressantes pourtant, historienne de l’art, chroniqueuse littéraire, graphiste, chef de projet web, consultante en communication numérique, développeur de projets culturels… j’ai eu des experiences professionnelles magnifiques et d’autres décevantes…
Ces dernières années, ce fut le parcours du combattant, ne pensant jamais à faire carrière, mais plutôt à apprendre et apporter naïvement de nouvelles façons de faire, je me suis retrouvée parfois dans des univers professionnels que je n’arrivais pas à comprendre, notamment dans la fonction publique où je me suis fait piquer mes idées, et ensuite humiliée. Et comme je ne suis pas stratège, mais plutôt transparente, ce fut l grosse déception.
Difficile émotionnellement de faire face à des agressions et des manipulations…
Ce sont des expériences intéressantes malgré tout qui m’ont fait accepter qu’il y avait des endroits où avoir un profil atypique n’etait pas vraiment le bienvenu et qu’il valait mieux fuir… pour ne pas souffrir et devenir un bouc émissaire.
Bonjour, et merci pour ce super article qui me parle beaucoup.
C’est parfait. Il est évident que des profils comme ceux-là étant ultra minoritaires, c’est toujours à la minorité de s’adapter à la majorité… Mais c’est très lourd, et très fatiguant, de faire toujours tous les efforts de son côté pour s’adapter à des personnes en face qui ne voient pas l’intérêt de faire une partie du chemin, confortées par le mode de fonctionnement ultra majoritaire. Donc, au bout d’un moment, on décroche, par épuisement et on a envie de mener sa vie de façon plus individuelle et autonome. Car ainsi on n’est plus obligé de s’adapter ou de se sur-adapter, de déployer toute son énergie pour se faire comprendre, de faire face aux jugements, â l’hostilité ou au rejet. Mais attention car travailler seul avec soi-même peut provoquer un autre biais car nous sommes également très durs avec nous-même. Donc tous ces conseils sont excellents, il faut juste être conscient de la débauche d’énergie que ça demande, et on n’est pas toujours en mesure d’y faire face. Il doit rester de l’énergie pour accomplir des tâches, créer, vivre en famille, etc.