Entre les deux, mon coeur balance … pourquoi est-ce parfois (ou toujours) si compliqué de mettre en mouvement les choses et est-ce une caractéristique des adultes à haut potentiel ?

MAIS QU’EST-CE QUE LA PROCRASTINATION ?

C’est un art ! Celui de remettre à plus tard ce qui pourrait être fait maintenant.
Il peut s’agir d’une simple action, d’une activité ou d’un projet. Sur le court, moyen
ou long terme. Il n’y a pas de règle en matière de procrastination. Pas forcément
un problème si cela arrive de temps en temps. Par contre, cela peut devenir un
vrai handicap quand l’équilibre est rompu au point de passer dans l’immobilisme ou presque.

 

EST-CE TYPIQUE AUX ADULTES SURDOUÉS ? 

Heureusement non ! Tous les adultes HP ne procrastinent pas et l’immobilisme peut frapper tout un chacun pour différentes raisons et à différents moments de la vie.
Par contre, un adulte HPI fait rarement les choses à moitié et quand il bloque … et bien comment dire cela peut demander pas mal d’énergie à remettre en mouvement une activité ou un projet.

 

POURQUOI NE FAISONS-NOUS PAS CERTAINES CHOSES ?

Il existe de multiples raisons pour lesquelles nous sommes figés, lents ou pas décidés à faire les choses. Les raisons sont multiples, elles peuvent être personnelles comme par exemple le fait d’avoir trop à faire, ne pas aimer une tâche, ne pas se sentir à la hauteur, ne pas avoir envie de se bouger, avoir besoin de donner du sens à ce qui doit être fait, ne pas avoir de vision globale, … Son niveau de compétences peut être un autre frein, et plus particulièrement quand on a le sentiment de ne pas être compétent (thématique récurrente chez certains surdoués). La croyance que l’on est désorganisé par exemple, en particulier pour les personnes qui se comparent à d’autres individus. Ainsi, j’ai souvent observé que des personnes plus créatives ont généralement moins facilement accès au côté « structuré » car fonctionnent plus dans l’ici et maintenant. Il peut être difficile de définir des priorités ou de faire un planning. Des causes en lien avec l’environnement peuvent aussi mettre à mal notre capacité d’avancer. Cela peut être lié au manque d’atomes crochus avec une personne ou encore parce que les stimulis sont trop importants, voir stressant. Le manque de ressources ou d’explications peut nous entraîner dans cette croyance « Je n’ai pas ce qu’il faut pour démarrer » ou enfin l’exemple de procrastination d’autres personnes peut entraîner « mais pourquoi devrais-je le faire alors qu’eux ne se bougent pas ? ». Vient s’ajouter à cela toute une série d’éléments liés à notre histoire de vie : avons-nous été encouragés à faire les choses en tant qu’enfant ? Entendions-nous des messages tels que « c’est dangereux », « ça va prendre trop de temps », « tu es trop petit », « tu vas te faire mal », … en d’autres termes, il y avait-il de la place pour une forme d’apprentissage par l’erreur à la maison ?

Et quand c’est le désordre dans notre tête en plus de tout le reste, ça peut devenir embarrassant (mais pas nécessairement négatif).
Rares sont les personnes qui procrastinent pour un seul aspect listé ci-dessous et d’autre part, il y a probablement bien d’autres raisons pour lesquelles nous procrastinons.  Cela dit, comprendre est une étape, s’engager à mettre en place des solutions en est une autre.

 

COMMENT FAIRE POUR NE PLUS PROCRASTINER ?

À moins que vous aimez ne rien faire et que cela ne vous pose pas de problème, quelles sont les astuces pour avancer ? Pas de remède miracle, mais bien des pistes pour y voir plus clair !

 

  1. S’ouvrir aux possibilités : si vous êtes convaincu que cela ne peut pas fonctionner ou que cela ne sert à rien …. cela va être difficile effectivement de faire bouger quoi que ce soit.
  2. Prenez conscience des messages contraignants en lien avec la notion d’action entendus tout au long de votre vie (en particulier pendant votre enfance ou adolescence). Cela a-t-il du sens pour vous de continuer dans ces schémas ? Quels liens faites-vous ?
  3. Trouver la motivation qu’il peut y avoir derrière l’accomplissement d’une tâche ou d’un projet. Imaginez-vous la sensation attendue quand cela sera derrière vous pour pouvoir vous projeter.
  4. Développez des stratégies organisationnelles : l’idée n’est pas de faire de vous un pro de l’organisation inflexible, mais bien de trouver un moyen qui pourra vous soutenir dans cet aspect. Plutôt que de partir dans une organisation rigide qui ne vous correspond pas, essayez de trouver un moyen ludique : par exemple en choisissant un agenda aux couleurs attrayantes, des plannings colorés et attirants visuellement, etc …Gardez en mémoire que l’idée est de vous soutenir, pas vous enfermer !
  5. Allez dans ce qui vous est facile et naturel plutôt que de vous enfermer dans des choix qui ne vous correspondent pas.
  6. Décidez ce qui est important pour vous et prenez la responsabilité des actions que vous voulez mettre en place, un pas à la fois. À force de vouloir trop forcer, le risque est de tout figer !

 

Voilà quelques pistes à explorer pour aller de l’avant. N’oubliez cependant pas qu’il est nécessaire de prendre du temps pour soi aussi. L’action est juste quand elle tient compte de nos besoins. Et parfois, la procrastination ne porte plus le même nom … elle devient simplement « prendre le temps de vivre le moment présent », tout est dans l’équilibre.