L’adage est connu des psychologues : c’est de nos enfants que nous avons le plus à apprendre. Le parcours de douance de Delphine Boghos en est la meilleure illustration ! Installée en Espagne depuis plus de 15 ans, elle dévoile un atypique parcours d’émotive (très) talentueuse.

Quel a été votre premier contact avec la douance ?

Il s’est fait par l’intermédiaire de mon fils. Il avait deux ans lorsqu’il s’est vu offrir un puzzle de 60 pièces. C’était un cadeau un peu étrange pour un enfant de cet âge, le nombre de pièces étant théoriquement beaucoup trop important pour lui. Mais non seulement il y est parvenu avec facilité et fascination, mais il est rapidement monté à des puzzles de 100 pièces, tout en développant en parallèle une forte motricité. C’est alors que mon mari s’est intéressé aux principes de la précocité, et que j’ai pris sa suite en m’intéressant à celui de la douance. Nous vivons depuis 2004 à Barcelone et il existe heureusement ici un réseau très impliqué dans ce sujet.

Comment s’est déroulée l’im- mersion dans ce nouveau phénomène ?

J’ai eu la chance de croiser la route d’une femme qui s’intéresse à ce sujet depuis plus de 15 ans, avec une forte implication dans la sphère associative, politique, mais également dans la création de réseau de parents concernés par la précocité. Il y a même un Master HP à Barcelone depuis 2020. Malgré les avis contraires de spécialistes, c’est elle qui m’a indiqué de faire passer les premiers tests de précocité à mon fils alors qu’il n’avait que deux ans. Cela m’a permis de m’engager très rapidement dans une démarche positive et constructive, et, à l’inverse, de ne pas avoir une approche pathologique du sujet, et encore moins de projeter ma propre trajectoire sur celle de mon fils.

Avez-vous envisagé en même temps la progression de votre fils et la vôtre ?

Il s’agissait d’abord d’accompagner mon enfant, ce qui m’a conduite à engager une démarche similaire pour moi-même. J’ai toujours eu une approche très collaborative. Je me suis rapidement constitué un réseau d’adultes, de spécialistes, de parents, de groupes, pour mutualiser les progrès et les apprentissages. Et puis j’ai rencontré Nathalie Alsteen.

Qu’est-ce que cela a déclenché pour vous ?

Une prise de conscience et de confiance. Pour la première fois, il n’y avait pas de confrontation entre une logique d’étiquette et une sensibilité affirmée. J’ai participé au Défi 6 Jours, une initiative très ouverte, plurielle, un véritable processus de recherche personnelle et qui permet d’avancer sur sa propre trajectoire de vie. L’équipe de Nathalie m’a donné exactement ce que je recherchais sans le savoir, une grille de lecture et non pas des étiquettes. Il y avait une approche communautaire qui me plaisait, très ouverte et bienveillante. J’ai rencontré une démarche fondée sur le partage, l’authenticité, la pluralité, et l’humilité. L’être-soi était au cœur du processus.

 

Quelles ont été les conséquences concrètes dans votre vie ?

Beaucoup de choses se sont débloquées. Par exemple, je devais élaborer un site Internet pour présenter mon travail mais je bloquais sur toute sa phase d’explication, voire de justification. Le passage dans la communauté de Nathalie m’a fait comprendre qu’il n’était pas nécessaire de faire comprendre mon travail mais simplement de le partager, et qu’il entrerait en résonance naturelle avec les personnes qui ont la même sensibilité que moi.
Globalement, je me suis alignée avec moi-même et avec les autres. J’apprends à m’observer et cela déteint sur mon travail et la meilleure compréhension de l’accompagnement par le dessin que je propose. Il est aujourd’hui beaucoup plus centré sur l’intuition et l’atmosphère, l’énergie et la sensibilité.

Et demain ?

Une page s’est tournée pour moi, je participe moins activement aux groupes en tant que membre mais je mets
aujourd’hui mon travail à son profit. Je suis passée de l’autre côté de la communauté et je contribue aujourd’hui à son animation, en créant des passerelles et des synergies. 

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