Dans notre singularité, il est souvent difficile de faire passer un message, que ce soit avec nos collègues, nos proches ou les personnes de notre entourage. On ne se sent pas compris. On entend parfois le mot « normo-pensant » et on ne comprend pas bien ce que cela induit.

Comment peut-on se faire comprendre par le destinataire de notre message ? Voici quelques astuces pour cela.

Définir son intention

Quand on veut faire passer un message, le premier point à définir est l’intention qui se cache derrière. Est-ce que je souhaite faire passer un message pour avoir raison à tout prix ? Est-ce que je souhaite plutôt échanger avec l’autre car j’ai besoin d’une réponse ? Ou bien parce que je souhaite exprimer quelque chose pour aboutir à un vrai échange avec mon interlocuteur ?

Il est très important de clarifier cela. Notre interlocuteur est là, haut potentiel ou non. Quel que soit son mode de fonctionnement, si cette intention de base n’est pas reliée à une intention de partage, cela peut complexifier les échanges. Si l’on part du principe que l’autre peut nous apporter également des éléments importants, alors nous sommes ouverts à l’écoute de ses réponses. Au contraire, si l’on cherche absolument à avoir raison, la communication ne sera pas aisée.

Une première clé est de prendre un peu de recul par rapport à cela et de revenir au fait que la communication se fait à deux. Dans la relation, chacun à son bout d’écharpe. On a le nôtre en main. Beaucoup de personnes concernées par le haut potentiel savent qu’elles ont raison. Cependant, ce n’est pas en imposant son point de vue à l’autre, même si on sait que l’on est convaincu d’avoir raison, que l’on va rentrer dans un vrai échange.

Est-ce que l’on veut convaincre, imposer notre point de vue ? Ou souhaite-t-on entrer en communication authentique avec l’autre ? Au service d’un message, au service d’un projet sur lequel on veut avancer, au service de la communication dans une équipe, pour de meilleures relations, etc. Cette notion d’intention est vraiment essentielle.

Le non-jugement et la responsabilité

On en vient à une deuxième notion qui est très souvent abordée. C’est celle de notre responsabilité dans la communication et dans le fait de faire passer un message. Notre responsabilité est de mettre tout en œuvre pour que l’important ne soit pas ce que l’on dit, mais la façon dont l’autre va l’entendre. C’est fabuleux, car cela nous permet de mettre notre message en forme, pour que l’autre puisse l’entendre. On peut alors vérifier que l’on a été compris.

Une grande difficulté que l’on peut avoir dans notre communauté est l’impatience. On aime être bien compris et vite compris. C’est pour cette raison que l’on se sent particulièrement bien dans un groupe de personnes qui fonctionnent de la même façon que nous. Mais dans la vie de tous les jours, nous expérimentons forcément des situations de communication avec des personnes qui ne fonctionnent pas comme nous.

Nous sommes environ 5 % à être concernés par le haut potentiel. Ce n’est pas pour autant qu’il faut bannir les 95 % de personnes qui ne sont pas concernées par la douance. On ne peut pas les ignorer. Ce n’est pas possible et d’ailleurs, on n’a pas envie de cela. On est dans un monde où il faut avoir envie de contribuer, de partager avec les personnes sur toute une série de points de vue qu’ils soient concernés ou non par la même singularité, qu’ils soient hautement sensibles ou pas.

Évidemment, c’est plus simple avec des personnes qui ont les mêmes valeurs ou fonctionnent comme nous, même si ce n’est pas systématique car parfois cela peut complexifier les choses…

Néanmoins, nous sommes face à des êtres humains et notre humanisme fait que peu importe qui on a en face de soi, il est important de pouvoir continuer à fonctionner de cette manière. Si on juge que la personne en face de nous est un imbécile qui ne comprend absolument rien, que ce n’est pas la peine de fournir un effort parce qu’il ne percute pas ce que l’on lui dit, forcément celui-ci va ressentir ce jugement que l’on se fait dans notre tête.

Pour cela, il est important de prendre du recul et de se dire qu’en face de soi, on a une personne qui a un mode de fonctionnement différent et qui est à priori de bonne volonté, qui peut se sentir aussi démunie que nous. Le fait de se dire que l’on ne juge pas l’autre, mais qu’au contraire on est là pour créer quelque chose qui va nous permettre de communiquer, est le préalable de la communication bienveillante.

On se dit parfois que l’on n’est jamais compris ou entendu… Cependant, il faut se demander si on cherche nous-même à comprendre notre interlocuteur. Est-ce que l’on cherche à entendre ce que l’autre est en train de dire ? Il faut savoir écouter, entendre et tenter de comprendre ce que la personne est en train de nous demander. Il n’y a pas de questions inutiles.

C’est la base. C’est vraiment ce qui va changer les choses. Ce n’est pas forcément la façon dont nous allons communiquer. L’essentiel est de prendre conscience que l’on a en face de nous un être humain qui lui aussi a besoin d’être compris.

La méthode E.R.I.C.

Il existe un moyen mnémotechnique très simple pour vérifier que l’on a mis en place toutes les bonnes composantes de la communication. Il s’agit d’E.R.I.C. : E pour écouter, R pour reformuler, I pour interroger et C pour conclure.

Est-ce que lorsque l’on est en train de communiquer avec quelqu’un, on est dans l’écoute ? Est-ce que l’on a vraiment écouté l’autre, ou est-on déjà en train de se faire tout un processus pour essayer de le convaincre, car on a oublié que l’on a en face de soi une personne qui a quelque chose à dire ? Est-on en présence avec notre interlocuteur ? C’est le E de ERIC.

Pour être sûr que l’on s’est bien compris, il y a une technique qui consiste à reformuler ce que l’on a compris dans le message reçu. Cela permet à l’autre de nous confirmer et de se sentir écouté et compris, de prendre sa place dans la communication et de nous donner des détails supplémentaires si besoin. Si on ne s’est pas compris, cela permet alors de rectifier le tir. Le E et le R signifient qu’en écoutant et en reformulant, alors on peut avancer dans l’échange.

Le I d’ « interroger » est le fait de poser des questions, une fois que l’on a reformulé. L’un ou l’autre va poser des questions afin de savoir quel est le besoin réel, ce qui est important. Demander pourquoi telle ou telle chose ne fait pas référence à un besoin de justification. Cela peut être mal interprété par des personnes qui vont être sur le qui-vive. Il faut poser des questions. Non pas pour que l’autre se justifie, mais en s’intéressant à ce que l’autre veut vraiment, à ce qu’il a comme idée qu’il voudrait partager. Une personne non concernée par la douance peut avoir de très bonnes idées. Une personne concernée par la douance peut être freinée par sa capacité à complexifier les choses à outrance.

Le C pour conclure, c’est vraiment de se dire que ce que l’on a décidé est de telle façon et de boucler l’échange, pour que chacun puisse ajouter ce dont il avait potentiellement besoin dans la communication.

Gardez cela en tête. Cet exercice permet vraiment vérifier ce qui s’est mal passé dans une communication antérieure ou au contraire, de se demander ce qui a particulièrement bien fonctionné. La plupart du temps, quand cela fonctionne bien, c’est qu’il y a eu de la place pour l’échange d’un côté comme de l’autre, et cela est très important. Le piège ultime est de vouloir à tout prix avoir raison pour convaincre l’autre. C’est la meilleure façon pour que notre interlocuteur ne se sente pas entendu, écouté, et pris en compte, comme s’il n’existait pas. C’est juste que l’on essaie d’occuper une place sans laisser d’espace à l’interlocuteur et dans la communication, il n’y a rien de pire.

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