Comment trouver la juste distance dans nos relations quand nous sommes hyper réceptifs à des ambiances, quand un regard, un geste, une attitude nous questionne au plus haut point et que notre pensée s’emballe avec, en arrière-fond, une série d’interprétations sur le bien-fondé ou pas de notre comportement ? Et donc, comment éviter les relations toxiques ?
Une relation est saine lorsque chaque personne peut exprimer librement ce qu’elle pense et ressent dans un esprit de co-construction. Et cela n’est pas forcément simple car cela suppose que chacun puisse s’exprimer librement dans un climat de confiance suffisant : que ce soit au sujet de ce que nous pensons, nous ressentons ou pour formuler une demande. Un autre aspect passe aussi par le fait de prendre sa responsabilité dans la relation et de poser des demandes claires. Régulièrement nous pouvons basculer dans ce fameux « triangle dramatique », précipice vers des relations toxiques si nous ne sommes pas vigilants.
Pour illustrer ce type de relation toxique, voici un exemple :
Pauline vient de commencer à travailler comme assistante commerciale et est donc la « petite dernière » du service comme le dit sa manager. Elle a envie de s’intégrer rapidement dans cette nouvelle équipe et est prêtre à montrer sa bonne volonté pour atteindre cet objectif. Elle attend donc d’être formée pour être au top dans sa nouvelle fonction mais rien ne passe concrètement dans ce sens là et elle commence à stresser. Ayant vraiment envie de montrer sa bonne volonté et son envie d’avancer, elle repère rapidement les personnes qui auraient besoin d’aide et les dossiers où elle pourrait apporter une réelle plus-value. Elle aborde donc une de ses collègues qui semble particulièrement se plaindre du trop de travail et lui dit qu’elle peut s’occuper de tel dossier. La collègue accueille avec enthousiasme cette nouvelle en annonçant à Pauline qu’elle peut la former sur certains dossiers et l’aider elle aussi ! Voilà donc une opération « gagnant – gagnant » me direz-vous ? … aïe, aïe …. c’est ici que les ennuis pourraient commencer
En effet, au bout d’un certain temps, ladite collègue ne voit plus d’un aussi bon œil cette initiative. Pauline semble assez maline et il se pourrait qu’elle commence rapidement à mettre son nez dans son organisation et à la dépasser sur certains dossiers … pas confortable. Même si le désir de Pauline est de l’aider, la collègue a peur de se dévoiler et d’avoir une mauvaise image au sein du service. Rattrapée par son manque de confiance en elle, elle va mettre en place une stratégie de défense (pas forcément consciente) : c’est à se moment-là que Pauline va recevoir des messages agressifs tels que « tu viens d’arriver, c’est pas toi qui va m’expliquer mon boulot », « arrête de te mêler de choses que tu ne connais pas encore ».
De victime (pauvre de moi, j’ai trop à faire), la collègue va passer à un statut de sauveuse (je peux t’aider, ce que les autres n’ont pas fait) et ensuite à celui de persécuteur (avec un message de fond « surtout garde tes distance, tu n’es pas légitime »). Si cet exemple semble pertinent vu de l’extérieur, notre vie quotidienne est truffée de relations qui peuvent glisser rapidement si nous ne sommes pas vigilants à garder notre responsabilité sans passer dans un de ces 3 rôles.
Quand on est un Émotif Talentueux, une simple observation, un sentiment d’inconfort et nous voilà entrain de remettre en question tout ce que nous aurions dû faire ou dire autrement ! Une porte grande ouverte vers l’autocritique et c’est une spirale infernale qui nous décentre et nous tire vers le bas laissant ainsi une porte ouverte vers des relations non assertives (être assertif, c’est être capable de se positionner en se respectant et en respectant l’autre également).
Coincé entre un désir de plaire à tout prix afin de s’intégrer et une relation qui n’est pas forcément équilibrée, le risque est relativement important que l’Émotif Talentueux laisse passer des faits et des ressentis qu’il va juger subjectifs et non appropriés (il croit qu’il se fait des idées une fois de plus). S’il ne met pas ces aspects en lumière, nous laissons place à des situations floues, non constructives ou déséquilibrées. Pour une personne en quête de reconnaissance (régulièrement le cas chez les Émotifs Talentueux), baignée dans le doute, c’est un vrai challenge que d’apprendre à se positionner et elle peut donc être plus souvent piégée dans des relations toxiques.
Parmi les clés pour avancer sereinement vers l’assertivité et éviter de se piéger
- développer une conscience de soi nous permet de mieux nous connaître et ainsi d’accueillir nos ressentis avec plus de recul
- nous fixer des limites justes en fonction de nos besoins
- oser se positionner en respectant nos limites et en osant les exprimer nous permet d’être à notre place de façon plus naturelle et plus fluide
Relation toxique ? Pas toujours !
Et heureusement, de la simple manipulation quotidienne par laquelle nous passons tous, à la relation perverse il y a bien heureusement de la marge mais dans tous les cas, même si nous sommes respectueux, voire emphatiques, notre responsabilité est de prendre soin de nous dans la relation aussi ! J’anime régulièrement des ateliers en petits groupes pour faire le point sur nos relations et découvrir les clés pour prendre la juste distance dans les relations toxiques.
Pour vivre pleinement son haut potentiel – Découvrez mon livre ==>> « Emotifs Talentueux : Etre soi autrement » – Éditions Josette Lyon.
Votre expérience, vos avis, vos conseils sur cette question ?
Cette présentation m’est bien familière et j’ai connu beaucoup de heurts dans mon travail d’école spécialisée. Beaucoup de réactions et ragots derrière moi. Je me suis sentie blessée, incomprise et je n’étais pas invitée à partager et à donner mon avis personnel. J’ai dû me retirer de ces relations pour m’occuper de ce qui me regarde et ce que j’aime, ma classe. Après un mûrissement personnel, je me sens apte à me diriger vers les autres et à m’affirmer tout en écoutant mon ressenti 🙂 😉
Oui
Très intéressant tout ça :
La difficulté est aussi quand les attentes ( désolée/de l’autre) ne sont pas claires et les demandes ( idem) pas bien formulées
C’est vrai en contexte professionnel et dans les relations privées.
Le résultat est parfois paradoxal.
D’où l’importance de bien ( essayer de) connaître ses vrais besoins.
Sur le moment, circonstanciels.
Sur le long terme, plus profonds.
Essayer effectivement de poser des limites ?
Le ‘ bon’ indicateur de la toxicité est le malaise qui avertit du franchissement de la ligne?
Se reprendre, attendre, reformuler, ne pas insister.
Ne jamais oublier que l’autre à peur? Pour son image, pour son territoire ?
DCG
Correctif : les attentes de soi / de l’autre.
Merci
DCG
Bonjour 🙂
Merci pour votre article 🙂
Moi, j’ai l’impression que c’est cette (fichue) faculté à se poser 10000 questions qui nous amène à des relations toxiques. Rien n’est simple. A frôler la paranoïa parfois!
A bientôt de vous lire ou écouter!
j’ai plutôt l’impression que c’est notre faculté à nous donner 10,000 (souvent mauvaises) raisons qui peut intervenir dans ce processus ! Au plaisir Charline
Cet article me parle…
Deux mariages avec deux pervers narcissiques… quelle catastrophe !!
Je m’interroge sur moi-même.
Comment rester soi-meme, être bienveillante, gentille, agréable sans tomber dans le piège et que l’autre se permette d’abuser de nous ??
Je pense aussi à ma fille qui a vécu des choses avec son papa et qui doit apprendre à dire non !!
Vraiment ce n’est pas simple…
J’achèterai votre livre dès que ce me sera possible.