Et l’intelligence émotionnelle dans tout cela ?
Dans l’article précédent, je vous ai présenté une grille de lecture des émotifs talentueux dont la sensibilité révèle une grande force quand elle est apprivoisée. Une hypersensibilité qui peut déboucher sur un sentiment de rejet, une difficulté de s’insérer socialement dans un monde qui semble être trop « bruyant » ou peu adapté à leurs besoins. Ils ont parfois du mal à se défaire de ce sentiment d’être en décalage, de ne jamais se sentir à la bonne place.
Cela peut également se traduire par un besoin de reconnaissance accru, une insécurité intérieure récurrente et le sentiment de ne pas être à la hauteur. Quant à leur grande créativité dans de multiples domaines y compris dans les arts, elle est parfois considérée comme un aspect « non sérieux » et dès lors vécue comme non autorisée.
Dans ce 3ème article, je vous invite à mettre la lumière sur vos émotions qui, quand elles sont accueillies, sont source de développement du potentiel.
HYPERSENSIBLE OUI MAIS PAS FORCÉMENT FRAGILE !
C’est pourtant bien une hypersensibilité qui donné naissance à de nombreuses œuvres, qu’elles soient littéraires, musicales, cinématographiques ou autres : Francis Ford Coppola, Agatha Christie, Charles Baudelaire ou encore Peter Gabriel en sont des exemples connus. Nul besoin de vouloir créer un œuvre magistrale pour se connecter à la force de ses émotions. Je vous propose un petit état des lieux pour mieux nous comprendre.
Les émotifs talentueux sont des personnes qui ont une vive sensibilité, accueillie ou pas, de multiples capacités qu’ils se reconnaissent parfois difficilement dans la mesure où cela leur semble tellement naturel qu’ils n’imaginent pas que ça soit des talents.
Ils ont une aptitude à rentrer dans l’émotion plus rapidement et de manière plus prononcée que la norme. Ce sont souvent des personnes assez intuitives et empathiques du fait qu’elles utilisent potentiellement et naturellement plus souvent l’hémisphère droit de leur cerveau.
Tout est dans l’équilibre donc et dans la manière d’appréhender cet aspect de soi.
TRIER SES ÉMOTIONS : UNE DOUCE UTOPIE !
Il y aurait-il de bonnes et mauvaises émotions ? Celle, comme la joie, que nous souhaiterions garder avec nous en permanence et les autres sur lesquelles nous voudrions mettre le couvercle pour ne plus en entendre parler … en d’autres termes, pouvoir se dire « Je jette, je garde ? ». Comme le précise Brigitte André, auteur de « Quand les nœuds s’emmêlent », il existe un « dictionnaire » des émotions et c’est une précieuse grille de lecture pour mieux nous comprendre et prendre position dans notre environnement. Chaque émotion, qu’elle soit de la joie, de la peur, de la colère ou de la tristesse nous invite à nous questionner sur ce qui se passe en nous afin d’identifier ce qui nous porte, quelles sont nos limites et comment elles ont été respectées, quelles sont les informations qui nous manquent ou encore ce que nous sommes entrain de dépasser.
Une précieuse grille de lecture en fait, pas encore enseignée à l’école mais cela dit, notre société commence petit à petit à s’ouvrir à cette idée depuis quelques années. De multiples initiatives ont vu le jour : le concept d’intelligence émotionnelle développé entre autre par Daniel Goleman, la psychologie positive, la pleine conscience et maintes initiatives susceptibles de nous ouvrir les portes vers un monde meilleurs : celui de l’acceptation de nos émotions !
L’INTELLIGENCE ÉMOTIONNELLE
Elle suppose notre capacité à accueillir nos émotions, à les utiliser pour comprendre ce qui se passe en soi et dans sa relation à l’autre. Cette capacité à accueillir nos émotions fait partie du chemin vers le fameux lâcher prise : nous ne gérons pas une émotion, nous l’accueillons, la décodons et dans le meilleurs des cas nous ouvrons à l’accepter. L’intelligence émotionnelle c’est aussi notre capacité à comprendre les émotions des autres et à proposer une réponse adaptée dans un but constructif.
C’est d’abord dans l’accueil et l’acceptation de soi que nous pouvons imaginer construire des relations saines et durables avec les autres. Chaque fois que je vis une difficulté avec l’autre ou les autres, c’est une part de moi qui est touchée, qui n’a pas encore appris à s’accepter et c’est de celle là qui nous montre le chemin et dont je dois prendre soin.
Cette forme d’intelligence n’est pas nécessairement innée, elle peut développer tout au long de la vie. Elle est d’ailleurs une des clés d’un leadership charismatique et porteur de sens que ce soit dans le monde du travail ou lors de toute autre initiative impliquant un groupe.
COMMENT DÉVELOPPER NOTRE INTELLIGENCE ÉMOTIONNELLE ?
Deux premières pistes pour s’ouvrir à soi et s’accepter.
1. Apprendre à se connaître : il existe de multiples possibilités pour mieux se découvrir. Certains passeront par la lecture, d’autres par des groupes de paroles ou encore un accompagnement thérapeutique ou le coaching. L’offre de séminaires de développement personnel n’a jamais été aussi florissante comme en témoigne d’ailleurs ce site ! Dans le cadre de l’entreprise, des tests de personnalités peuvent nous éclairer. Dans d’autres circonstances, des analyses graphologiques ou astrologiques peuvent avoir du sens pour certains d’entre nous. Plus simplement, l’ouverture au feed-back : cette capacité à s’ouvrir à ce que votre entourage peut vous renvoyer à propos de vous, de vos comportements dans des contextes précis. C’est un précieux cadeau et d’autant plus porteur si cela est fait dans un cadre de bienveillance. 2. Accueillir ses émotions en conscience : cela peut être à la fois simple et apaisant, parfois confrontant ! C’est en sortant de notre zone de confort que nous évoluons, pas en faisant l’autruche. Il est parfois difficile de sortir de sa souffrance et c’est pas à pas que nous apprivoisons nos émotions. A ce titre, un accompagnement par un professionnel peut être sécurisant. Les activités artistiques sont de plus en plus répandues et permettent aussi de lever le voile sur qui nous sommes. J’ai l’intime conviction que la connexion à notre corps peut aider à libérer les émotions. Que se soit à travers une activité sportive régulière, de la méditation sous la forme qui vous convient, la sophrologie, le chant ou encore une activité comme la danse des 5 rythmes qui vous apprend à lâcher le mental tout en restant connecté à votre corps : un bel exercice de lâcher prise qui vous permet de rester présent à vous même.Certaines personnes m’ont partagé leurs façons de fonctionner quand une émotion arrive, peut-être y trouverez-vous une source d’inspiration :
Joëlle me dit « Quand je sens que ça monte et que je vais exploser, je vais me balader, je fais attention à ma respiration et je m’arrange pour me retrouver dans un endroit où je peux admirer la beauté de la nature. Cela me remplit de gratitude et je m’apaise petit à petit ». Robert : lui se lance dans les mots croisés quand il sent que son mental devient trop pesant et qu’il va trop stresser « je fais une grille, je me concentre et quand j’ai fini je prends un peu de temps pour analyser ce qui s’est passé, ce que je ne sais pas faire quand je suis en pleine pression émotionnelle, j’ai besoin de recul pour cela » Martine décompresse et se connecte à elle même tout en cuisinant, elle précise « cuisiner a toujours été un plaisir pour moi et c’est une façon de rentrer en introspection tout en laissant courir ma créativité. C’est excessivement apaisant en ce qui me concerne »
Développer ces 2 premiers points aura probablement une influence positive sur la qualité de vos relations, sur votre stress et également sur votre sante.
Accueillir ses émotions pour mieux les apprivoiser : un premier pas vers le bonheur tant recherché au point que l’on en parle de plus en plus dans la presse. Tout n’est pas gagné mais pour autant, c’est bien vous qui avez le pouvoir de regarder la bouteille selon votre propre perspective : à moitié pleine ou à moitié vide.
Je vous souhaite un beau chemin vers vous !