Lorsqu’on aborde un sujet complexe tel que la douance, il s’avère crucial de toujours considérer les nuances afin d’éviter les amalgames pouvant nuire à la compréhension des personnes qui vivent avec une douance. En fait, ces nuances sont aussi importantes que les concepts qui y sont liés.
Ce qu’il faut considérer à tout prix est que les personnes douées sont avant tout des êtres humains qui possèdent une personnalité unique, qui ont été élevés dans une culture spécifique et qui ont eu une éducation familiale toute aussi unique. De plus, certaines personnes qui ont une douance peuvent aussi vivre avec d’autres conditions (par ex. dyslexie, dyspraxie, autisme, etc). Tous ces facteurs, qui n’ont rien à voir avec la douance spécifiquement parlant, interviennent dans le comportement et le vécu d’une personne douée.
La douance est une différence neurophysiologique qui génère entre autres une constellation de caractéristiques. Cependant, la manifestation de ces caractéristiques est influencée par les facteurs variables mentionnés ci-haut, qui ne sont pas inhérents à la douance (personnalité, autres conditions associées, éducation, etc).
Donc, lorsqu’on fait de l’introspection, si l’on désire réellement se comprendre et être en mesure d’évoluer, il est important de ne pas faire d’amalgames et d’être en mesure de différencier les comportements ou émotions qui ne sont pas nécessairement corrélés à la douance.
Le danger : Les réseaux sociaux peuvent en effet exacerber les fausses croyances en rapport avec la douance. Plusieurs internautes partageront leur vécu, leurs émotions, en attribuant à leur douance pratiquement tout ce qui les anime. Ce qui peut nuire aux surdoués, puisque les lecteurs qui ne sont pas familiers avec ces nuances croiront ce qu’ils lisent et partageront peut-être ces mêmes fausses croyances à leur tour.
La solution : En tant que personnes douées, nous avons le devoir d’apporter ces nuances lorsque nous partageons notre vécu sur les réseaux sociaux ou dans la vie en général, afin d’éviter que nos semblables et nous-mêmes soient encore plus incompris dans le futur. Et je ne fais pas exception à la règle. Voilà pourquoi dans mon ouvrage Univers surdoué – La douance un potentiel fragile, lorsqu’il s’agit de partager mon expérience personnelle je le réitère régulièrement ‘’voici comment se manifeste telle ou telle caractéristique chez moi’’.
Certes, chaque personne douée a une douance unique qui est générée par la douance couplée avec tous les facteurs variables, donc il est certain que quand une personne parle de son expérience avec la douance, cette dernière sera sans doute relativement unique. Bien sûr, il existe un tronc commun, mais la manifestation de ce tronc commun est variable d’un individu à l’autre.
Comme pour dans la population en général, les doués, il y en a de toutes les sortes. Par exemple, on a tendance à croire que tous les doués sont bienveillants puisqu’ils sont empathiques. Mais non, en fait ce n’est pas parce qu’on est empathique qu’on manifeste nécessairement un comportement bienveillant. Alors non, tous les doués ne sont pas bienveillants et non, tous les doués ne sont pas gentils et compréhensifs. Comme pour chez les humains qui n’ont pas de douance.
En somme, notre douance n’est pas responsable de tous nos comportements, toutes nos difficultés ni de toutes nos prouesses. Non, tous les doués ne sont pas manipulables et non, tous les doués ne sont pas victimes de leur auto sabotage. D’ailleurs, l’auto sabotage n’est pas nécessairement lié à la douance, mais plutôt à la personnalité qui accompagne la douance. L’auto sabotage est un sujet très populaire et c’est pourquoi je l’aborde ici. Bien que plusieurs doués se sentent concernés par ce concept (et légitimement), il faut absolument prendre conscience que ce n’est pas quelque chose d’inhérent à la douance mais plutôt quelque chose que certaines personnes douées et certaines personnes non-douées aussi vivent et qui est expliqué par leur personnalité et leur vécu en tant qu’être humain et non pas quelque chose qu’ils vivent à cause de leur douance.
Le problème est qu’en attribuant à notre douance toutes nos difficultés, on se victimise sans même s’en rendre compte. On se dit ’’ah c’est à cause de ma douance’’. Mais non, nos difficultés sont souvent beaucoup plus en lien avec nos propres capacités d’adaptation, nos personnalités, etc. En attribuant nos difficultés à la douance on ne se responsabilise pas, on se dit implicitement que ce n’est pas notre faute, qu’on est victime. Comment évoluer si on ne se responsabilise pas, si on ne prend pas conscience de ce sur quoi on peut avoir un contrôle?
Oui, dire ‘’j’ai des hypersensibilités sensorielles qui nécessitent un besoin d’adaptation’’, c’est tout-à-fait correct, c’est un fait lié à la douance. Maintenant, de dire ‘’à cause de mes hypersensibilités sensorielles je ne sors pas de chez moi et je suis incapable d’être aux études’’. Ce dernier énoncé, ce n’est pas la douance, c’est la gestion personnelle de ses caractéristiques qui sont liées à la douance. C’est purement un vécu personnel.
À la fin, on doit se rappeler que dans la vie on a toujours le choix. Même quand on fait le choix de ne pas avoir le choix. On est responsable de notre façon de gérer les situations, de se gérer soi-même. Certes, certaines situations sont hors de notre contrôle (par exemple, les caractéristiques de la douance), mais notre façon de les gérer, ça, nous la contrôlons et ça n’a rien à voir avec la douance.
Article rédigé par Tanya Izquierdo, oratrice du Congrès Douance 2018.
C’est Un problème commun. Lorsque nous réfléchissons à un sujet nous avons tendance à nous focaliser sur le « quoi » alors que l’enjeu réside surtout dans le « comment ».
Merci pour ce partage explicatif. Cependant mon opinion bien-sûr, je suis d’accord oui et non. Oui car faut essayer de s’améliorer pour atteindre une vie acceptable et diminuer nos symptômes psychologiques.
Que ce soit une enfance difficile, la génétique et/ou l’autisme et surdouance nous avons des difficultés particulier qui atteignent et influence notre personnalité et psychique. Ce que je croit percevoir ici, c’est comme dire a quelqu’un qui fait une depression » tu es fatigué et déprimé arrête de dire que cest de la faute de la depression cest toi qui se victimise » .
L’autisme ou la surdouance laisse des traces et influence notre personnalité et ils sont responsables de plusieurs comportement et façon de penser. Mais oui je suis d’accord qu’il faut s’améliorer pour évoluer et ce responsabiliser, mais ce n’est pas tout le monde qui en a les capacités intellectuelles pour agir de la sorte.
Merci de prendre du temps pour nous éclairer sur ce sujet.
En effet lorsque je suis victime, c’est de la faute des autres où de quelque chose d’extérieur qui implique que je ne peux rien faire pour changer.
Se sentir victime c’est « verouillant ».
Si je ne peux pas changer les autres, la bonne nouvelle c’est que moi je peux changer ma façon de vivre les événements, de me comporter avec les autres….. Et qui sait mon changement amorcera peut-être le changement chez les autres : action/réaction.
Un peu de fraîcheur et de nuance cela fait du bien. Il est vrai que le risque est grand de tomber dans l’explication de ses maux par la douance. Cette particularité cognitive pousse fréquement les HP à se retrouver pour partager leurs préocupations entre eux. Il est important de faire la part des choses dans cela afin d’entamer les soins ou activités appropriés à chaque situation. Personnellement je suis suivi par une psychologue qui ne fait pas de « fixette » sur la thématique, elle la connait me concernant et ponctuellement cela peut expliquer tel ou tel comportement de façon direct, avec une influence, ou bien sans aucun impact sur la chose constatée. Cette objectivité est terriblement « confortable » dans la recherche de solution.
Je rajouterais que la fréquentation d’un groupe HP m’a permis de constater la grande diversité, j’aime le mot de singularité, de mes cousins à rayures. Du coup, cela m’aide encore à me détacher de cette tendance à la généralisation et à l’analyse hâtive, de l’explication de tout chez nous par le mono spectre de la douance.
Très intéressant, merci du rappel! C’est d’ailleurs pourquoi je me suis désabonnée de groupes Facebook sur la douance : les membres semblaient tout associer à leur douance, même leurs mauvaises relations avec leurs parents! Et effectivement, notre personnalité, notre enfance, nos expériences de vie, jouent pour beaucoup dans qui nous sommes. Ainsi que toutes les autres caractéristiques qui font de nous un être unique. J’aime beaucoup votre proposition, madame Izquierdo, qui rappelle qu’en reconnaissant notre responsabilité dans notre situation, on se donne aussi la chance de pouvoir changer cette situation. Par exemple, j’ai de la difficulté à me faire des amis. Je pourrais me dire que c’est à cause de la douance, que je trouve peu de gens avec qui je clique (forcément, avec un QI élevé et une recherche de profondeur dans chaque conversation…) et que c’est correct d’être solitaire. Mais je peux aussi me dire que si j’ai de la difficulté à me faire des amis, c’est aussi parce que j’ai des barrières internes, des schémas émotifs (notamment, la carence affective) qui m’empêchent d’aller vers les autres et me font projeter une image fausse de moi. Et je peux avouer que cela me peine de ne pas avoir plus d’amis, que j’aimerais avoir un réseau social développer. Donc, à partir de là, je peux prendre action, changer des choses, aller chercher de l’aide psychologique, etc. Et changer! 🙂
Bonjour, J’ai ouvert cette porte et j’ai bien hâte au prochain congrès…
Bonjour,
Tout à fait d’accord avec l’article. La douane est un amplicateur. Les surdoués et les non surdoués peuvent avoir les mêmes problèmes liés à l’enfance. La douance est un autre mode de fonctionnement qu’il faut comprendre et accepter. Il y a des surdoués qui vont bien mieux que les non surdoués. Un exemple : toute ma jeunesse, l’on m’a dit que je marchais par lubies. En faite, je ne comprenais pas ce qui faisait que j’avais perdu toute confiance en moi. Aujourd’hui, je sais pourquoi, j’ai compris mon mode de fonctionnement,j’aime avoir beaucoup de centres d’intérêts car tout ou presque tout m’intéresse et Je m’ennuie rapidement. La curiosité est du bonheur.
Bonne journée
Sylvie
Comme indiqué…la douance ne fait pas tout.
Les surdoués, j’en suis un, ne sont pas, et heureusement, interchangeables.
Mais effectivement, ça explique certaines choses.
Merci pour l’organisation de ce congrès. Et bonne suite à lui.
Oui, j’ai vu trop de personnes qui mettaient leur mal-être sur le dos de la douance. Ne pas se sentir responsable empêche la proactivité. Il n’y a aucune fatalité. Merci de l’avoir signalé.
bonjour Nathalie, je fais partie de ces seniors HP qui ont appris leur douance sur le tard, très tard… je l’ai pris tout d’abord comme une mauvaise nouvelle : encore une différence, puis j’ai mis plus d’un an à digérer et cela m’a fait comprendre mieux comment je fonctionnais depuis l’enfance…. Pour d’autres raisons j’ai fait une analyse pendant quelques années qui m’a été bien utile et je suis heureuse d’avoir « plongée » dans ma vie avec autant de sincérité et d’acceptation au bout de quelques années.
Je suis persuadée qu’il y a beaucoup de différences entre HP et que nous ne pouvons pas nous faire des « ami (es) » sous le seul prétexte qu’ils sont HP.
J’ai fini par comprendre que pas mal d’HP m’entouraient et que nous avions certains points communs.
Merci pour tout le travail que vous faites et les conférenciers que vous invitez, je ne suis pas toujours en accord mais je trouve que cela est une bonne chose d’avoir des points de repères.
Dernière chose, je ne suis pas sur Facebook et ne souhaite pas y être, il y a plein d’outils actuellement pour communiquer et je ne souhaite pas « m’enfermer » dans cette dangereuse toile d’araignée.
Bon courage pour la suite,
Très cordialement,
Ida
bonjour du 24 .1.19
Ok avec presque tout sauf ce « neurophysiologique » qui a pour moi des relents de vouloir « faire scientifique » comme les neuro sciences mises à toutes les sauces.
D’autre part, en effet je commence à me poser des questions sur ces sites Facebook de « zèbres » et autres « HP » où pas vraiment positif car essentiellement des » problémés » qui bien des fois semblent vouloir le rester sous prétexte de Sur D …sans compter les modes idiotes de langage : LOL » « MDR » et Cie . Donc perso je réalise que autant de HP,autant de différences là encore : il y a essentiellement le milieu familial éducatif selon moi comme base et ce n’est pas souvent vu et oui, j’oubliais ces manies de vouloir se faire « QI » ter ( je ne trouve pas de mot …tester chez des psy en fait) . Bref je me sens différente encore dans la différence…MAIS de mieux en mieux avec moi après un combat acharné et une recherche idem. écriture depuis longtemps qui va décider ENFIN de s’exposer.
Bien à vous. Nicole Hannah .B
Bonjour.
Je pensais (à tort ?) qu’on n’avait pas toujours le choix dans la vie. Un ami me soutenait le contraire. C’est peut-être ne pas prendre en compte toutes les possibilités. Voici mon avis par deux exemples :
-mon fils est autiste, je n’ai pas eu le choix. Et je dois l’accepter. Moi-même le suis-je…
– quelqu’un qui souffre et qui n’a plus envie de souffrir ne choisit pas de se suicider. C’est l’acte qui lui permet d’enlever la douleur, puisqu’il n’a plus de choix valide, d’autres choix. Dire qu’on a toujours le choix, c’est dans ce contexte minimer une souffrance. Le suicidé ne fait pas le choix de passer à l’acte puisqu’il n’a plus le choix.
Vos propos sur le « non choix » du suicide m’interpellent Xavier. Je suis précisément dans cette phase où mettre fin à mes jours, à mon calvaire me semble la seule issue. J’implore le ciel chaque jour de mettre fin à mes souffrances, un accident est si vite arrivé, mais en vain…
Etre HP c’est déjà assez compliqué et je ne dois ma survie à ce jour qu’en vertu de la « résilience »,une combativité, instinct de survie hors normes, je ne sais à quoi l’attribuer…
Mais là depuis 3/4 ans je souffre de douleurs physiques partout, de plus en plus généralisées et de plus en plus intenses
je fais le tour du corps médical, des tests, toutes les approches
rien, nada,on ne sait pas, je somatise, et puis je dois maigrir…
je suis donc un cas y compris dans la médecine traditionnelle
alors franchement là je ne peux pas continuer avec ce corps
après on attaque des considérations métaphysiques sur le libre arbitre (a-t-on la liberté de mettre fin à ses jours?), la notion de « ma vie a-t-elle un sens »?? Ou comment lui en donner…
Bonjour,
Selon mon expérience personnelle, j’ai du signer une demande de soin ( internement ) par un tiers pour protéger ma mère qui pensait ne plus avoir le choix. C’est là que je veux réagir : la personne en souffrance ne voit plus les choix possibles et le désespoir lui interdit d’esperer le moindre choix. Après les soins apportées, elle est toujours malade aujourd’hui mais entrevoit quelques choix qu’elle n’appercevait plus.
Les choix ont toujours existés mais la personne en souffrance n’etait plus en capacité de les voir d’où la nécessité absolue d’une aide extérieure.
Merci pour ce témoignage Xavier.
Il y a effectivement des moments de vie très douloureux pour certaines personnes au point d’avoir ce besoin d’aide extérieur comme vous le mentionnez.
Et cela peut être difficile à vivre pour la personne concernée comme pour son entourage.
Je pense aussi qu’il est important de mettre en lumière que de nombreux surdoués vont bien et même très bien.
Si je ne nie pas le fait que certaines personnes HP vont mal et même très mal, je trouve important de montrer que le pourcentage est équivalent à celui du reste de la population.
Histoire de ne pas effrayer les personnes en phase de découverte ni de stigmatiser la douance comme étant une maladie.
Je suis très concernée
Médecin en neuro pédiatrie
Mère de trois enfants
Particulièrement interpelée par l’un d’eux en difficulté scolaire avec une intelligence vive …
Un mari narcissique et neuf déménagements plus tard
Je demarre un long travail personnel en 2004
Je me découvre haut Potenciel a l’age De soixante ans en 2015
Mes enfants sont extraordinaires et nous avons des relations privilégiées.
Je suis convaincue que sans thérapie, se savoir HP ne sert pas à grand chose pour aller bien .
Excellent article, je m’étais fait la même réflexion ces derniers jours. J’en étais arrivée au point de ne plus avoir envie de lire d’articles ou de commentaires sur le sujet…Merci pour ces précisions pertinentes.
Vos propos sont tout à fait pertinents, avec 3 surdoués à la maison, j’ai 3 personnalités complètement différentes avec des spécificités propres à la personnalité et/ou à la douane. En tant que coach, je rencontre aussi tous les profils, les personnes surdouées qui ont bien réussi professionnellement et ceux qui sont un peu perdus, comme dans toute la population. Néanmoins, j’ai constaté une récurrence dans les indicateurs de personnalité (type MBTI), la personne se positionne très naturellement dans plusieurs « profils ». Et de ce que je peux lire dans la littérature, en terme de développement personnel, il y a un vrai potentiel à chercher à se développer dans toutes les dimensions (pour ceux qui veulent faire du développement personnel).
Les HP sont forts et faibles à la fois, de par leur hypersensibilité et/ou hyperempathie. Des milliers de capteurs reliés à l’univers…
Pour moi, c’est ce monde en général qui n’accepte pas leurs différences car ils ne correspondent pas au « moule robotisé », et
que de souffrances. Voyez l’école, voyez le monde du travail. Oui il y a des introvertis, des extravertis. C’est un mode de protection pour chacun mais le résultat est le même : beaucoup de souffrances en dedans, que l’on garde ou que l’on exulte.
Ou on les rejette ou on les utilise. Il faut essayer de se fondre dans le monde tout en restant soi et ce n’est pas toujours aisé. Ne baissez pas les bras. Je suis fan des Marvel, Comics et SF en général. Beaucoup de messages du monde face à ce que nous sommes. Et avec l’intelligence Artificielle, on veut empêcher les gens de s’éveiller, se réveiller. HP ou pas, nous avons une âme et il faut la protéger. Avez-vous entendu parler d’enfants ou d’adultes Indigo ? Et Cristal ? HP c’est plus que ce que vous pensez. Et les psys, en général, veulent nous blinder de médocs sans nous comprendre. Soyez heureux, pensez à vous et restez vous en vous protégeant. Suivez vos intuitions, votre cœur. La vérité est en vous.
Paix à vous.
J’ai assisté au Congrès en 2017 et ça a été une expérience merveilleuse, j’avais le sentiment d’être « chez moi » avec un immense plaisir venu des échanges bondissants et positifs. Puis au fil des groupes FB dédiés à ces personnalités, je me suis sentie catégorisée, enfermée dans les « handicaps » de ces caractéristiques. Moi-même ayant pris conscience tardivement de ma singularité (j’ai plus de 50 ans), j’avoue être tombée dans cette forme de victimisation qui justifiait si simplement tout ce que j’avais souffert; aah, c’était donc « à cause de » ça ; j’ai même revendiqué ensuite ma singularité et mon hypersensibilité; je suppose que j’avais besoin de les exprimer enfin, sans culpabilité, parce que « j’avais le droit » d’être comme j’étais. Mais je n’en suis pas devenue plus heureuse, au contraire, car c’est surtout la souffrance qui est ressortie.Depuis peu, je reprends possession de ma responsabilité personnelle. J’ai redécouvert les aspects positifs de ma singularité, présents depuis toujours également et j’essaie aujourd’hui, juste de vivre mieux, avec les adaptations nécessaires que je continue à ajuster (me préserver oui, mais s’en m’exclure).
Merci pour ces réflexions.
J’ai été particulièrement touché par le passage lié à l’auto-sabotage.
En ce qui me concerne, la connaissance en lien avec ma douance m’a permis de faire des choix plus éclairés. J’ai laissé tomber une partie de mes études (Je travaille, j’ai déjà plusieurs diplômes), non pas parce que je suis HP, mais bien parce que j’ai appris où se situent mes limites. La formation que j’avais repris m’a fait passer à côté d’une série de choses, je me sentais contraint ( de façon imagée: frappé avec les pieds pour rentrer dans le moule), la réussite n’était pas au rendez-vous (excellence dans certaine branches, médiocre dans d’autres).
Bref, mieux connaitre mes caractéristiques neurologiques n’a pas tout réglé, mais m’a permis de ne pas me laisser enfermer dans une voie qui n’est pas faite pour moi.
J’ai appris la douane très élevée a l’age de 30 ans. Mon fils avait déjà été diagnostiqué et avait d’énormes difficultés d’adaptation sociale. J’ai pensé que c’était a cause de la douane alors j’ai fait tester ses petits frères car je voulais plutôt prévenir que guérir les problèmes sociaux.
Puis on a decouvert a l’age de 8 que mon fils aîné était TDHA ,(que d’acronymes barbares). Je l’ai soutenu dans ses études, accompagné, encouragé. Il a obtenu son diplôme d’ingénieur a 22 ans, un CDI dans une grosse boîte. Pour moi il était sur des rails.
Mais vers l’âge de 18 ans il allait très mal alors j’ai voulu reprendre tous les diagnostics a zéro. A ses particularités, on ajoutés, dépression et autisme…
Aujourd’hui il est en arrêt de travail et semble n’avoir aucun désir de s’en sortir.
De mon côté je suis sortie du déni de maltraitance sévères de la part de les parents et ma sœur. Cela m’a conduit a une dépression sévère résistante. J’ai réalisé que ma mère et ma sœur doivent être légèrement déficientes mentales, mais surtout méchantes et jalouses.
Je suis une thérapie depuis 2 ans. C’est une TCC difficile et épuisante. Cela me permet de sortir de plus en plus de sortir de ce déni qui est accompagné du syndrome de l’imposteur, tout comme pour la douane.
Aujourd’hui je commence a m’autoriser d’être ce que je suis. Je dois chercher au fond de mes tripes mes propres émotions, désirs, personnalité. Mon fils aîné me dit depuis des années que je suis autiste, cela lui paraît évident. Je ne voulais pas me rajouter une étiquette.
Finalement j’ai choisi de faire le diagnostic pour l’autisme.
Mon fils Benjamin avait été diagnostiqué TED, mais sans besoin de suivi d’après le médecin. Il est adulte aujourd’hui et n’est pas du tout inséré socialement. Je vais tout reprendre afin de pouvoir l’aider au mieux.
Enfin mon parcours n’est sans doutes pas le plus courant. J’ai besoin d’aide extérieure pour me découvrir et assumer cette douance.
J’ai l’impression de ne rien faire mais les thérapeutes insistent sur mon le faire que je sois très investie dans ma thérapie.
Sans le savoir, j’ai fait le choix de me connaître et de sortir ce cafouilli de fils qui sont dans ma tête afin de bien les ordonner.
Être doué n’est pas évident pour vivre de façon équilibrée au sein d’un monde majoritairement fait pour les personnes « normales », tout comme être dépressif ou autiste, nain, handicapé moteur…
Mais il faut reconnaître que si la douance n’est pas la cause de tous nos maux, le fait d’avoir été exclu, maltraité ou encore idéalisé, n’aide pas a se développer en ayant un vrai regard sur soi-meme. On se sent comme nos proches nous voyaient étant enfant. Voilà pourquoi tout cela n’est pas si évident et que ces traitements particuliers dans l’enfance peuvent conduire à l’idée que la douance est responsable de tous nos maux. Dans ce cas il faut être accompagné pour avoir une vision de la réalité.
Bonsoir à Vous,
Pulsion de vie, pulsion de mort?
Choix de vie, choix de survie, choix de mort?
Au printemps dernier, après une hibernation (immersion) prolongée, j’ai découvert, par le biais de Nathalie, la « DOUANCE », la reconnaissance ( re connais sens). Par peur, je l’ai laissée à distance tout en me « nourrissant » avidement de lectures et témoignages éclairants.
Mais seul l’espoir ne ( me) fait pas vivre! et…
Par une douce nuit d’été, j’ai été réveillée par l’idée que: en retirant le (SI) de
RE(SI)LIENCE (ma fidèle compagne qui m’avait permis de SURVIVRE de façon créative (psy), j’obtenais la RE LIANCE (qui elle, par exemple et par expérience me permettait de VIVRE!
(suite)
En conscience et confiance,
J’AI CHOISI d’émerger de ma « zone de confort » : L’ISOLEMENT (pulsion de mort).
Et pour grandir de ce « cadeau » de la vie, par intuition et par déduction,
J’AI donc CHOISI de ME RELIER à Vous(pulsion de vie) afin d’apprivoiser ma vulnérabilité pour peu à peu en faire ma nouvelle alliée!
Et là, je suis bien re partie sur le chemin de la vie, en alliance avec ce qui donne
sens à mon existence depuis quelques décennies…
LA LIBERTE de choisir et
LA RESPONSABILITE de « grandir » pour vivre
(pour ma part, j’adhère pleinement à la pertinence de l’exposé de TANYA IZQUIERDO et je l’en remercie chaleureusement!)
LA TRANSFORMATION afin d’épanouir ma créativité et de vivre animée par ma mission
LA TRANSMISSION: de la Vie, de l’Amour, de l’Être…dans
L’AUTHENTICITE assumée, au plus près de mon cœur et de mon âme, en toute humilité dans la Joie et l’allégresse.
Mille MERCIS à Natha lie de nous partager
cet Arc -en- Ciel de Potentiels Hauts, en couleurs et aux grands Cœurs!
Au sein de ce magnifique cadre californien, je te souhaite une belle « inspiration » et « expiration » de ta création en gestation !
Bien affectueusement,
Dominique
Merci pour cet article libérateur, qui rend aux neuro atypiques la maîtrise de leur destin ! Ce n’est pas une fatalité ! Aucune loi ne décrète que parce que nous sommes comme ceci, nous devons obligatoirement souffrir. À nous de gérer notre propre différence… de chercher des pistes pour nous intégrer harmonieusement sans pour autant nous oublier.
Je pense qu’on a toujours une part de responsabilité dans tout ce qui peut nous arriver.
Je suis parfaitement d’accord avec vous, la douance n’est pas la « cause » de tous nos maux ou de toutes nos caractéristiques personnelles.
Et le plus facile pour s’en rendre compte, c’est de constater, qu’on connaît tous des personnes qui s’autosabotent et qui ne sont pas HPI, ou de lire les faits divers pour voir qu’il existe des gens « surdoués » qui commettent volontairement des actes atroces…. pour ne reprendre que 2 de vos exemples.
Pour moi, la douance permet, après vérification que l’on est réellement concerné, de comprendre son parcours personnel, d’expliquer certaines expériences, certaines affinités aussi. Mais je pense qu’on peut être doué ET tout un tas de caractéristiques psychologiques. Ces caractéristiques individuelles peuvent se retrouver chez des personnes pour qui la douance n’est pas un sujet. Et elles se comprennent avec le parcours de notre vie, nos relations familiales, amicales, professionnelles, la façon dont on les a vécues, et les croyances que l’on s’est forgées sur soi, sur le monde, etc.
Et plus que de se positionner en victime (même si c’est, au départ, une réaction assez humaine), croire que la douance est la cause de nos maux psychologiques et de nos « échecs » personnels est, pour moi, surtout dommageable pour la personne : c’est figer notre évolution, renoncer à la possibilité d’aller mieux et à chercher comment s’en sortir. Alors que, justement, ce « cadeau » nous aide bigrement aussi, pour trouver des pistes qui nous conviennent A SOI, à apprendre à se connaître au delà de la douance, à choisir qui on veut être et à trouver comment l’atteindre…
Pour reprendre en conclusion 3 des présupposés de la pnl :
– « Le sens donné à une expérience ou un comportement dépend du contexte dans lequel ils sont apparus. Tout comportement ou expérience peut servir de ressource ou de limitation selon sa manière de s’insérer dans le système global. » – il est bon d’en rester conscient, et s’observer soi-même peut aider
– « Les individus font les meilleurs choix possibles parmi ceux qu’ils perçoivent comme disponibles dans leur modèle du monde. » – à nous d’apprendre d’autres façon de voir, de comprendre le monde et notre expérience et celles des autres, à s’inspirer de celles qui nous font du bien
– « Les individus ont déjà (ou potentiellement) toutes les ressources dont ils ont besoin pour agir efficacement. »
Merci pour cet article qui remet les choses au point. En particulier le paragraphe suivant me parait être une clé: « La douance est une différence neurophysiologique qui génère entre autres une constellation de caractéristiques. Cependant, la manifestation de ces caractéristiques est influencée par les facteurs variables mentionnés ci-haut, qui ne sont pas inhérents à la douance »
Insister sur la différence neuro-physiologique remet bien les choses en place me semble-t-il intuitivement à force de creuser le sujet. en effet cela nous donne à la fois un critère parfaitement objectif, mais aussi une ouverture saine pour appréhender et gérer le haut potentiel au plan individuel. La personne HP ne serait donc pas déterminé à tel profil psychique, mais simplement conditionné par sa particularité physiologique, tout comme le conducteur de la fameuse Ferrari que l’on cite souvent dans le congrès, et qui doit apprendre gérer son moteur pour faire ce qu’il veut de sa voiture.
En particulier, j’ai toujours été gêné dans beaucoup de choses lues ou entendues sur le sujet de voir confondre ce qui me paraissait être seulement des symptômes avec une définition de la douance. par exemple, définir la douance par le QI me semblait de plus en plus inadapté car on prenait finalement souvent l’effet pour un facteur déterminant, alors qu’il n’est qu’un signe. C’est ne pas prendre en compte la souplesse du développement de l’intelligence en fonction des personnes. Je remarque aussi que la question de la pensée en arborescence devient complexe avec l’influence de l’éducation par les écrans chez les enfants et les jeunes nés après 2000, car ils présentent certainement les mêmes symptômes. Même constatation avec l’hyper-sensibilité…
Tout cela est très intuitif, car je n’ai aucune formation professionnelle dans ce domaine. Je serais intéressé que vous puissiez réagir.
Ma question est donc: ne croyiez-vous pas qu’il faudrait plus insister sur cette différence physiologique et en tirer les conséquences? Et serait-il possible à votre avis de déterminer une méthode de diagnostic de la douance directement en travaillant sur la différence physiologique?
J’ai été réellement soulagée en lisant cet article.
Un grand nombre de personne s’arrêtent au mot « surdoué » et ne pensent plus à rien d’autres que leurs préjugés ou des articles qu’ils ont lu sur le sujet et qui ne sont pas toujours très représentatifs. Après avoir entendu « surdoué » ou n’importe quel mot ayant un lien avec l’intelligence, les non-HP s’arrêtent souvent là et oublient la personne qu’il y a derrière, avec sa vie, ses émotions, son parcours et sa personnalité. On est pas défini par notre douance, ça fait parti de nous, oui. Ca a un impact considérable sur notre vie, oui. Et évidemment que ça a des répercutions sur notre personnalité ! Mais on est bien plus qu’une anomalie ou que des personnes qui pensent différement, et ça, c’est important qu’il y est des gens pour le rappeler.
Merci.
Merci Solène, oui tout à fait c’est dans ce sens que je met en place une série d’initiatives depuis des années !
Bonjour, merci pour le partage, personnellement j’ai découvert la notion HP IE dans le cadre d’une thérapie. Durant 14 mois , ma psy a tenté de me faire accepter l’idée de ma potentielle « douance »… Il y a un an, elle me transmet les infos sur le congrès , je m’inscris dubitative et néanmoins curieuse de par le profond respect que j’éprouve envers la magnifique capacité d’écoute de cette psy… Une semaine de larmes libératrices m’attendaient… J’avais déjà dans ma poche un trousseau de clés de compréhension grâce à différentes analyses (environnement familial, bilan de compétences, récurrences etc… ). Toutefois, valider à 47 ans le diagnostic de ma psy sur le potentiel émotif talentueux, fut LA clé de « rédemption » qui me permet aujourd’hui de mieux vivre toutes mes différences et de mieux comprendre comment fonctionner en société. De fait, elle me permet de mieux appréhender les choix de mon fils, également atypique, d’enlever une bâche de culpabilité et in fine de m’ouvrir à de nouveaux possibles. Par ailleurs, j’ai rencontré des personnes ayant été diagnostiquées jeunes et j’ai en effet remarqué qu’ils-elles avaient pris pour habitude de tout référer à leur douance, j’ai également discuté avec des conjoint-es de ces personnes qui ont souffert de ne pas avoir la place d’affirmer leurs différences au sein du couple puis qui sont devenu-es très frileux à notre égard ou pire nous craignent. Pour conclure, y’a du boulot pour les messagers E.T ! Bravo pour le travail accompli et Force pour la suite 🙂 nb : les enseignants et profs manquent de clés de compréhension en France… le spectre de l’atypisme est trop large, ils confondent beaucoup de choses, je souhaite que des prossionnels établissent une sorte référentiel sous forme d’indicateurs circulaires , MERCI ENCORE !