Etre hypersensible a des conséquences en matière relationnelle. Aussi, la solitude est un thème qui revient très souvent chez les personnes à haut potentiel et/ou hypersensibles. Comment expliquer qu’elle soit aussi souvent évoquée ? Dans quelle mesure est-ce une ressource ou au contraire un piège qui se referme petit à petit ? Quelques pistes de réponses ainsi que des clés pour faire de la solitude un cadeau non empoisonné !
Tout le monde n’est pas extraverti
Notre société met en lumière l’extraversion comme quelque chose de positif voire de nécessaire pour réussir. Nous avons tendance à croire que tout est plus facile pour une personne extravertie, qu’elle aime aller spontanément vers les autres et que ses relations sociales sont systématiquement aisées ! Et pourtant, tout n’est pas aussi simple que cela. Des personnes extraverties peuvent passer à côté de relations profondes elles aussi et se sentir bien seules au milieu de tout ce monde.
Etre hypersensible et se sentir différent : une force ?
Beaucoup de personnes à haut potentiel mettent en avant leur sentiment de décalage, elles se sentent différentes. Pas étonnant puisque leur mode de fonctionnement est relativement différent, tant dans leur manière de voir les choses (vision globale) que dans leur façon de les traiter (vitesse par exemple). Leur besoin de challenge et mode de raisonnement ne sont pas toujours en phase avec la plupart des autres personnes. Difficile donc pour certains de savoir où se situer dans une société relativement normée tout en accueillant sa différence comme une force. Lorsque cela est vécu comme un sentiment de décalage, le fossé peut se creuser et faire place à ce sentiment de solitude à nouveau.
Les relations sociales difficiles
Dans le même ordre, comment oser être soi si la peur d’être rejeté prend toute la place ? Ou si nous avons le sentiment de ne pas être compris dans notre mode de communication ou de fonctionnement ? C’est là que l’intelligence émotionnelle intervient : nous ne pouvons pas demander à la majorité de la population de nous comprendre sans faire des démarches de notre côté ! Développer ses compétences sociales fait partie de l’intelligence : celle qui consiste à comprendre la personne en face de nous et trouver des moyens efficaces pour communiquer et se comprendre. La question à se poser serait dès lors : les autres nous rejettent-ils vraiment ou bien sommes-nous en (grande) partie responsable de ce rejet et donc de notre solitude ?
Le silence : un moment de ressourcement ?
Dans une société si bruyante à bien des égards, la sensibilité de la personne à haut potentiel peut être malmenée. Pourquoi ne pas compenser cela en prenant du recul grâce à des moments d’introspection, de silence et d’isolement choisi. Ainsi de nombreux auteurs mettent en avant la nécessité de se silence pour mieux se connecter à soi, être à l’écoute de soi et de ses émotions pour mieux se retrouver. Être connecté à soi est une des conditions pour être connecté aux autres dans un lien juste. C’est ce qui nous permet de rester nous-même et d’être authentique. Le silence devient donc un allié ! « La solitude a deux facettes. Volontaire : elle élève et purifie. Obligatoire : elle étouffe et détruit » Francine Ouellette.
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Bonjour,
Je suis si heureuse de lire que je ne suis (certainement) pas la seule à souffrir du bruit de notre société.
Etant hyperacousique depuis ma plus tendre enfance (je ne supportais pas le bruit des feux d’artifice par exemple) je vis très mal dans ce monde bruyant et malodorant aussi :-), même si ce n’est pas le sujet de votre article.
J’ai besoin effectivement de silence et de pouvoir me ressourcer, je vis dans la joie, le fait de pouvoir rentrer chez moi le soir, de ne plus être connectée aux bruits des voitures, des autres, même si je les apprécie, de la vie en ville, etc. J’ai besoin pour ma part de silence et de solitude, j’ai toujours vécu cela comme des moments de ressourcement. On ne parle pas très souvent de ces aspects-là chez les personnes hypersensibles parce que tout cela peut engendrer de la souffrance. Comment arriver à bien vivre quand pour soi, il y a trop de tout: trop de bruits, trop de lumière, trop de senteurs, trop de sensation d’être trop proche des autres ou que les autres sont trop proches de nous (dans la rue par exemple quand quelqu’un vous suit de près et qu’on le ressent). Merci pour votre article, merci parce que je me rends compte que je ne suis pas la seule.
Merci Anne, je confirme que vous n’êtes vraiment pas seule !
Très beau texte
Merci
Exemple d’incompréhension: une personne de ma famille est allée dire à ma fille qu’elle n’aimait pas la façon dont je m’exprimais. J’ai manifesté mon mécontentement. ..pourquoi n’être pas venue directement me demander à moi d’éclaircir mes propos?
Cela m’a blessée aussi. Depuis cette personne m’évite.
Il faut dire que ma famille est/était dysfonctionnelle et il ne faut jamais dire directement ce que l’on pense.
Étant super lucide comme je le suis, je vois/sens des choses que les autres ne voient pas où ne veulent pas voir/sentir.
Toujours le décalage !
C’est parfois pénible cet isolement.
Vous vous êtes positionné(e) et c’est important ! Une position « adulte » passe par la communication en direct et une demande de la personne.
Je suis certaine d’être en » grande » partie responsable de ce rejet. Je cherche à comprendre ce qui poussent les autres à me rejeter. Mais je n’ai toujours pas trouvé de réponse ! Je ne comprends pas pourquoi on me rejette et ce que je dois faire pour ne plus être rejeter. Je ne sais pas ce qui bloque et pourquoi ça bloque. Je ne comprends pas les autres et ils ne me comprennent pas. J’ai l’impression que je demande qu’on m’explique des évidences ( qui n’en sont pas pour moi) et on ne comprend pas pourquoi il faudrait me l’expliquer puisque ce sont des évidences !!!
Merci pour votre témoignage. Serait-il possible que vous rejetiez ces personnes de votre côté ou que vous les jugiez ? Une piste : demander à une personne avec qui vous vous sentez en confiance de vous donner un feed-back sur le comportement qui induit ce rejet, voire aux personnes avec lesquelles vous vous sentez rejetée ? Cela n’est pas toujours. Bonne chance !
Bonjour
Je ne sais pas si je suis hp ou hyper sensible mais je me sens de plus en plus seule
Pourriez vous m’orienter vers quelqu’un qui pourrait m’aider à traiter et solutionner ce problème qui me bouffe depuis beaucoup trop longtemps
Je suis contente de lire qu’il y a une conférence que vous allez mettre à disposition des gens. Souvent beaucoup de mise en conscience mais peu d’outils concrets permettant la modification de celui qui souffre. C’est mon point de vue.
Bonjour Julie,
pour toute réponse personnelle, je vous propose de nous contacter en privé via le formulaire du site.
Bonjour,
Je suis hypersensible et je tente de m’assumer depuis bien des années maintenant. En fait, je me demande si ce monde ne manque pas de sensibilité et de prise de conscience humaniste … Les notions de respect, de confiance inter-espèces sont pour moi faciles à intégrer et à mettre en pratique et je m’aperçois que mon comportement engendre des situations difficiles à vivre, comme s’ il est anormal de s’exprimer pleinement en ressentant profondément nos différentes émotions positives et négatives. Ce monde de pouvoir anéanti ce que nous avons de plus beau au fond de nous, le partage, le respect mutuel indissociables d’un équilibre porteur d’espoir pour toute l’humanité ! Ma difficulté première est de me battre chaque jour afin d’empêcher la mort de qui je suis; il faut être fort pour ne pas se laisser démolir par toutes ces pressions extérieures du règne tout puissant d’un monde basé sur une économie majoritairement destructrice des valeurs profondes de l’homme !
Bonjour, merci pour votre commentaire. Effectivement l’hypersensibilité n’est pas toujours facile à vivre dans notre monde. Je dirais qu’il faut de tout pour faire un monde et qu’il y a aussi de belles initiatives qui se mettent en route. Rester soi demande un alignement constant et fait partie de notre responsabilité individuelle. Bonne route
Bonjour
La solitude est pour moi les deux: un piege et une bouffee d air pur, comment faire la part des deux situations. Je suis tellement sensible que ca me bouffe et me donne des angoisses presque quotidiennes, a chaque fois qu il y a un challenge dans ma vie je passe par des montagnes d’emotions, je souffre, je fonce, puis je souffre encore et encore en m’isolant ca m’apaise puis ca m’angoisse…Le plus dur en tant que HPI a mon avis c est de trouver un equilibre., exite t-il ? On peut changer son rythme de vie on peut rever et penser positif pour ameliorer son quotidien mais cette sensibilite exaggeree de tout me bouffe enormement, ca me rend triste parce que je n’ai pas les moyens de consulter un psy (en France c est tres cher et pas rembourse) et ca me soulagerait. Ma sensibilite est un poids enorme je la vis comme une tare, je reve d etre dure et froide, d impressionner les autres rien qu a un regard, d avoir un charisme pas mysterieux mais facile, d une intonation de voix grave, d’un langage corporel clair et imposant, de battements de cils reguliers et rares, ma vie interieure prend le dessus sur tout et ca ne me fait pas du bien, meme si desormais je sais que d autres personnes sont comme moi…Ou est l’issu si on veut guerir de cette fausse qualite?
Merci Sherry pour votre partage. C’est tout le dilemme de la solitude, comment s’autoriser ces moments tout en restant suffisant en phase avec les autres pour avoir envie d’en sortir régulièrement.
bonsoir,
j’ignore si je suis hypersensible ou HP (bien qu’étant admise chez MENSA ) mais mes souvenirs les plus lointains m’évoquent la solitude ; je n’ai jamais su m’adapter au monde qui m’entoure et aujourd’hui encore plus qu’hier … je vais bientôt avoir 58 ans et j’aspire à vivre en paix , loin des mouvements de foule , de folie et de foire que je rencontre au quotidien dans ce qui me sert de milieu professionnel . Un monde fait de psy , un monde que j’ai longtemps voulu croire bienveillant mais qui se révèle au final aussi hostile que méchant (rien moins que cela) ; c’est du moins comme cela que je ressens l’aisance de mes collègues à me signifier leur indifférence à mon égard , du moins la plupart du temps … j’ai parfois la conviction de lire dans les pensées des gens mais tout ceci est tellement laid à voir que je préfère me dire que je me suis trompée, que je délire , que ça n’était pas vraiment … vrai et je repars d’un pas léger dans mes rêveries comme celles auxquelles je m’appliquais lorsque j’étais enfant .
Je ne comprend pas les gens, le monde qui m’entoure est un monde sauvage, le paraître y étant prédominant , la réussite succède au pouvoir et / ou inversement et l’argent sert de faire valoir tout en donnant l’impression que « ça n’a pas d’importance » …
il n’y a vraiment que les enfants et les animaux qui me relient
Je fais une différence : ce que je choisis est solitude, ce que subis est isolement. En fait, ma vie a été une conjugaison. Très jeune, je me suis sentie différente, jamais au « même étage » à devoir m’adapter, ne pas dire que « c’est évident ». 32 ans d’humanitaire donc pas « asociale »……j’ai aspiré à « ma solitude » qui s’est transformée progressivement en isolement. Parler haut potentiel, impensable, j’ai 62 ans. Prenez soin de vous, gardez le contact grace à une passion, débranchez un peu le cerveau.