Vous me demandez régulièrement comment j’ai fait pour déployer mon potentiel et accueillir ma singularité après la découverte de ma douance. Et ce qui m’a permis d’être de plus en plus dans l’authenticité … Comprendre que j’étais concernée par le Haut Potentiel n’a été qu’une étape sur le chemin (mais quelle étape) … « bam », la claque pour ceux qui pensaient que cette découverte a eu l’effet d’une baguette magique. Ben non !
Petit récap donc, des tribulations d’une Emotive Talentueuse, pour vous donner un aperçu de mon chemin de vie y compris sur le plan émotionnel « tout sauf linéaire » et je l’espère, de la lueur au bout du tunnel pour certains et une meilleure compréhension pour d’autres…
🌱 Graine de connaissance : se comprendre et s’autoriser à l’introspection
Enfant, je captais déjà ma singularité. Ma sensibilité et mes « intuitions » me permettaient de cerner bien des choses du monde adulte, ainsi que ce qui se passait pour mes petites amies. D’ailleurs, certaines de mes copines m’appellent encore la sorcière (souvent avec le « bien aimée » derrière, ouf). Cela dit, j’avais l’impression que personne d’autre ne fonctionnait comme moi, d’autant que les messages du style « tu es trop sensible, tu réfléchis trop, tu comprendras quand tu seras grande, … » faisaient pratiquement partie de mon quotidien. La petite fille en moi en a donc déduit qu’elle n’était pas adéquate et qu’elle devait faire beaucoup d’efforts pour être acceptée, qu’elle devait rester bien « sage ». Le pire fut probablement le lycée où je me suis retrouvée dans une section « Maths-Sciences fortes », bien loin de ce qui nourrissait ma sensibilité à fleur de peau. J’ai vraiment eu l’impression d’être une extra-terrestre et aller aux cours, (surtout les maths .. 7 heures par semaine = l’enfer) me mettait dans un état d’angoisse incroyable. Avec du recul, certaines situations me font dire que j’ai également vécu du harcèlement. Heureusement, à l’époque, je faisais partie d’une école de danse et j’ai souvent dit que c’est ce qui m’a évité de sombrer (je dansais le même nombre d’heures que de cours de maths lol chaque semaine).
🌱 Premier déclic
Ce qui m’a permis de faire un premier pas vers une version authentique (toute relative) de moi-même : un séjour d’une année aux USA dans une famille d’accueil. C’est lorsque je me suis formée en psychothérapie il y a quelques années que j’ai réalisé combien j’ai eu la chance d’avoir des parents d’accueil (Mom & Dad) qui ont joué un rôle de revalidation dans mon parcours. La vie m’a menée sur le chemin d’une famille concernée par le haut potentiel (ce que j’ai réalisé récemment) et pour eux, j’étais comme leur 2ème fille. Je me suis tellement sentie valorisée et comprise avec eux, je recevais des feed-back positifs assez souvent et c’est donc transformée que je suis rentrée en Belgique 11 mois plus tard.
Retour brutal car mon environnement en Belgique n’avait pas changé lui… et toujours ce besoin de rester conforme à ce que je pensais que l’on attendait de moi, malgré cette année de libération. Entre le choix des études (et une bifurcation rapide), la rencontre de mon futur mari à 21 ans, un mariage et un divorce à 23 ans (oui en moins de 6 mois… précoce et express) suite à ce que j’ai vécu comme une terrible trahison. Puis mes débuts à 25 ans en tant que responsable d’équipe dans une prestigieuse firme … je me suis refermée comme une huître avec une ultra exigence qui tentait de combler mon insécurité et je vivais un enfer du point de vue émotionnel. Toute cette pression cumulée depuis mon divorce a fait sauter le couvercle : c’est à 25 ans que je décide d’aller en thérapie. Sans rien dire à personne tellement je me sentais honteuse de devoir faire cette démarche et pourtant, c’est le début d’un formidable chemin de connaissance de moi qui m’a permis de me (re)construire (j’étais loin de me douter qu’il était possible de vivre épanouie comme c’est le cas aujourd’hui).
🌱 La suite …
- C’est probablement un des premiers lieux où j’ai pu être entendue sans me sentir jugée.
- J’y ai travaillé un trouble anxieux masqué par une sur-activité constante (lorsque j’étais étudiante, je me souviens d’une co-locataire qui me disait « tu sais, ça fait du bien de ne rien faire parfois – tu me donnes le tournis à toujours faire un truc sauf quand tu dors »).
- J’y ai appris à accueillir ma haute sensibilité et à accepter à être touchée (dans tous les sens du terme), car il était alors impossible de m’aborder sur un autre plan que mental. Et si je me sentais un tout petit peu envahie, j’aboyais ou je mordais (oui oui je vous assure, au sens figuré vous l’aurez compris).
- J’ai commencé à sortir de mon ultra perfectionnisme. A l’époque, une de mes grandes amies me disait que ça ressemblait à un musée chez moi (tout bien rangé avec des trucs de marque bien en avant) … Vous verriez ma maison aujourd’hui, c’est un joyeux bordel et j’adore ça (enfin dans une certaine mesure).
- J’ai découvert que blâmer l’autre ne me permettrait pas d’être plus heureuse et d’avancer, et que même si l’autre m’avait blessée, j’étais responsable de mon propre bien-être et donc de mettre en place les moyens pour y accéder.
✨ Un chemin de plusieurs années, ponctué par les défis de la vie (comme nous tous) et enrichi par des apprentissages au gré de mes expériences professionnelles, relationnelles et amoureuses.
A 33 ans, je plonge dans un burnout. J’ai ouvert un magasin de déco 3 ans plus tôt, et je réalise à l’époque que je me suis raconté pas mal de salades tout au long de ma vie. Ce projet pro ne me correspond pas et je ne suis toujours pas maman, ce qui génère une souffrance incroyable chez moi. C’est pendant cette période que j’ai appris que nous avons tous des besoins et l’importance de les exprimer. Compliqué pour une sur-adaptée psychorigide 😉
C’est l’année où je découvre le feng shui, le pont entre le magasin et le développement personnel. Une révélation pour moi. Je finirai par fermer ma boutique, sans un sous. S’en suivront de nombreux mois de formations et petits boulots pour survivre et financer ma reconversion, avant de finalement m’autoriser au statut de « demandeuse d’emploi » qui me permettra de souffler et de prendre du recul par rapport à ce que je veux faire de ma vie (privée et pro).
🌱 Période à la fois complexe mais tellement riche car je reviens à ce qui me parle :
l’humain et un nouveau projet qui me correspond mieux : former et coacher sur base de l’intelligence émotionnelle. Un nouveau départ loin d’être simple (mais ça je vous en reparlerai à une autre occasion).
Pas mal d’années plus tard, ma singularité (mal acceptée puisque je pensais toujours que je faisais partie du problème et que j’avais de la difficulté à m’adapter) porte un nom : je suis surdouée. Dieu que j’ai détesté ce mot, même si cette période a été source de révélation et de belles prises de conscience sur mon chemin de vie, période totalement déstabilisante.
La même année : accident de voiture à un moment où je sens que je ne suis plus sur le bon chemin pro ni perso, à force de me raconter que « ça va aller », la vie me confronte à nouveau. Choc frontal (une voiture vient en sens inverse dans une rue à sens unique), airbag déclenché, ma tête heurte et fêle le pare-brise, ma voiture est déclassée et je sors de là quasi indemne. Je suis en vie. Un miracle. Le message est clair et m’accompagne encore aujourd’hui (même si je continue parfois à me raconter des salades comme nous tous hein) : vis ta vie comme si c’était ton dernier jour. Donne-lui du sens.
C’est l’époque à laquelle j’ai débuté ma formation en psychothérapie avec un suivi thérapeutique intense requis par l’institut où je me suis formée.
🌱 Ce qui change fondamentalement, c’est le retour au corps.
Jusque là, j’avais beaucoup exprimé dans les espaces thérapeutiques, mais je n’avais pas encore (ou peu) fait ce travail de nettoyage des mémoires du corps. Un joli cocktail d’événements qui a fait remonter à la surface pas mal de choses. J’entends à plusieurs reprises « multi-traumas » et « attachement insécure »… Moi qui pensais que tout allait bien et que j’étais juste trop sensible, que j’avais la famille parfaite, que je n’avais pas su me conformer à mon rôle de compagne dans mes couples mais que je finirais par apprendre, que j’étais très instable professionnellement et que je ne devais pas me plaindre. En profondeur, il y a bien autre chose à explorer.
🌱 Grosse nouvelle claque et pourtant salvatrice car cela me permettra de prendre conscience de bien des choses à l’époque, entre autre quelques graines de sagesse :
- Mes attentes sont irréalistes et je ne serai jamais satisfaite.
- Mes expériences de vie me montrent le chemin même si je vois qu’il prend une forme toute différente de ce que j’aurais imaginé.
- A force de vouloir éviter la souffrance, je finis par passer à côté de la vie, de ma vie et je contiens toute une série de choses sans oser montrer ma vulnérabilité.
- Plus je résiste, plus la vie me met d’ expériences à vivre, plus je souffre … le contraire de ce que je cherchais.
- Ma quête de perfection m’enferme et n’est que le reflet du regard que je porte sur moi, basé sur la croyance que je ne suis « jamais assez ». C’est ce qui m’emmène vers d’infinies comparaisons avec des personnes qui feront toujours mieux que moi (évidement je me suis souvent comparée aux « meilleurs » sans quoi cela aurait été trop simple).
- Mon corps est mon allié, mes émotions me montrent le chemin même si j’ai peur de sur-réagir.
- La parole est libératrice quand je suis écoutée sans jugement.
Car oui, c’est mon propos ici.
🌱 Déployer son potentiel, oser être soi-même passe par un chemin unique pour chacun.
Il n’est pas linéaire, il est fait d’expériences multiples et parfois j’ai eu l’impression de passer dans une machine à laver. Par contre, aujourd’hui je peux vous dire que ça en vaut drôlement la peine et que lorsque je vous partage des morceaux de mon histoire, je fais cela en conscience et cela me permet de donner du sens à beaucoup d’entre vous.
🌱 Plus je suis ouverte à ma vulnérabilité (graine de courage), c’est à dire à montrer des facettes de moi parfaitement imparfaites, à me montrer telle que je suis avec mes forces et les parts de moi blessées, plus je suis authentique, plus je permets à chacun d’entre-vous de se connecter à cela aussi.
Cela ne veut pas dire que je vous partage tout, bien entendu. Je ne confonds pas ce qui est de l’ordre de l’intimité profonde, le contenu de mon histoire et le fait de vous partager le chemin avec des clés. Ce sont les miennes, c’est mon chemin et il n’est pas fini (pour ceux qui croiraient que ça coule de source une fois arrivé là).
🌱 Et pour en revenir à la découverte du haut potentiel, elle est venue donner du sens à plusieurs choses :
- Pourquoi j’avais vécu un sentiment de décalage profond jusque là,
- Pourquoi je ne me sentais pas à ma place à plein d’endroits,
- Que c’est ok d’avoir un mode de fonctionnement tellement différent de la majorité des gens,
- Qu’il existe une communauté, certes atypique, mais qui a sa place dans le monde, et s’autoriser à en faire partie peut faire une vraie différence,
- Je ne suis pas le problème, l’autre non plus. Chacun a sa place et son histoire.
- C’est mon histoire de vie teintée de l’incompréhension et de l’acceptation de qui je suis profondément qui m’a fait vivre certaines difficultés (et non la douance en tant que telle).
- Et c’est probablement la pièce centrale qui a permis à ce rouage de se remettre en route et de faire éclore tout ce que ce travail fait un pas après l’autre m’a permis de libérer.
✨ Aujourd’hui, je peux m’appuyer sur ma capacité de résilience développée grâce à ma haute sensibilité aussi (on abordera cela au Congrès Douance 2022), les ressources intérieures que j’ai développées au fil des ans, ma sécurité intérieure travaillée à travers le corps (l’école de la posture juste avec Thierry Janssen m’a beaucoup aidée sur ce point) pour avancer avec sérénité.
Quand le chaos pointe son nez, j’ai plus de confiance.
Même si la tempête fait rage, je reviens en mon centre pour naviguer sur les eaux troubles.
Nous y avons tous accès même si le chemin semble long, c’est possible et ça peut même devenir joyeux.
Pour en savoir plus sur les graines de potentiel, faites le quiz >> www.emotifs-talentueux.com/graines
Merci, ça raisonne tellement avec ma vie. Accident de voiture qui m’a permis de prendre des décisions radicales pour commencer à changer ma vie. Des heures de sport pour contrebalancer les heures d’écoles où je ne m’y sentais pas à ma place (en te lisant, je comprends enfin pourquoi j’y passais autant de temps…).
A force de résister et à force de ne pas vouloir souffrir, je suis aussi passée à côté de ma vie, jusqu’à ce que la dernière épreuve m’envoie valser avec le sol et me ramène vers l’écoute de mon corps et des émotions qui s’y trouvent.
Cette découverte a été tellement riche et incroyable que j’ai décidé de tout lâcher pour en faire mon nouveau métier 🙂
Merci pour ton retour Sonia !
Merci pour ce témoignage ! Je me reconnais bien dans l’enfance, dans des classes de forts car j’étais sage et travailleuse mais complètement inadaptée pour cet univers de compétition. J’ai pu aussi trouver ma respiration et apprendre à m’ouvrir dans une école de danse avec une prof bienveillante, de l’enfance à jeune adulte. Ma vie a été semée d’embûches, de hauts, bas, dépression, accident et aussi grand bonheur. En te lisant, je revois mes freins, mes prises de conscience, rien n’est arrivé par hasard et ce n’est pas fini. J’ai encore quelques graines à nourrir et développer 😀 Hâte d’assister au prochain congrès Douance, même si j’ai encore plein de vidéos du Pack à regarder !
Merci Nelly ! Moi aussi je suis impatiente d’y être
💖 Merci Nathalie🙏🏽 pour ce partage de ton parcours car il a été un rôle modèle pour prendre soin de ma graine de Connaissance 🌹🌻🌺
Cela a libéré une étonnante douceur pour ce que je méprenais pour de l’incapacité et qui était une ignorance de ma probable 2E (en cours de confirmation même si l’évidence est bien là) 🎋*^=^*👒