C’est une question qui fait souvent débat. Entre la volonté de lui laisser vivre sa vie parmi les autres enfants qui ne sont pas concernés par la douance et l’envie de lui transmettre toutes les clés qui lui permettront de grandir avec confiance, que choisir ? Que faut-il lui dire ou pas ?
Je pense qu’il est essentiel pour chacun d’apprendre à bien se connaître dans sa manière de fonctionner, dans ses valeurs pour identifier ce qui est important pour lui et dans la rencontre de ses propres besoins.
C’est vrai pour les adultes mais aussi pour les enfants dès qu’ils sont en âge de comprendre comment ils fonctionnent.
A mon sens, connaître la grille de lecture « haut potentiel » (peu importe le mot utilisé) est un aspect important pour mieux cerner son comportement et se situer dans un groupe. Je pense entre autre à la sensibilité et les ressentis parfois différents, sa capacité à voir les choses sous un autre angle, etc.
A cet égard, je ne crois pas que dire à un enfant « tu es haut potentiel et tu fonctionnes différemment des autres » soit la meilleure clé d’entrée. Par contre, lui expliquer qu’il a tel ou tel fonctionnement et que c’est important qu’il se respecte, c’est l’ancrer dans sa réalité et le valider. Tellement important pour l’estime de soi.
Si un enfant est testé, il me semble important de lui expliquer pourquoi avec authenticité mais aussi avec des mots justes (en fonction de son âge) et non stigmatisants. Je ne suis pas favorable aux non-dits surtout pour les personnes à haut potentiel, mais je ne suis pas non plus ouverte à des « identifications » qui n’apportent pas de pistes de construction.
Connaitre la grille de lecture « Haut potentiel », c’est une information parmi d’autres informations le concernant. L’idée n’est pas de lui expliquer ce qu’est une personne (enfant) à haut potentiel et de lui donner un sentiment de supériorité mais bien de lui transmettre des clés pour qu’il puisse s’intégrer (et non se sur-adapter) à son environnement en confiance. Surtout s’il a conscience qu’il fait les choses de façon différente, qu’il n’accroche pas aux consignes ou travaux qu’il reçoit en classe.
Lui apprendre à comprendre ses besoins et à trouver des moyens pour y répondre (souvent avec l’aide d’adultes) c’est lui offrir une stratégie gagnante.
Lui marteler des discours tels que « les autres ne te comprennent pas, les profs sont cons, le système est pourri, … » ne fera que le positionner dans des jeux de pouvoir dont il risque de se sentir très vite prisonnier. Offrez-lui des clés pour qu’il puisse avancer sereinement.
Sujet très sensible bien entendu surtout si en tant que parents vous avez vous-même été confronté à une stigmatisation durant votre enfance.
Prendre un recul en tant qu’adulte c’est offrir de belles clés à nos enfants.
Bonjour, j’ai 57 ans, j’ai été testée une première fois à 5 ans, résultat 140! Mes parents, bien qu’enseignants tous les deux se sont bien gardés de me le dire et de le dire à qui que ce soit. Cela m’a valu des années de souffrance et d’errance, jusqu’à ce que je repasse le test il y a trois ans et qu’un porte s’ouvre…. J’ai enfin compris, mis des mots sur mon malaise et mon sentiment de décalage. Donc, oui, à mon avis, c’est vital pour la construction d’un enfant de le lui dire.
Merci pour votre témoignage Danielle, cela permet de mieux se rendre compte des risques.
Tout à fait d’accord avec vous Danielle, l’enfant doit connaître et comprendre sa particularité,c’est essentiel pour son futur, pourtant je rencontre toujours des parents qui s’y refusent…c’est un vrai combat pour le faire comprendre à quel point c’est important….
J’ose espérer que les différentes initiatives puissent encourager les parents à dépasser leurs peurs ! Merci Aline
Bonjour Nathalie,
Je me pose une question suite à ton article, à partir de quel moment faut-il tester un enfant? Lorsqu’on a un doute, ou lorsqu’on voit une certaine errance chez lui.
Diagnostiqué il y a deux ans à 40 ans, cela m’a ouvert de nombreuses fenêtres de compréhension, sur le décalage par rapport aux autres, sur mon incompréhension de certains codes, etc…
Mais je l’ai fait dans le cadre d’un chemin thérapeutique entamé depuis quelques années, et depuis lors je creuse le sujet. Faut-il ou non tester son enfant si celui-ci n’en montre pas le besoin? Faut-il tester la fratrie à partir du moment où l’un est testé?
Que faire?
Merci pour la réponse.
Bonjour Jean-François,
c’est à un spécialiste de l’enfance qu’il serait intéressant de poser la question pour qu’il puisse donner une réponse complète.
A titre personnel, je ne suis pas pour le principe de faire passer un bilan systématique pour confirmer la douance. Tout est une question de besoin et voir en quoi le bilan va y répondre
Mon souci sur cet article vient du fait que si les adultes et les professionnels présentaient le Haut potentiel de manières juste la question n aurait meme pas à être posée , le fonctionnement hp n est ni plus ni moins qu un fonctionnement liée a une structure neurologique différente, aussi ne pas lui dire reviendrait à ne pas dire a un enfant qu’il est allergique par exemple, si les adultes enlevait toute représentation erronée sur le sujet autour d une douance ou d’une sur intelligence…. les éléments pourraient être parlé à l enfant plus simplement ☺️
Bonjour « Piquemal »,
est-il intéressant pour un enfant de savoir qu’il est allergique ou bien de savoir comment il fonctionne (réagit) quand il mange tel ou tel aliment même si ça n’est pas le cas de ses camarades. Et quels sont les actions à mener pour qu’il puisse vivre cet aspect au mieux. Je pense que chaque parent fait de son mieux et a besoin de trouver des repères et conseils ailleurs afin de pouvoir trouver ses propres réponses.