Les personnes hypersensibles peuvent rencontrer toute une série de défis au niveau de leur santé. Quel impact peut avoir cette hypersensibilité sur nos maux quotidiens ? Natasha Azrak, bachelière en nutrition et certifiée par IFM (Institute for Functional Medecine) et le « Wahls Protocol », répond à cette question avec une simplicité de langage et une rigueur scientifique qui sont absolument passionnantes.

Elle nous explique pourquoi nous pouvons avoir certains symptômes, sans que cela devienne une fatalité. Elle aborde les thématiques de la flore digestive et de l’impact de l’hypersensibilité sur notre corps. Sans oublier les bonnes astuces pour sentir rapidement des améliorations dès votre prochain repas.

L’origine de la découverte

C’est amusant car Natasha Azrak a découvert ce qu’était l’hypersensibilité et la douance grâce à Nathalie. Elle s’est alors intéressée à ce sujet. Mais c’est plus tard qu’elle a compris que ses problèmes digestifs endurés pendant l’enfance étaient principalement liés à son hypersensibilité.

Elle expérimentait constamment des épisodes de constipations ou de diarrhées. Quand elle partait en voyage, elle était toujours la première personne à tomber malade : gastros, vomissements, etc. Natasha se considérait alors comme une personne plus fragile que les autres, mais ne pensait pas que c’était lié au fait qu’elle était hypersensible.

Lorsqu’elle a commencé à comprendre ces termes, elle s’est alors souvenue d’un événement concret. Lors de sa première année d’école primaire, elle avait très peur de son professeur. Elle n’avait eu auparavant que des institutrices. Elle était impressionnée par le fait que ce soit un homme, surtout qu’il était très sévère. Malgré qu’elle soit très bonne élève, elle avait toujours peur de lui.

Si elle mangeait le matin, elle était tellement anxieuse que cela lui provoquait des vomissements. Elle ne prenait donc jamais son petit-déjeuner, et c’était la seule solution qui fonctionnait. Elle était très sensible à tous les petits détails. C’est là que Natasha a compris que ses symptômes digestifs plus sévères étaient beaucoup reliés à cette sensibilité, car tous les autres élèves ne réagissaient pas comme elle.

Natasha Azrak fait allusion à la médecine fonctionnelle, qui est une approche créée par des médecins pour tous les professionnels de la santé. C’est une méthode qui permet d’observer et de rechercher la cause de certains symptômes. Cette approche est considérablement basée sur la flore digestive et la santé du microbiote. Indirectement, grâce à ses connaissances sur la flore digestive, Natasha a trouvé des solutions à ses problèmes digestifs, sans avoir initialement compris qu’une des causes était son hypersensibilité. Mais depuis qu’elle connaît ce terme, elle commence à remarquer ces symptômes plus facilement. Elle a aussi observé des liens entre les personnes hypersensibles de son entourage, qui ont presque toutes des problèmes digestifs.

Hypersensibilité et problèmes de santé

Quand on est hypersensible, on ressent tout ce qui se trouve dans notre environnement. Si on n’a pas d’outils pour gérer cet excès d’informations, notre corps le reçoit comme un danger. Il est important de comprendre comment notre corps est conçu.

Quand il subit du stress, les hormones qu’il secrète viennent en réponse à un danger perçu comme réel : comme un lion qui nous pourchasserait dans la jungle. 

Notre corps se réajuste hormonalement pour que l’on puisse survivre via deux stratégies différentes : soit il va se battre, soit il va fuir. Pour pouvoir bien se battre et bien courir, il faut que notre corps soit prêt au niveau musculaire. Comme notre système digestif représente 60 % de notre corps, c’est là où la majorité de notre flux sanguin est géré, même au repos.

Quand il y a un danger, il faut que notre corps réoriente notre sang vers nos muscles très rapidement, pour que l’on puisse fuir ou se battre de la façon la plus rapide. Soudainement, ce flux sanguin va se dire qu’il n’a pas le temps de digérer car il faut lutter. Il ralentit donc automatiquement notre système digestif. Les personnes hypersensibles font face à cet excès d’informations qui fait qu’elles n’ont pas conscience de tout cela. 

Si on n’a pas les outils pour comprendre notre sensibilité, on peut très facilement avoir constamment un système digestif au ralenti. 60 % de notre corps fonctionnera alors au ralenti; non seulement au niveau énergétique pour nous drainer, mais aussi car nous mangeons plusieurs fois par jour. Si ce système est ralenti, la nourriture se digère moins bien et le corps absorbe moins de nutriments. Cela impacte la façon dont on se sent plusieurs fois dans la journée, et nous rend encore plus sensible.

Le rôle du microbiote

L’impact de l’hypersensibilité sur notre flore digestive est important. Quand on est hypersensible, on envoie plus de signaux d’alerte à notre corps. On est plus à l’écoute de notre corps, et celui-ci est plus à l’écoute de ce qui est à l’extérieur.

Quand notre corps est en alerte, ses hormones vont nourrir de moins bonnes bactéries dans notre flore. Ce sont les bonnes bactéries qui vont produire les neurotransmetteurs, les messagers dans notre cerveau. Souvent, les personnes vont comprendre l’impact entre le cerveau et le système digestif car quand elles sont stressées, elles vont avoir des inconforts digestifs.

Mais le contraire est encore plus fort. En effet, le nerf vague, qui connecte le cerveau et le système digestif, a 80 % de ses nerfs qui vont vers le haut du corps, et les 20 % restants qui vont vers le bas du corps. Cela signifie que c’est quasiment le système digestif qui contrôle le cerveau, car entre 50 et 95 % des messagers dans le cerveau sont produits par ces bonnes bactéries.

Le messager du bonheur, qui est la sérotonine, est produit à 95 % par les bactéries dans notre flore. Souvent, si on a moins de bonnes bactéries et moins de messagers dans le cerveau, on sera plus sensible, anxieux et stressé. Cela forme alors un cercle vicieux. 

Pour stopper cela, il faut tout d’abord comprendre les messages que l’on reçoit et acquérir des outils pour mieux apprivoiser notre hypersensibilité. Puis, il est important de travailler sur notre flore digestive.

Parfois, on arrive au monde avec une très forte sensibilité, car la flore digestive se transmet pendant la grossesse, l’accouchement, puis à travers l’allaitement. Si, de génération en génération, on transmet de moins bonnes flores, on peut alors naître avec un écart. On a l’impression que les problèmes qui sont reliés à la flore sont de plus en plus prévalents : anxiété, difficulté à se concentrer, problèmes digestifs, de poids…

La flore digestive est extrêmement importante. Il existe, par exemple, des bactéries qui vont produire plus de graisse. Des études démontrent un lien entre ces bactéries et les maladies cardiovasculaires ou le diabète. Les bactéries de notre flore peuvent également avoir un impact sur nos problèmes de peau. On parle de plus en plus souvent de l’importance de la flore. C’est une bonne chose, car cela impacte également notre système immunitaire.

Les clés à retenir

La première clé est de comprendre comment l’hypersensibilité ralentit notre système digestif. La seconde est l’importance d’être détendu avant nos repas. La troisième est de savoir comment notre hypersensibilité, si elle est moins bien gérée, peut nous faire perdre du muscle, et donc ralentir notre métabolisme. Même si on mange bien et que l’on pratique une activité sportive.

La quatrième clé est liée au fait que si on ne mange pas suffisamment de protéines, on peut perdre du muscle avec l’âge. Il ne faut pas avoir peur des aliments gras, car ils sont importants pour le cerveau. La balance peut devenir notre pire ennemie car le muscle pèse plus que le gras. Il faut prendre conscience de l’importance de notre flore digestive et de l’impact qu’elle a sur notre poids, sur notre cerveau, sur notre bonheur, sur notre concentration, sur notre capacité à gérer nos émotions et notre sensibilité.

Une cinquième clé serait de se remémorer que la flore se transmet pendant la grossesse, l’accouchement, l’allaitement et l’alimentation. Cela peut être normal que l’on se sente encore plus sensible que les autres autour de nous, même par rapport à un frère ou une sœur. Il suffit que notre mère ait pris des antibiotiques juste avant sa grossesse, et que cela ait eu un impact sur sa flore. Ça pourrait expliquer une telle différence au sein d’une même fratrie. 

La sixième clé est de prendre en compte le fait que l’hypersensibilité peut augmenter la perméabilité de l’intestin et le risque de maladies auto-immunes. Enfin, la dernière clé est de considérer les prébiotiques, pour que les probiotiques maintiennent leur effet protecteur.

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