Les profils hypersensibles et haut potentiel sont très souvent qualifiés d’intuitifs. Nombreux sont les exemples de personnes qui me disent qu’elles hésitent à prendre une décision parce qu’elles ne le « sentent » pas.
Peut-être avez-vous vécu cette expérience professionnelle lors de laquelle un collègue ou la direction vous présente un projet et d’emblée vous sentez qu’il y a quelque chose qui ne « va pas » et lorsque vous en parlez il est difficile de poser des mots et des arguments rationnels parce qu’il n’y en a tout simplement pas. Au contraire, il vous arrive régulièrement d’avoir la conviction profonde de l’importance de faire certains choix qui semblent complètement fous à votre entourage…Votre intuition a parlé !
 
« N’importe quoi » diront certains, « ça m’arrive tout le temps » m’indiquent plein de personnes et à titre personnel, je me sens de plus en plus connectée à cette intuition qui me dicte ce qui est juste pour moi. Comme par exemple, cette évidence de quitter Bruxelles pour la campagne… rien de tout cela n’avait été programmé dans mon esprit rationnel et contrôlant 😉
 
Mais comment donner de la place à l’intuition, comment la développer et faire la différence avec ce mental qui nous joue parfois des tours. Pour répondre à ces questions, j’ai interviewé Sarah Diviné, auteure et formatrice spécialisée comme l’indique bien le nom de son livre « Les 5 portes de l’intuition ».
 
Sarah nous indique que c’est en nous connectant à notre sagesse que nous allons laisser de la place à l’intuition, le messager de notre âme selon elle, afin d’avoir accès à une série d’informations telles que les décisions les plus justes à prendre, les relations les plus alignées en lien avec qui nous sommes, le travail qui correspond le plus à ce qui nous fait vibrer en lien avec nos talents et nos compétences. L’intuition nous guide vers un apprentissage : celui qui consiste à prendre les décisions les plus justes pour soi et nous permet de développer sa confiance en soi.
 
Pas toujours simple quand on n’a pas l’habitude d’être connecté à soi…
Pour y parvenir, elle propose une première piste : ralentir !
Un vrai défi pour les impatients que nous sommes (parfois) n’est-ce pas ? Il est à la fois tellement facile de comprendre l’importance de la lenteur, de ralentir son esprit, de se connecter au corps pour mieux retrouver le silence à l’intérieur de soi mais lorsqu’il s’agit d’appliquer tout cela… comment dire ? On y est et 2 secondes après c’est déjà fini, un véritable entrainement pour y avoir accès tout en douceur rappelons-le !
 
Concrètement, il existe 1000 façons de se centrer. Véritable intuitive amoureuse de la vie, Sarah met en lumière que la vie est riche de possibilités.
 
Les exercices sont souvent très simples et à nouveau c’est la pratique qui fait l’excellence et toute la différence.
 
Voici quelques exemples :
  • Le souffle, apprendre à se centrer sur sa respiration.
  • Ralentir ses mouvements, revenir à un espace de paix intérieur comme par exemple en marchant lentement.
  • Se reconnecter au corps au rythme ralenti en sentant tout son corps, en plaçant la main sur le cœur et le sentir battre afin de prendre cette pause nécessaire pour faire un nouveau départ.
  • Le contact de la nature : observer un coucher de soleil, sentir le vent sur la peau, regarder un oiseau… comme si on créait une bulle « Tout est suspendu et en même temps je suis pleinement là. »
Sarah préconise aussi des méthodes pour être en paix par rapport à son passé : EFT, EMDR, la méthode Papillon sont autant de manière de libérer un stress qui reste « stocké » en nous.
 
Mais alors qu’est-ce qui peut nous empêcher de nous connecter ?
  • En général, notre communauté d’Emotifs Talentueux aime tout comprendre. Si notre intuition nous dirige vers tel choix de job par exemple mais que ce choix ne correspond pas à ce que le mental comprend, cela peut être perturbant. Comme une personne que j’ai accompagnée, le contrat qui lui était proposé semblait être l’opportunité du siècle, celle que le mental qualifie « d’unique », celle que nous n’aurions même pas imaginé refuser sauf que…chaque fois qu’elle était en contact avec le chasseur de tête, elle se sentait mal. Son intuition allait dans le sens contraire mais elle n’arrivait pas à s’en expliquer les raisons. A l’époque, peu confiante en elle, elle a signé. Elle dira plus tard que ce fut la pire décision de sa carrière tant elle s’est retrouvée au milieu de conflits et d’enjeux qu’elle ne maîtrisait pas. Un divorce et un burn-out plus tard, elle a quitté cette société.
  • Le côté « on n’aime pas prendre de risque ». Même si notre situation n’est pas au top, l’être humain a parfois du mal avec le changement qu’il associe à une perte. Il arrive donc régulièrement que nous préférions être dans le confort de ce que nous connaissons et que nous évitions de faire confiance à cette petite voix qu’est l’intuition.
  • Parfois cela parait trop simple, au point que nous croyons que cela ne peut pas véritablement marcher.  Combien de fois passons-nous à côté d’opportunités parce que nous pensons que cela n’est pas possible que ça soit aussi si simple. C’est ce qui peut se passer avec l’intuition et en particulier quand nous n’avons pas appris à nous connecter à nos ressentis et à nous écouter profondément. Le challenge serait donc de tester et de constater avant de tout rejeter en bloc.
 
Personnellement, faire confiance à mon intuition est devenu une évidence.
Je n’ai pas toujours formulé les choses de cette manière et je ne me suis pas toujours accordée cette confiance vis-à-vis de mon intuition et pourtant aujourd’hui c’est devenu tellement plus simple car ne pas être connecté peut déboucher sur des expériences désagréables. En voici quelques exemples :
  • Quand nous sommes déconnectés, nous sommes beaucoup dans la tête. Le corps est laissé de côté alors qu’il est un formidable messager. D’autant que la vie devient plus intense quand on est connecté au corps et ça c’est vraiment un cadeau !
  • Et oui bien sûr, en tant qu’hypersensibles, il arrive que nous portions une armure pour éviter de ressentir par peur d’avoir mal. Cela nous donne l’impression que nous ne ressentons rien alors que nous sommes juste en mode protection.
  • Outre cette peur de souffrir, les profils intuitifs peuvent avoir peur de leur côté « éponge » et de ne plus très bien savoir à qui appartient l’émotion qui nous submerge. Est-ce la nôtre ou celle d’un proche ? Ici aussi, cela s’apprend en prenant le temps de ralentir et de ressentir à son rythme. Sarah explique qu’à une époque, elle prenait le temps de décortiquer mentalement pour vérifier si l’émotion qui la traversait était la sienne ou celle d’une autre personne. Un travail de reconnexion lui a permis de s’ancrer et de revenir à elle.
  • Lorsque nous n’écoutons pas (ou pas beaucoup) les signaux que le corps nous envoie, nous passons bien souvent à côté d’un aspect important. C’est un peu comme les fissures d’un mur, si nous ne prenons pas le temps de ralentir et d’observer, nous risquons de découvrir le problème quand le mur est complètement craquelé et qu’il peut être trop tard.
 
Autant de raisons pour donner (encore plus) du sens à se connecter au corps et à ses intuitions.