Etre en lien, c’est avant tout être conscient de qui nous sommes et apprendre à nous écouter pour être de plus en plus en phase avec ce qui fait sens pour nous. Cela se traduit concrètement par de l’authenticité et par une capacité à nous connaitre dans nos forces et notre capacité à aller à la rencontre de notre vulnérabilité, forme ultime d’authenticité mais aussi aller à la rencontre de nos besoins. Plus nous sommes dans cette conscience de nous, au plus nous pouvons être dans un juste lien à l’autre. Un lien qui unit et non pas un lien qui enferme, qui emprisonne et qui limite.

Une des clés pour vivre en lien avec soi est de nous engager pleinement dans un processus de « soin de soi » qui passe par notre relation à notre corps physique, à nos émotions et surtout par la façon dont nous allons être « maternant » à notre égard, comment nous allons nous occuper de nous de manière équilibrée, constante et durable.

Avez-vous déjà remarqué combien nous sommes parfois capable de nous occuper des autres et de nous oublier ? Une métaphore que j’aime beaucoup est celle de l’avion : lorsque les consignes de sécurité vous sont données à propos du masque à oxygène. Si vous voyagez avec des enfants, à qui mettez-vous le masque en premier lieu ? A vous bien entendu !

Sans quoi vous ne pourrez plus respirer pour aider les enfants qui vous accompagnent. C’est la même chose dans la vie, si nous ne respirez pas, si vous ne prenez pas du temps pour être en lien avec vous même, comment pouvez-vous être dans un lien qui soit porteur avec l’autre ? C’est à ce niveau que les liens que vous créez avec les autres deviennent puissants, et pour certains d’entre nous, cela peut se traduire par le lien que nous savons créer entre les personnes, c’est ce soutien que nous donnons aux autres, qu’ils soient de notre famille, nos collègues, nos amis ou des connaissances.

Un lien sain est celui qui nous permet d’être en relation pour des raisons constructives et non pas parce nous nous rencontrons sur des souffrances, sur un fond de peur ou de colère.

Dans ma pratique, j’ai régulièrement accompagné des personnes qui n’en pouvaient plus de leur relation. En creusant un peu, nous avons régulièrement constaté que les raisons de la rencontre étaient fondés sur des exemples tels que « nos pères étaient violents, nous nous comprenons », « j’ai aussi eu des problèmes d’argent », « j’ai été trahi par mon employeur ». Si ce qui crée le lien est une base de souffrance, comment faire pour que cette relation puisse continuer sur une base constructive et porteuse ? Si l’une ou les 2 personnes n’ont pas pris soin de cette souffrance, comment espérer aller construire une relation dans laquelle chacun pourra porter sa responsabilité et avancer dans une perspective de lien harmonieux ?

A mon sens, c’est en unissant des personnes qui sont dans une même énergie que nous pourrons changer les choses . C’est en prenant soin de soi que chacun pourra mieux prendre soin de l’autre et prendre soin du monde.