Pour beaucoup de personnes, il peut être difficile de se détacher du mental et d’écouter plus attentivement ses ressentis. Pourtant, nous possédons tous une boussole intérieure guidée par nos sensations internes, qu’il est important de développer au quotidien. 

Lara Gaillard nous partage comment se développe la prise de conscience liée à la découverte de son fonctionnement atypique, et comment apprivoiser celui-ci en tant que haut potentiel.

Elle va nous donner des pistes concrètes pour traverser au mieux cette étape, et va nous parler de l’impact du mental pendant ce cheminement. Toutes ces clés concrètes vont nous aider à nous reconnecter à notre corps et à apprendre à écouter nos ressentis pour se sentir mieux, et se diriger vers plus d’authenticité envers soi-même.

Prise de conscience : comment cela se passe ?

Chez les personnes qu’elle accompagne, Lara Gaillard observe que les prises de conscience multi potentielles ont un faisceau de petits signes qui se répètent. Elle a d’abord observé cela chez elle-même au départ, en pensant qu’elle était instable, en recherche de réponses, sans trouver les questions justes. Ce que Lara a vécu et ce qu’elle observe chez les multipotentiels, c’est cette période qu’elle nomme « la crise ». 

Cette crise s’observe majoritairement par plusieurs choses : cela peut être une fatigue extrême ou un arrêt à un moment donné dans la vie, car on se pose des questions et plus rien ne se passe On n’arrive plus à avoir de l’énergie. Cette période peut fréquemment engendrer que les émotions vont avoir un effet “ yo-yo “. 

Cependant, il existe deux types d’expression de nos émotions. En effet, celles-ci qui vont être soit trop envahissantes, dans le sens où à un moment donné on ne fait plus la distinction entre nous et les autres. On se sent fatigué par cette situation. Ou bien, les personnes peuvent être complètement déconnectées des émotions : à ce moment-là, elles ont du mal à projeter ce qu’elles ressentent, et peuvent également avoir un sentiment de solitude, car elles pensent que personne ne peut les comprendre.

Un autre aspect fréquent relevé par Lara est le choix qui devient difficile, voire impossible à faire, car la personne ressent une impossibilité de bouger pour prendre ses décisions. Évidemment, cela bloque l’énergie et provoque beaucoup de fatigue. Il y a une question difficile que l’on peut se poser dans ce type de situation qui est : “Qui croire ? “. Doit-on se croire soi-même ? Doit-on croire les autres ? On sent qu’il y a quelque chose qui ne va pas, car le regard des autres nous renvoie un message que l’on n’arrive pas à comprendre. 

Pour résumer, on sent que l’on sait faire, mais il nous manque une clé. C’est la balance entre les personnes qui se reconnaissent totalement dans la douance, et celles qui ne l’admettent pas. 

Comment négocier au mieux cette crise ?

Selon l’expérience de Lara, il y aurait deux pistes.

La première est celle que l’on connaît le mieux, car elle passe par le mental. Tout à coup, on ressent quelque chose, on va chercher des solutions et des informations. En tant que haut potentiel, on va être habitué à avoir un mental surentraîné, surtout pour faire taire les émotions, ou pour faire en sorte qu’elles ne soient pas trop envahissantes. Comme à son habitude, le mental va fonctionner très rapidement. Mais le souci qui peut être rencontré est que l’on rajoute des couches les unes après les autres, ce qui signifie que l’on se cache quelque chose. Cela peut paraître solide mais en fait, c’est très fragile, car c’est en dessous de ces couches que tout se passe : c’est comme si on se racontait des histoires. Le premier ressenti qui arrive avant tout, et avant l’intellect, c’est l’intuition, tout ce qui est inconscient. Chez les multipotentiels, cette situation est fréquente, car ils vont capter plus de choses et ont un ressenti très vif. L’hypersensibilité fait que l’on ressent une grande quantité d’émotions. 

 La seconde voie est la sculpture : on enlève toutes les couches qui ont été rajoutées pour se cacher la vérité. C’est l’effet inverse, car c’est par nos maux que l’on va pouvoir descendre pour remonter à la source, pour se connecter à ce qu’il s’est passé. 

La boussole intérieure : pourquoi est-elle si importante ?

On en revient aux ressentis. Le haut-potentiel ressent tout très fortement, parce qu’il peut être très intuitif, même s’il ne suit pas forcément toutes ses intuitions. La boussole intérieure va vraiment être le meilleur indicateur pour soi, pour savoir en toutes circonstances quoi faire, comment faire et pouvoir faire des choix. Ce n’est pas pour autant que les choix vont être bons, mais cela n’est pas grave en soi.

Ce qui fait vraiment souffrir, c’est de ne pas pouvoir faire de choix, de ne pas pouvoir passer ce cap. Le corps humain fonctionne en homéostasie, c’est une quête permanente d’équilibre. 

Cette boussole est vraiment importante pour pouvoir établir ce que l’on nomme : « la démocratie intérieure ». On a tous des voix en nous, mais certaines peuvent ne pas être claires, comme si elles se disputaient. Ce travail de connexion à soi est de se rendre compte que les deux voix vont dans le même sens pour soi, mais qu’elles ne parlent pas de la même manière, elles ne s’écoutent pas. 

D’un point de vue différent, c’est comme si les différentes parts de nous qui font partie de notre système intérieur, auraient des stratégies différentes pour réussir à nous aider. 

Cela rejoint également la peur d’aller toucher sa peur. Quand on a l’impression de se rapprocher de ses peurs, on se dit que celles-ci vont croître encore plus. Mais ce que l’on ne comprend pas, c’est que c’est seulement une part de nous qui a peur. Sinon, on ne tiendrait plus debout. Cette part de nous qui a peur, elle peut crier : soit on l’entend et on a peur aussi, alors on fuit; soit on ne l’entend pas, et cela va se transformer en crise d’angoisse. Au départ, c’est un cri. Comme un appel au repos malgré que les autres parties de nous ne veulent pas que l’on se repose… Les deux voix dominantes sont bien sûr présentes pour notre bien, elles ne sont pas là pour nous nuire. Il va falloir faire de l’ordre en écoutant ces voix en passant par les ressentis pour pouvoir être médiateur de celles-ci. Soit on y va directement et on est pris par la peur parce qu’on est convaincu qu’elle va nous envahir, soit on se pose des questions et on devient médiateur. On sait que c’est une partie de nous dont on s’écarte, on prend du recul. 

Cette boussole intérieure est très importante car quoi qu’il arrive, pour tous les Hommes et principalement pour les hauts potentiels qui ont des émotions intenses, les ressentis et les émotions représentent 90 % de notre vie. Certes, on n’a pas appris à les valoriser, ni à les utiliser de la bonne manière. Mais quand on veut vraiment toucher son potentiel et aller exprimer ses talents, toucher cette boussole va nous éviter de souffrir vis-à-vis de l’extérieur. Tout ceci est magique, car on n’a plus de conflits intérieurs pour nous empêcher d’avancer et nous faire du mal. 

Si on rencontre un problème où l’on doit faire un choix, et que l’on est en combat intérieur, on peut se faire peur pendant des mois sans passer à l’action. Et même quand on fera notre choix, on ne sera pas sûr de soi. Alors que si on est au clair avec soi, avec notre boussole, on peut faire notre choix plus facilement. Et même si on n’a pas fait le bon choix, on n’entrera pas dans toute cette souffrance. 

La boussole intérieure va nous partager trois choses : quand on se dit qu’on sent bien ou mal les choses, quand les personnes nous parlent en touchant une valeur en nous, si on sent une personne alignée ou le fait d’admirer une personne… Tout cela peut être travaillé très facilement en se demandant si on « sent » ou pas les choses et les personnes. 

Les 3 clés pour une reconnexion à soi

Pour aider les personnes qui sont en quête de sens, Lara suggère de s’octroyer une confiance en son propre processus. 

Il faut choisir de se faire confiance lorsque l’on décide de renaître un peu à soi. Il s’agira d’apprendre à être plus attentif à ses émotions et ses ressentis, et leur dire que l’on va apprendre à les connaître, à les laisser faire leur travail. Pour cela, on peut se parler tout haut car c’est une très bonne chose, même si on peut passer un fou. Il faut apprendre à parler avec son ressenti et ne pas interpréter trop vite les choses. 

Pour la seconde clé, Lara conseille de démarrer un carnet de bord pour l’expression de soi. C’est essentiel, car cela donne un point de départ et on peut voir le cheminement que l’on a eu après avoir écrit des dizaines de pages. Ensuite, cela peut nous permettre de laisser de côté ce que l’on ne souhaite plus. 

La troisième clé est de passer à l’action de suite pour des petites choses. Cela nous remet en mouvement et tout grand projet que l’on pourrait avoir, même professionnel, doit toujours démarrer par la théorie des petits pas, par quelque chose que l’on a réussi. La confiance en soi va croître. La confiance ne vient pas forcément de l’extérieur, elle va venir aussi de l’intérieur. Le fait de réussir de petites choses va mettre en place toute notre chimie intérieure et va jouer avec nous, comme si on se reprogrammait en douceur. Tout cela en faisant simplement un pas à la fois. 

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