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En général, quand on est concerné par le haut potentiel, on sait que notre tête fonctionne bien : on se pose une multitude de questions et on a cette capacité à réfléchir. Cependant, ce mental qui nous envahit fait que l’on est un peu moins conscient que le corps fait partie du reste car oui : la tête et le corps vont ensemble.

Julie Lassalle, qui exerce en somato-psychopédagogie, va nous expliquer comment faire pour se reconnecter à son corps quand on n’en a pas l’habitude. Que nous raconte ce corps, quels sont les exercices que nous pouvons mettre en place ?

Haut Potentiel et relation au corps : les particularités

Généralement, Julie accompagne des personnes qui se trouvent dans des situations de mal-être, de transition de vie… Dans sa pratique d’accompagnement, elle constate que lorsque l’on est sensible, on l’est partout. C’est-à-dire que l’on est sensible dans ses émotions, dans ses perceptions, et que notre corps et nos organes le sont également.

Une autre piste qui a fait l’objet d’études approfondies, c’est la piste du microbiote. Cette flore intestinale dont on parle souvent ces temps ci : on dit que le ventre est notre second cerveau. On fait référence à ces milliards de neurones qui constituent notre flore intestinale, et ce lien permanent entre le ventre et notre tête par l’intermédiaire du nerf vague. Pour une meilleure compréhension des liens entre notre état de santé et notre fonctionnement cérébral, il y a des études en cours qui ont mis en avant le fait que les personnes avec un autisme ont un microbiote particulier qui a des spécificités différentes des autres personnes. 

Julie Lassalle constate qu’un certain nombre de personnes à haut potentiel ont des problèmes digestifs et des problèmes d’immunité. Quand il y a une dysbiose intestinale, qui est une perméabilité intestinale, les nutriments vont passer la barrière intestinale, alors qu’ils ne devraient pas. À ce moment-là, c’est le système immunitaire qui va réagir.

 

Hypersensibilité et manifestations corporelles : quel lien ?

On n’est pas sensible tout seul. Cela signifie que l’on est toujours sensible face à quelque chose. Soit on peut avoir une émotion forte face à une personne ou face à une situation, ou bien face à soi, à nos propres pensées. On peut être sensible face à un aliment qui ne nous convient pas. On peut être sensible à l’énergie d’un lieu, qui ne nous va pas. 

Il y a toutes ces formes de sensibilité, de nos sens, de notre fonctionnement. Mais c’est toujours en réaction par rapport à quelque chose ou à quelqu’un. 

Julie Lassalle fait référence à Josef Schovanec, un autiste Asperger assez médiatisé et qui aurait cette jolie formule dans un de ces ouvrages dans lequel il dit : « Quand je suis dans ma chambre, je ne suis pas autiste. C’est les autres, c’est la norme, c’est la majorité qui me rend autiste. Moi j’ai mon fonctionnement ». Cette façon de penser est très admirable et très importante. Ce type message peut apporter des réponses aux personnes concernées par le haut potentiel. 

Beaucoup de personnes que Julie reçoit lui font part qu’elles se trouvent trop sensibles, trop émotives. Pourtant, nous avons tous notre manière de fonctionner. Celle-ci paraîtra « trop » seulement si on se compare aux autres. Notre façon d’être n’est pas là par hasard, elle est à écouter. 

En tant qu’hypersensible, on réagira toujours certainement plus fort à beaucoup de bruit, à un mauvais aliment, à la méchanceté, à la bêtise humaine… Cela peut être considéré comme une fatalité. Si un surdoué ne trouve pas un bon accueil pour bien évoluer, ces fonctionnements peuvent se retourner contre lui. 

Alors qu’à l’inverse, on peut trouver l’environnement qui nous convient. Ceci est très important. Si notre créativité ne trouve pas sa place, elle peut se transformer en dévalorisation de soi, en auto-flagellation. Si notre humour ne peut pas s’exprimer, il va devenir cynique… Un environnement favorable peut permettre de trouver notre moyen d’expression et la sensation de se sentir mieux.

Le corps chez les surdoués : ami ou ennemi ?

Certaines personnes ont l’impression que leur corps est un étranger, voire même un ennemi. Cela viendrait probablement de notre vie actuelle, avec son rythme effréné : le fait de passer d’un écran à un téléphone, d’un téléphone à une tablette, d’un stimulus visuel à un stimulus auditif, et tout cela en allant très vite. Finalement, dans cette multitude d’actions, notre corps n’est plus engagé dans sa globalité. Tout cela engendre la perte de sensations et de la perception de son corps. 

Plus particulièrement, pour les personnes à haut potentiel, Julie Lassalle a relevé un rejet du corps plus ou moins conscient. Leur particularité est le besoin de contrôle et surtout, la terreur de ce qu’elles ne contrôlent pas, d’où leur anxiété par ce manque de limites et de sens. De ce fait, le corps est assez limité et incontrôlable car on ne peut prévoir les maladies, le décès, ou les réactions perceptives et émotionnelles. Les personnes concernées par la douance peuvent mettre tout cela à l’écart, puisque se mettre en lien avec son corps demande une forme de lâcher-prise sur leurs modes de contrôle habituels. 

Entrer en lien avec son corps ne signifie pas que l’on quitte son intelligence intellectuelle, mais plutôt d’en réduire la prédominance pour pouvoir laisser exister une autre forme d’intelligence comme la sensibilité et la perception. On parle alors d’intelligence corporelle. 

Il ne s’agit pas d’accepter cela avec notre tête, mais avec notre corps. Nos angoisses ne se font pas que dans les idées que l’on se raconte, elles sont aussi vécues dans nos tissus. Il y a tout un cheminement pour donner d’autres informations et apprendre à s’apaiser par rapport à cela. Le fait de ne pas maîtriser et de se laisser surprendre par ce que l’on va découvrir potentiellement découvrir n’est pas forcément facile pour une personne à haut potentiel.

 

Quelles pistes pour réapprivoiser son corps ?

 Pour faire évoluer son rapport au corps et devenir ami avec celui-ci, on peut mettre en place plusieurs techniques, et chacun va pouvoir puiser dans cette plénitude de choses à faire. Julie Lassalle fait référence à un auteur américain qui se nomme Bob Stahl et qui écrit sur la méditation. Ce dernier a une très belle formule qui dit : « Ce que je fuis me poursuit, et ce que j’accueille me transforme”. 

D’après Julie, on ne peut pas faire l’économie de cet accueil de son corps et de tout ce qu’il se passe, même si on en a envie. 

On peut faire le parallèle avec la façon dont on va à la rencontre de quelqu’un d’inconnu dans la vraie vie. Quand on a envie de rencontrer quelqu’un, la première chose est d’en avoir vraiment envie. Il faut être prêt à se laisser altérer par la rencontre et se surprendre à se laisser enseigner par la personne que l’on va rencontrer. Ce qui va être important est de créer les bonnes conditions pour que cette rencontre soit possible. 

Ensuite, on peut se demander quel est notre propre besoin pour rencontrer notre corps, et cela appartient à chacun. A-t-on besoin de se connaître, de connaître nos limites ?  À ce moment-là on peut envisager de se mettre à pratiquer un sport ou du yoga, par exemple. 

Est-ce que l’on a plus besoin de se défouler par rapport à notre corps ? Ou encore un besoin d’ancrage, d’être plus relié et d’avoir moins de choses dans nos pensées ? On peut aussi avoir besoin de douceur, si on a eu éventuellement un rapport au corps dur pendant l’enfance, afin de regagner un rapport doux et bienveillant au corps. Pour d’autres personnes, la priorité sera le soin de leur corps, ce qui fait que l’on s’approchera plutôt de l’alimentation, des thérapies holistiques; c’est-à-dire qui prennent en compte la globalité de la personne, ce qui peut être intéressant pour les personnes concernées par le haut potentiel.

FAIRE DE SON CORPS UN AMI : LES CLÉS

Tout d’abord, il faut avoir conscience de ce que nous sommes, que cela soit en pleine santé, avec une maladie, etc. Il faut avoir confiance dans le processus du vivant et dans notre corps. On peut s’autoriser à trouver les environnements qui nous conviennent : l’alimentation, les lieux, les relations, les activités qui accueillent le corps. 

Il y a beaucoup de ressources à explorer dans ce corps et dans ces perceptions. 

Julie Lassalle résume cela par une citation de William Blake : « Si les portes de la perception étaient purifiées, chaque chose apparaîtrait à l’homme comme elle est : infinie ». 

Explorer avec cette curiosité est une belle qualité qui fait partie du vécu de beaucoup de personnes à haut potentiel. 

 

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