Pour beaucoup d’entre nous, la vulnérabilité c’est de la faiblesse. Un point c’est tout. Et ça on n’en veut pas. Non n’insistez pas, je ne veux pas jouer à ce jeu là, je n’ai pas envie de me bruler les ailes en me dévoilant … ces phrases font échos chez vous ?
C’est peut-être parce que vous souffrez du syndrome du super-top-man (ou woman) qui n’a jamais peur de rien et qui va toujours trouver des solutions à tous ses problèmes dans la minute et sans pression bien sûr (dites le très vite, ça fait encore plus « sûr de vous »).
Notre société ne nous a pas habitué à parler de vulnérabilité, nos parents non plus d’ailleurs. Pourquoi voulez-vous mettre en avant ce qui est considéré, à tort, comme un signe de faiblesse alors que l’extérieur ne cesse de nous montrer que ce sont les forts, les super héros et voire les méchants qui gagnent ?
Mais au fond, si nous prenions le temps de définir ce qu’est la vulnérabilité ?
C’est simplement « le courage d’être soi et de l’assumer en le montrant » met en lumière Brene Brown, chercheuse et auteure de plusieurs livres.
Etre soi et le montrer n’est pas toujours confortable quand on fait partie des personnes dites « Haut-potentiel » ou hypersensible. En particulier quand un sentiment de décalage nous accompagne depuis belle lurette. Pour se protéger beaucoup ont revêtu un costume dans lequel ils se sentent un peu, moyennement ou très à l’étroit. Objectif : ne pas montrer qu’ils sont différents et éviter de se mettre à nu. Pour certains, c’est juste une peur élaborée par un mental bien driller à calculer le moindre risque et pour d’autres c’est une réalité vécue à différents moments de leur vie.
Pas étonnant que leur vie sociale ne soit pas simple !
Comment entrer dans un lien authentique quand on essaie en permanence de s’adapter et de se conformer ?
Parce que c’est bien de cela dont il s’agit : le lien, celui dont nous avons tous besoin pour nous épanouir.
Exit la fonction première de ce rôle adopté pour rentrer en relation et être apprécié au travail, dans la vie privée ou sociale : le costume risque de craquer tôt ou tard car il n’est pas à v tore taille.
Tout l’enjeu consiste à développer sa conscience de soi, de ses besoins et d’observer à quel moment vous vous sentez véritablement bien et en confiance. C’est pendant ces moments d’observations que vous pourrez également découvrir ce qui est inconfortable, les moments qui sont plus intimes et difficiles à partager, les craintes qui surgissent : juste les accueillir dans un premier temps. Les accueillir pour mieux les apprivoiser.
Avez-vous souvenir d’avoir changé de regard sur quelqu’un quand il a accepté de s’ouvrir ?
A ce propos, j’ai envie de vous partager une expérience qui m’est arrivée récemment.
Je donnais une journée de formation à un groupe que je suis depuis plusieurs mois.
Une participante est arrivée pendant la pause de midi pour me parler et j’ai eu le sentiment qu’elle se plaignait et revendiquait un droit qu’elle pensait légitime.
La fatigue aidant, je me suis sentie envahie (et pourtant elle m’a rappelé m’avoir demandé si elle pouvait me parler) et je me suis peu ouverte à la communication.
Elle dans sa posture « je mets mon armure » et moi dans ma carapace « fiche moi la paix, j’ai besoin de calme ». Devinez ce qui s’est passé ? Le ton a monté et fâchée, je lui ai demandé de sortir de la salle.
Nous aurions pu en rester là et cela n’aurait fait que conforter son sentiment que la vie n’est pas juste et qu’elle ne peut pas être entendue, et le mien que les apprenants devraient au moins me laisser souffler !
Rien de constructif en somme et surtout une énergie gaspillée.
La beauté de cette histoire, c’est que nous avons eu l’occasion de nous reparler l’après midi même. Nous avons échangé sur ce qui se qui avait pu faire basculer ce moment en expérience désagréable. Il n’a pas été nécessaire de donner des explications pointues et les raisons. Nous avons juste partagé ce que nous avons vécu et ce que chacune avait renvoyé à l’autre.
Cela demande de l’humilité que de dire que nous avons adopté une attitude qui n’était pas celle que nous aurions voulu avoir. Et d’apprendre à s’excuser, non pas de l’attitude que nous avons eue (parce que c’est souvent hors de notre contrôle) mais bien d’avoir heurté involontairement la personne en face de nous. Et c’est précisément cette humilité qui créée un lien authentique et de confiance.
Je crois que cette expérience a vraiment été porteuse pour chacune d’entre nous car nous avons pris le temps d’échanger, sans jugement et avons eu le courage d’être authentique. Je suis convaincue que cette expérience a constitué un socle sur lequel la relation de confiance avec cette personne va se fonder et évoluer.
Après ce moment de partage que nous pourrions appeler de la vulnérabilité, mon message est le suivant.
La prochaine fois que vous sentirez que vous portez ce costume trop petit pour vous : demandez-vous quelle petite action vous pourriez mettre en place pour oser être vous même et l’affirmer … vous verrez que petit à petit vous gagnerez en estime et confiance en vous !
Bons essayages
Merci Nathalie pour ce post simple et direct. Tellement vrai.
J’écris sur La vulnérabilité du masculin et cela me va direct au coeur ce que tu écris. Merci