Le monde d’aujourd’hui est face à une situation inédite : la catastrophe écologique, la violence et les extrémismes, une économie à bout de souffle, une perte de sens… Tous ces défis ne sont pas isolés les uns des autres: ils sont complexes c’est à dire liés les uns aux autres. Les solutions d’hier sont devenues les problèmes d’aujourd’hui.

Ces problèmes sont dus à une vision à court terme, linéaire et à un découpage en silo en pensant que tout est cloisonné alors que dans le monde vivant tout communique et interagit, une croyance que les ressources étaient infinies, à une domination masculine sur la nature et les femmes…

Les surdoués ont un fonctionnement cérébral qui permet de penser la complexité.

Je ne reviendrai pas ici sur le fonctionnement cérébral et le QI hors norme des surdoués. Car cela est nécessaire pour résoudre les enjeux d’aujourd’hui mais pas suffisant.

Les surdoués sont sans cesse en quête de sens. Chez eux les besoins ne sont pas organisés en forme de pyramide telle celle proposée par Maslow : le besoin d’auto-réalisation et d’accomplissement est celui qui prime et induit les autres. Là aussi on pourrait imaginer une organisation circulaire où tous les éléments communiquent.

Les surdoués ont des parcours qui les amènent à se dépasser parce que leur différence, leur solitude, leur peur de la mort, leur désespoir vis-à-vis de l’absurde sont exacerbés.

Lorsqu’ils parviennent à se libérer de la peur, du jugement, du cynisme et à évoluer vers un cœur ouvert, un esprit ouvert et une volonté ouverte alors ils peuvent se réaliser pleinement. Ils ont alors une vision de pourquoi ils sont nés; pour le bénéfice de l’ensemble du monde vivant. C’est ce que Olivia de Bergerac nomme le Dolphin Within, l’archétype de l’être humain, le Moi supérieur.

Les exceptionnelles avancées scientifiques actuelles et futures (si le problème écologique permet de poursuivre ces avancées et je n’en suis pas certaine à l’heure actuelle) exigent une grande conscience humaine car dans toute création humaine le pire côtoie le meilleur.
Il est donc souhaitable que les surdoués des GAFAM et des BATX évoluent spirituellement et prennent conscience qu’ils appartiennent à un tout. Il serait souhaitable qu’ils aient autant les pieds sur terre que la tête dans les étoiles.

Des initiatives de surdoués partout dans le monde nous donnent des raisons d’espérer que notre humanité va prendre conscience des défis, sortir du déni, faire le deuil de l’ancien monde pour créer et s’élever.

Le travail des paysans pratiquant la permaculture est d’une grande richesse pour comprendre que ce qui sauvera le monde: c’est effectivement un système circulaire créant zéro déchet dans lequel tout est lié, tout s’interpénètre, tout communique. Je vous invite à prendre connaissance des travaux de la Ferme du Bec Hellouin. Cette ferme avant de cultiver des légumes, produit du sol, de l’humus comme sait si bien le faire la forêt. Leur jardin mandala s’inspire des plans d’une civilisation pré-incas.

Les œuvres des artistes comme celles de la nature contribuent à l’émerveillement source de bien être.

Un autre humus est à produire à l’école pour nos plus jeunes. Là aussi des surdoués œuvrent pour proposer des écoles innovantes avec des pédagogies du monde entier mêlant sagesse ancienne, écologie et technologies. Cyril Delattre à Marseille conçoit un campus dédié à l’innovation dans l’éducation autour d’un centre de recherche, une école pilote et un centre de transmissions pour les professionnels de l’éducation.

Les coachs pour surdoués ont aussi un grand rôle à jouer pour les libérer et leur permettre d’accéder à leurs ressources.

L’avenir c’est s’inspirer de la nature pour recréer des écosystèmes où tous les éléments sont connectés et s’entraident mutuellement. Le cerveau des surdoués fonctionne ainsi : le réseau internet ressemble fort au réseau racinaire des forêts.

C’est en étant tous connectés les uns et les autres, en partageant nos connaissances que nous y parviendrons.
Créons des jardins forêts dans lesquels nous pourrons vivre ensemble en harmonie.

Article rédigé par Ema Perey, comédienne et auteur, qui est intervenue dans lors de la soirée de clôture du Congrès Douance 2018.