Sur le papier, tout semble parfait et pourtant, le bonheur semble s’échapper pour peu qu’il ait déjà été au rendez-vous. C’est un constat fréquent chez les personnes à haut potentiel et les hypersensibles qui n’ont découvert leur douance qu’à l’âge adulte et qui ont tellement eu l’habitude de se suradapter pour (sur)vivre dans un monde qui leur échappe. 

À force de croire que nous sommes le problème, cette tendance à analyser en profondeur, à questionner incessamment tout ce qui nous entoure, peut parfois nous éloigner de l’essentiel. Nous croyons souvent qu’en mettant de côté ces interrogations, nous trouverons la paix. Mais si cette quête incessante était en réalité une partie intégrante de notre être ? Il est peut-être temps d’adopter une nouvelle approche, de modifier notre stratégie face à la vie avant de passer à côté de moments précieux.

Tout pour être heureux ou Trop intelligent pour être heureux ?

Le concept de ‘tout pour être heureux’ est souvent évoqué comme l’idéal de vie à atteindre. Mais que signifie réellement cette expression, surtout lorsqu’on est une personne à haut potentiel intellectuel ou hypersensible ? 

Pour beaucoup, cela évoque une vie comblée de réussites matérielles, de relations épanouissantes, et d’une santé florissante. Cependant, pour les HPI et les hypersensibles, cette définition peut s’avérer réductrice, voire éloignée de leur réalité intérieure.

En effet, malgré la présence de tous les ingrédients supposés du bonheur, un sentiment d’incomplétude ou de décalage peut persister. La quête de sens, l’intensité émotionnelle, l’état du monde et la soif d’authenticité peuvent prendre une place prépondérante, redéfinissant ce que ‘tout pour être heureux’ signifie. Cela n’est pas pour rien qu’un des livres les plus vendus sur le sujet porte le titre “Trop intelligent pour être heureux” (Jeanne Siaud Facchin).

Les pièges qui nous maintiennent dans un conformisme

Ces entraves, particulièrement prégnantes chez les personnes qui ont découvert leur singularité à l’âge adulte peuvent impacter la quête d’un bonheur authentique et d’une vie pleinement épanouissante.

  • La conformité et la peur d’être démasqué

La pression de se conformer aux attentes sociétales est forte, et la peur d’être vu comme différent ou d’être « démasqué » peut être paralysante. Cette angoisse est souvent exacerbée par le syndrome de l’imposteur, cette croyance erronée que nos réussites sont le fruit de la chance plutôt que de nos compétences et efforts. Ce piège nous enferme dans un cycle de doute perpétuel sur notre légitimité.

  • Les attentes de genre

Pour les femmes, les attentes de genre peuvent constituer un piège supplémentaire. L’idée reçue que l’on doit être « la femme de quelqu’un » ou se conformer à certaines normes de comportement féminin peut étouffer l’expression de soi et la réalisation des aspirations personnelles.

  • La suradaptation

Nombre de personnes à haut potentiel intellectuel n’identifient pas leur douance avant l’âge adulte, ce qui conduit à une vie de suradaptation. Cette adaptation constante aux normes et attentes extérieures, au détriment des besoins et désirs propres, crée un décalage profondément ancré entre ce que l’on vit et ce que l’on est vraiment.

  • La vie « bien comme il faut”

Lorsque l’on a déjà construit une vie qui semble correspondre à tous les critères du bonheur conventionnel, remettre en question ce modèle peut sembler futile ou ingrat. La peur du changement, de l’incertitude et du jugement social renforce le piège du conformisme.

  • Le sentiment qu’il est trop tard pour changer

La croyance qu’il est trop tard pour changer de cap, explorer de nouvelles voies ou embrasser pleinement son potentiel peut être un frein majeur. De même, l’impression d’être trop engagé dans une vie qui devrait théoriquement apporter satisfaction limite notre volonté de chercher un épanouissement plus authentique.

  • L’impact sur les proches

La crainte des conséquences de nos choix sur les personnes que nous aimons peut nous retenir. Le dilemme entre poursuivre notre propre chemin et préserver le bien-être de nos proches crée un conflit interne paralysant pour certains.

  • La peur du changement et du jugement

Le changement est intrinsèquement effrayant pour l’être humain, d’autant plus lorsqu’il risque de nous exposer au jugement d’autrui. Cette peur peut nous maintenir dans des situations insatisfaisantes, simplement parce qu’elles sont familières et perçues comme moins risquées.

Ces pièges, bien qu’intimidants, ne sont pas insurmontables. Reconnaître leur présence est le premier pas vers la libération de ces chaînes auto-imposées. L’étape suivante consiste à cultiver courage et résilience pour s’affranchir progressivement du conformisme, en faveur d’une vie qui reflète notre essence véritable, nos aspirations profondes et notre potentiel unique.

Quand les ruptures de vie nous montrent le chemin 

Se conformer à une existence qui ne reflète pas notre essence véritable, surtout en tant que sacrée nana n’est pas sans risques. Les conséquences de ne pas vivre en accord avec soi-même peuvent être sévères, allant du burn-out à la dépression, en passant par la nuit noire de l’âme – cette période d’obscurité intérieure où l’on perd tout repère. Des événements de vie majeurs tels qu’un divorce, la perte d’un emploi, un accident, un décès ou une maladie peuvent également survenir, agissant comme des catalyseurs d’un réveil souvent douloureux à notre véritable nature.

Loin de moi l’idée de te faire peur ! J’ai tellement souvent assisté à ce genre d’événements qui changent une vie et je n’y ai pas échappé ! Mais ces périodes sont aussi porteuses d’espoir. Ces moments de crise peuvent devenir des tournants décisifs, nous poussant à nous réévaluer et à nous reconnecter profondément avec nos véritables désirs et besoins. 

Mes indicateurs : la joie, la fluidité, l’absence de tensions dans la corps et souvent les synchronicités qui s’invitent sur le chemin. Ils offrent l’opportunité de remettre en question le chemin emprunté jusqu’alors et d’oser envisager une vie plus authentique. Bien que difficiles, ces épreuves peuvent être le terreau d’une transformation profonde et nous guider vers une existence plus riche de sens et d’alignement avec notre essence. C’est dans ces moments-là que l’on peut découvrir une résilience insoupçonnée et la capacité de rebâtir sur des fondations plus authentiques et satisfaisantes.

Certes des transitions de vie parfois douloureuses mais tellement porteuses quand on revient enfin à “soi m’aime”. 

Mon expérience 

À 57 ans, mon expérience de vie m’a menée à une profonde introspection sur ce qui constitue le véritable bonheur (toujours en cours d’ailleurs). Cette période assez chaotique de ma vie m’offre un prisme unique pour réévaluer ce que j’ai longtemps considéré comme essentiel à mon épanouissement. Avec le recul, il devient évident que les succès extérieurs, les possessions matérielles, ou même les statuts sociaux ne sont pas mes véritables sources de bonheur même si je ne nie pas que ces éléments peuvent y contribuer bien sûr. J’ai exploré tellement de chemins, expérimenté une multitude d’approches pour trouver la satisfaction, pour finalement réaliser que la plénitude réside ailleurs : en moi ! 

Mon parcours (comme celui de beaucoup d’entre nous) est jalonné de moments de joie, mais aussi de peines, notamment lorsque j’ai été confrontée plus récemment à la disparition de proches. Ces moments de vie ont renforcé ma compréhension de la fragilité de la vie et l’importance de chercher un sens plus profond à mon existence. Je mesure combien le temps est un bien précieux que je n’ai plus envie de gaspiller dans des quêtes vaines de validation externe.

Le privilège de la sagesse, cette capacité à discerner ce qui est véritablement important est un de mes “biens” les plus précieux. J’apprécie de plus en plus les plaisirs simples, à chérir les moments de connexion authentique avec moi-même et avec les autres, à rire, à profiter de l’instant présent, à reconnecter à la petite fille espiègle en moi… C’est une période propice à me défaire des illusions et à embrasser avec gratitude les leçons apprises des expériences ces derniers mois plus particulièrement. 

Mon invitation à toi Sacrée Nana (et Sacré Mec)

Un appel vibrant à réaligner tes actions et tes choix sur ce qui nourrit véritablement ton âme. Plus que jamais je t’invite à abandonner les masques, à oser être pleinement toi-même, et à honorer ton parcours unique avec toutes ses richesses et ses imperfections. Vivre pleinement, c’est reconnaître et embrasser le cadeau de chaque instant, fort des enseignements du passé et avec une ouverture curieuse vers l’avenir.