Se trouver confronté à des relations toxiques n’est jamais simple. Surtout quand on est hypersensible. Et pourtant, même si cela reste désagréable d’y faire face, il est possible de faire du chemin et de prendre du recul. Dans cet article, je vous invite à repérer les signaux qui vous montrent que vous faites du chemin dans vos efforts pour sortir d’une relation toxique.
Une relation toxique est une relation dans laquelle les jeux de pouvoir s’installent de façon récurrente (j’en parle dans mon article « sommes-nous des aimants à relations toxiques »).
Vous avez tenté d’y remédier de bien des façons : vous avez communiqué ce que vous ressentiez et vos besoins, vous avez clarifié votre demande. Malgré cela, vous avez l’impression d’être continuellement sur un terrain glissant : la communication reste floue, inexistante, voire blessante… rien n’y fait !
Nos prises de conscience
Un des aspects compliqué dans les relations toxiques consiste à évaluer si nous sommes bien dans ce type de relation ou pas. C’est ainsi que de nombreuses personnes vivent des années dans un environnement qui n’est pas sain sans avoir aucune clé sur ce qui est « normal » ou pas. Certaines rencontres, des changements d’environnement (comme le pensionnat par exemple) ou encore des lectures peuvent nous montrer qu’il existe d’autres moyens d’être en relation. C’est une étape essentielle. Je dirais que si vous lisez cet article, il est probable que vous avez franchi cette étape !
Vos relations changent et vous constatez que vous attirez de plus en plus de gens respectueux ?
En voilà une bonne nouvelle qui met en lumière que votre énergie change aussi. Vous avez probablement appris à vous positionner en mettant des limites en fonction de vos besoins. Bravo, c’est en vous respectant que vous apprendrez à prendre la distance parfois nécessaire avec les personnes qui ne sont plus dans la même énergie que vous et que tout naturellement vous laisserez de la place pour des relations plus harmonieuses.
L’intensité ressentie dans certaines situations
Quoi qu’on en dise, ça n’est pas parce que nous avons fait du chemin que nous sommes à l’abri des remarques blessantes voire assassines ! Et ouch ça peut encore être désagréable ! Cela restera probablement toujours désagréable de recevoir une remarque non respectueuse ou méchante. Par contre, notre réaction peut varier en terme d’intensité. Imaginez quelqu’un qui vous cite face à un groupe en mettant en lumière une de vos erreurs : pas cool n’est-ce pas ? C’est là où il est intéressant de noter comment vous réagissez. Auriez-vous réagi de la même façon il y a quelques années ? Cela peut vous montrer combien vous avez évolué. Et si cela est encore intensément douloureux, la situation a déclenché quelque chose chez vous qui est peut être lié à une blessure qui a besoin d’être soignée, accordez-lui l’attention qu’elle mérite.
La durée de la « crise »
Dans certains cas, la violence verbale peut s’installer, un déni ou toute autre situation vécue de façon douloureuse. Cela fait mal bien sûr et il me semble essentiel de le reconnaître et d’accueillir l’émotion qui est associée à cette douleur. Au-delà de cette douleur, notez le temps qu’il vous faut pour vous apaiser ? Je me souviens d’une personne qui me disait que les remarques de son père pouvaient la terrasser et la mettre en détresse pendant des semaines. Aujourd’hui, elle se sent toujours heurtée par ses remarques mais elle accuse beaucoup plus rapidement le coup car elle a appris à trouver la sérénité en elle-même.
Rester en relation au lieu de fuir
Il existe plusieurs niveaux de relations toxiques et je ne dirai jamais assez qu’une relation avec un pervers narcissique nécessite de se protéger et de couper la relation si c’est possible ! Par contre, toutes les relations toxiques ne sont pas forcément le fruit d’un pervers narcissique (très à la mode dans la presse malheureusement). Je défendrai toujours la notion de lien et l’importance que chacun s’implique dans une relation pour qu’elle fonctionne. C’est difficile dans certaines relations tant le besoin de contrôle d’un ou des deux partenaires est important. Si vous constatez que vous avez moins tendance à prendre la fuite, voire à être relativement à l’aise en présence d’une personne qui vous « stressait » auparavant, voilà un nouveau signe de progrès.
Reprendre ses esprits sans être pétrifié
Peut-être avez-vous vécu des situations dans lesquelles vous avez perdu tous vos moyens face à une personne. Impossible de réagir et de réfléchir à quoi que ce soit. Vous avez eu l’impression de sortir de votre corps et d’en avoir perdu toutes les commandes. C’est qui se passe quand votre corps réagit à un danger (potentiel). C’est inconfortable et souvent source d’incompréhension et de culpabilité pour beaucoup de personnes qui s’en veulent de ne pas avoir réagi de manière appropriée. Cela met en lumière que votre cerveau a fait le lien avec une expérience traumatique antérieure. Il est intéressant de travailler avec un professionnel qui peut vous aider (dans certains cas, c’est assez rapide) à dépasser cela. Dans d’autres cas, une série de prise de consciences, un entourage bienveillant, des rencontres, des lectures ou autres peuvent devenir de vrais alliés pour permettre la reconstruction. Si vous constatez un changement et la possibilité de rester « ici et maintenant » dans ce qui vous terrorisait et vous inhibait complètement auparavant, c’est une bonne nouvelle !
Etre capable de rester centré sans partir en vrille
Avant il suffisait d’appuyer sur le « bon bouton » pour vous faire réagir ? A fleur de peau, toute une série d’éléments vous faisait bondir et vous heurtait ? Vous aviez d’ailleurs été traitée de personne susceptible, trop réactive ? Vous constatez que vous avez pris de la distance, que vous réagissez moins et moins vite, pas parce que vous vous contrôlez plus mais bien parce que cela ne vous atteint plus de la même manière. Cela montre également que vous avez réussi à créer un espace d’apaisement à l’intérieur de vous. Quel beau cadeau vous vous faites !
Ces 7 aspects montrent qu’il est possible de prendre de la distance face à une relation toxique. Certains d’entre vous ont pu constater le chemin parcouru. Parfois avec l’ensemble de ces relations, parfois plus avec une personne. Peut-être avez-vous l’impression que cet article pointe douloureusement des aspects non résolus, l’impression d’être coincé dans certaines relations qui ne vous permettent pas d’être vous-même sans en subir des conséquences émotionnellement difficiles à vivre. Certes, le chemin est parfois fastidieux, mais il est possible et pas nécessairement difficile. J’ai rencontré beaucoup de personnes qui ont fait le choix de ne plus être victime, elles se sont entourées de personnes positives et ont fait un travail de reconstruction. Je souhaite que chacun d’entre vous puisse trouver cet espace de paix et de sécurité intérieure sur lequel pouvoir (enfin) se construire.
Pour vivre pleinement son haut potentiel – Découvrez mon livre ==>> « Emotifs Talentueux : Etre soi autrement« – Editions Josette Lyon.
Chère Nathalie te lire est toujours une source de joie et de contentement intellectuel. Je te trouve juste tout en étant subtile . Encourageante tout en étant réaliste et tellement positive . Merci avec un grand M de partager si généreusement le fruit de ton travail et de ta sensibilité . Bien à toi clementine
Merci Clémentine pour ton retour qui me touche beaucoup.
Très bel article qui fait sens et aidera certainement beaucoup de personnes à évaluer là où elles en sont. Je le partage sur ma page FB. J’aime beaucoup votre bienveillance et surtout, l’approche constructive de vos articles, ce qui n’est pas le cas de tous les auteurs qui écrivent sur le sujet des relations toxiques. Une petite suggestion pour un prochain article ? On parle beaucoup de séparation « quand cela est possible ». Je constate qu’à un certain moment, les personnes qui souffrent trop coupent parfois les ponts de manière radicale et en souffrent. Il y a en effet un dilemme à dépasser entre « je reste et je souffre » et « je pars et je souffre ». Il serait intéressant de parler de la dynamique de la relation toxique sous l’angle des croyances qui font rester dans quelque chose de difficile (par exemple: la souffrance dans l’amour, la loyauté à la famille, partir est un échec, etc. ..) et qui sont alors sources de souffrances pendant la prise de distance ou la séparation si elles n’ont pas été conscientisées et comprises avant.
Merci et au plaisir de vous lire.
Oui Marie-Sophie, vous avez raison sur ce point. Les croyances peuvent jouer un rôle important, cela dit mon expérience montre que cela remonte souvent à la toute petite enfance et que le chemin passe souvent par plus qu’un changement de croyance (nécessaire également) mais aussi un besoin de « réparation » dans la façon dont les relations sont construites depuis la petite enfance
Merci Nathalie pour ce texte bienveillant et positif. La juste estime de soi s assure en même temps que les réparations. Et même si ces dernières sont nombreuses à « opérer », cela en vaut la peine. Les couleurs de la vie deviennent beaucoup plus subtiles tout en restant profondes… tout un chemin!! surtout quand vous avez accepté de vivre longtemps les yeux fermés avec les couleurs mentales que l on s est créées parce que le noir du dehors n était pas de « Soulages »!