D’après l’interview de Caroline Bertholier
Quand on est concerné par la douance, on est en oscillation permanente entre le doute et la confiance en soi. Il arrive souvent que l’on vienne à craindre d’exprimer tout son potentiel, de peur d’être vu comme prétentieux, vantard ou d’être jalousé.
Devenir transparent c’est se renier, se couper de soi, et finalement des autres.
Comment apprendre à apprivoiser cette puissance, bien la vivre et en faire profiter les autres sans se nuire soi-même ?
passer pour prétentieux au travail : pourquoi cette peur ?
D’après Caroline Bertholier, ces aspects d’être vu comme prétentieux, vantard, jalousé dans le monde professionnel se traduisent par des reproches sur le fait de savoir mieux que les autres, de faire preuve de lucidité et d’une capacité d’analyse plus rapide.
Finalement, les personnes concernées par la douance en viennent parfois à s’effacer tellement ça leur devient insupportable d’être remarquées simplement parce qu’elles ont envie de donner de leur talent.
Quand on est concerné par le haut potentiel, il ne faut pas nier que l’on possède une sorte de talent qui peut paraître légèrement exacerbé. Cela peut déboucher sur des difficultés de communication.
Cependant, il existe des clés de communication à acquérir : tout d’abord, en se demandant comment on souhaite faire passer le message de façon à ce que notre interlocuteur le comprenne.
Ensuite, cela passe aussi par de la compréhension : une personne qui est concernée par la douance va très vite, et doit donc accepter de ralentir, et d’être plus pédagogue pour que l’entourage puisse suivre.
Cela peut parfois être douloureux voire presque impossible de devoir ralentir, surtout quand on est habitué à ce que les choses aillent vite.
Les personnes surdouées peuvent donner l’impression d’avoir un côté flemmard, car elles ont l’habitude de réaliser des choses qui sont faciles pour elles et de ce fait, produire un effort peut être très compliqué.
La dimension sur la vision du monde, les valeurs, l’engagement sont perçues différemment chez les personnes concernées par la douance. Tout le monde a des valeurs, mais si on touche aux valeurs d’une personne HPI, cela peut dégénérer et la faire souffrir. C’est un aspect qui peut dérouter parfois au niveau professionnel, car cela peut ne pas être bien perçu par les autres qui eux vont trouver que c’est excessif. Des écarts peuvent donc encore se creuser.
HP et Authentique en entreprise : est-ce vraiment possible ?
Bien évidemment c’est possible. Cependant cela demande certains efforts.
Cela signifie qu’il faut apprendre à se connaître pour savoir qui est ce « soi » dans son mode de fonctionnement spécifique.
Apprendre à ne plus avoir peur de qui on est, de la différence, de l’autre et de s’ouvrir, car c’est en étant soi-même que l’on est le plus fort et le plus juste : il faut s’autoriser à être soi-même, changer le regard que l’on porte sur soi pour s’accepter et s’aimer.
Pour cela, il faut se prendre comme une globalité et accepter que comme tout le monde on a des forces, des fragilités, des faiblesses, des défauts et des qualités.
Savoir quelles sont les qualités spécifiques liées à ce mode de fonctionnement différent permettront de vivre avec sans les subir.
Je suis concerné par la douance : dois-je en parler ?
Il faut d’abord analyser cette question : quel est l’objectif en partageant à un collègue que l’on est HPI ?
Est-ce parce que l’on a envie de se plaindre, d’avoir du soutien, d’avoir un feed-back, etc. ?
Si c’est pour l’intention de se faire plaindre, cela ne passera pas avec les collègues.
Si c’est pour obtenir du soutien, il est possible que cela soit intéressant.
3 clés pour s’intégrer dans une équipe
Premièrement, il faut savoir lister par écrit de manière très concrète les qualités et forces que l’on a envie de développer, parce que l’on considère que cela aide à être relié à l’autre. Ces points d’appui peuvent être par exemple l’empathie, la capacité à être dans une écoute très attentive, la curiosité pour l’autre…
Deuxièmement, il faut également lister par écrit les aspects que l’on n’aime pas chez soi et se demander comment on pourrait faire pour réussir à aimer ses défauts.
C’est un début de chemin vers la bienveillance vis à vis de soi-même, ce qui n’est pas de la complaisance, mais permet d’apprivoiser ce que l’on n’aime pas chez soi afin de cesser de le cacher.
Troisièmement, il faut s’encourager pour envisager d’expérimenter suivant les situations que l’on rencontre. Les personnes concernées par la douance sont capables d’avoir une imagination débordante, mais elles peuvent aussi avoir du mal à passer à l’action car il leur est difficile de passer de l’imagination, du mental à la concrétisation.
On peut faire une liste par écrit avec ses engagements et ce que l’on souhaite concrètement expérimenter.
Ce sont des choses très simples et concrètes que Caroline Bertholier propose afin de mieux percevoir les résultats.
l’importance de l’humour
Quand on est HPI, l’enjeu de nos vies est de s’enrichir, de se développer en ayant l’envie d’être curieux, d’être ouvert. Il faut garder à l’esprit cette fraîcheur, cette envie, cette naïveté même.
Si une personne vous fait remarquer que vous en savez plus qu’une autre, vous pouvez lui répondre avec humour qu’il y a forcément des sujets qu’elle maîtrise mieux que vous.
Il ne faut surtout pas se sentir triste ou coupable, mais prendre les choses avec une forme de légèreté car au final, il n’y a pas de quoi vous en faire.
Vous avez besoin d’être compris dans votre fonctionnement atypique, d’avoir des clés pour vous motiver et avancer en lien avec ce qui est juste pour vous ?
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